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PARIS: Emmanuel Macron a affirmé dimanche “souhaiter” que le gouvernement et le Parlement puissent “aménager” sa réforme contestée des retraites, tout en affirmant qu’il fallait “avancer” sur le sujet, à la veille de sa présentation en Conseil des ministres.
Après un “temps social” de concertation avec les syndicats, “il y a maintenant un temps politique qui s’ouvre à l’Assemblée et il faut le respecter”, a souligné le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse avec le chancellier allemand Olaf Scholz, reçu à Paris. “Et donc moi je souhaite que le gouvernement avec les parlementaires à l’Assemblée nationale puis au Sénat puissent travailler le texte et l’aménager”, a-t-il ajouté.
Prié de dire s’il entendait maintenir coûte que coûte le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, malgré une forte mobilisation sociale contre son projet, il a refusé de “répondre sur ce sujet-là”.
“Je ne vais pas me substituer ni au gouvernement, qui va proposer” un “projet à 64 ans lundi au Conseil des ministres”, ni au débat parlementaire “qui suit”, a expliqué le président. “Mais nous savons à peu près, et même exactement, les besoins qui sont les nôtres. Ils sont connus”, a-t-il insisté.
Il a rappelé avoir été élu avec un “mandat” de reculer l’âge “à 65 ans à l’horizon 2031”, qui a déjà été “aménagé” à l’issue des concertations avec les partenaires sociaux et les formations politiques. “Il y a déjà eu une ouverture, un changement”, a-t-il fait valoir.
“Mais je crois que là, maintenant, il faut pouvoir avancer et s’engager. Et que le gouvernement puisse faire son travail avec le Parlement, avec sérénité, la volonté de convaincre et de faire avancer le pays”, a-t-il encore plaidé.
Emmanuel Macron, tout en défendant le droit de faire grève et manifester, a aussi appelé à ce qu’il y ait “le moins de nuisances possibles pour tous nos compatriotes”.
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PARIS: Le Sénat doit voter mardi en première lecture un projet de loi favorisant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, étoffé de dispositions controversées, comme la suppression de l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici 2035.
Mardi également, députés et sénateurs se réuniront en commission mixte paritaire pour tenter de trouver un compromis sur le premier volet du triptyque législatif du gouvernement sur l’énergie, le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables.
Après ces deux textes techniques portés à bout de bras par la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, est attendu, au mieux en juin, le projet de loi de programmation énergétique qui doit fixer les trajectoires de la France dans chaque énergie.
Un calendrier contesté par les parlementaires, qui reprochent au gouvernement de légiférer dans le désordre.
Le texte qui doit être voté mardi simplifie les procédures administratives afin de favoriser la construction de nouveaux réacteurs. Il sera examiné par l’Assemblée nationale à son tour en mars, et doit permettre de concrétiser la relance d’une politique nucléaire “ambitieuse et durable” amorcée par Emmanuel Macron.
Un objectif partagé par la quasi-totalité des sénateurs, à l’exception des écologistes pour qui “ce nouveau nucléaire va à contresens de l’histoire”.
Outre Les Républicains et les centristes, les groupes RDPI à majorité Renaissance, RDSE à majorité radicale et Indépendants ont d’ores et déjà annoncé qu’ils voteraient le texte. Le groupe CRCE à majorité communiste s’abstiendra. Les socialistes doivent encore déterminer leur position, hostiles à la portée politique donnée par la droite sénatoriale.
«On ne perd pas de temps»
Le président de la République a annoncé son intention de construire six nouveaux réacteurs, avec une option pour huit autres.
Le projet de loi est borné à des installations nouvelles situées sur des sites nucléaires existants, ou à proximité. Cela pour une durée limitée à 15 ans dans le texte initial, portée à 27 ans par le Sénat.
Concrètement, les sites seront dispensés d’autorisation d’urbanisme car le contrôle de conformité sera assuré par l’Etat. Le droit d’expropriation sera assoupli.
Ou encore les travaux sur les bâtiments non destinés à recevoir des substances radioactives pourront être engagés avant clôture de l’enquête publique.
“En gros, on ne perd pas de temps”, a résumé la ministre de la Transition énergétique, précisant que ces dispositions permettront “de ne pas ajouter un délai de deux à trois années à la construction d’un réacteur”.
Les deux prochains EPR devraient être implantés à Penly (Seine-Maritime), suivis de deux autres à Gravelines (Nord), selon les plans d’EDF.
Mme Pannier-Runacher a avancé l’objectif de 2027 -“plutôt fin 2027”- pour “la première coulée de béton” et “2035-2037” pour la mise en service.
«Verrous»
Les sénateurs ont élargi la portée de ce texte technique, en faisant sauter des “verrous” de l’actuelle loi de programmation des énergies.
Ils ont notamment supprimé l’objectif de réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici à 2035, et imposé la révision du décret qui prévoit la fermeture de 12 réacteurs existants, en plus des deux de Fessenheim.
Des dispositions qui pourront être revues dans la suite de la navette parlementaire, mais qui ont suscité de vives réactions.
L’organisation Greenpeace France a jugé ces amendements “scandaleux”, et accusé le Sénat de “saboter le débat démocratique”.
Pour les organisateurs du débat public en cours sur de futurs réacteurs, cela revient à considérer ce débat “comme sans intérêt”.
Les sénateurs ont, en outre, adopté une série d’amendements sur “deux axes majeurs: simplifier et sécuriser”. Il s’agit en particulier d’intégrer les risques liés au changement climatique dans la démonstration de sûreté des réacteurs, et la cyber-résilience dans leur protection contre les actes de malveillance.
La France, qui tire du nucléaire environ 70% de son électricité, avait décidé en 2015 la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, avant un revirement annoncé par le président de la République en faveur d’un nouveau nucléaire.
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PARIS: Élisabeth Borne s’est dite prête lundi, lors d’une rencontre à Matignon, à “associer” des jeunes à la préparation de politiques publiques relatives à la transition écologique.
“J’entends (…) votre demande de vous associer, pas simplement ponctuellement mais de façon continue, à la préparation des politiques sur tous ces sujets”, a affirmé la Première ministre à l’issue d’un Conseil national de la refondation (CNR) à Matignon consacré à la jeunesse et l’écologie. “Vous pouvez compter sur moi et sur mon gouvernement pour aller dans ce sens-là.”
Après le lancement en décembre du CNR jeunesse, la cheffe du gouvernement va animer au total cinq CNR thématiques comme celui sur l’écologie, lors duquel une trentaine de jeunes ont échangé avec cinq ministres: Pap Ndiaye (Education), Christophe Béchu (Transition écologique), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Sarah El Hairy (Jeunesse).
Les prochains porteront sur la vie quotidienne en février, l’avenir professionnel et l’égalité des chances en mars et enfin l’engagement et la citoyenneté en avril, avant la présentation d’une “feuille de route”.
La Première ministre a retenu également l’idée d’une évaluation sur l’environnement, sur le modèle du Toefl pour l’anglais ou du Pix sur les compétences numériques, pour “mesurer où on en est, chacun dans sa prise de conscience, dans sa connaissance de ces enjeux”.
Elle a aussi promis de “regarder comment on peut avancer” sur le sujet des transports gratuits pour les jeunes, après l’annonce dimanche de 60 000 billets de trains gratuits entre la France et l’Allemagne.
Interpellée par une jeune fille qui trouvait “contradictoire de chercher à valoriser l’engagement des jeunes sur les sujets climatiques tout en criminalisant certaines des personnes qui s’engagent” et qui dénonçait le terme d'”éco-terroriste” utilisé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, Mme Borne a assuré qu’il ne s’agissait “pas du tout de pointer des comportements de jeunes qui manifestent de façon pacifique”.
“Ce qui était en cause, c’est sans doute des gens qui, en marge de ces manifestations, arrivent en n’étant pas du tout des militants (…) et qui ont des actions très violentes”, a répondu la cheffe du gouvernement.
Alors que des participants suggéraient le développement d’applications sur l’écologie, elle a salué Ecowatt, pour sa contribution à la baisse de 10% de la consommation énergétique, et les “petits choix, les petits gestes” qui peuvent “permettre de faire des bonds considérables”.
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IVRY-SUR-SEINE: Un dialogue fragile s’esquisse au milieu du chaos qui fait vaciller le PS depuis son élection interne: Olivier Faure, qui revendique sa reconduction à la tête du Parti socialiste, s’est entretenu lundi avec son rival Nicolas Mayer-Rossignol, qui continue de contester le résultat.
Alors qu’un congrès à Marseille doit entériner en fin de semaine les résultats du vote militant du 19 janvier, le premier secrétaire sortant a convié à 14H00 au siège du parti le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, ainsi qu’Hélène Geoffroy, qui n’avait pu se maintenir au second tour et avait appelé à soutenir l’élu normand.
L’un et l’autre contestaient, à leur arrivée à Ivry, que le parti de François Mitterrand, Lionel Jospin et François Hollande ait aujourd’hui un chef élu, après un scrutin marqué par des accusations multiples de fraude de part et d’autre.
En sortant, après deux heures et demie d’une réunion qualifiée de “sérieuse”, tous deux ont dit espérer trouver un accord d’ici au congrès de Marseille.
Disant vouloir mettre fin à “un feuilleton affligeant”, Olivier Faure a indiqué avoir proposé à Nicolas-Mayer Rossignol et Hélène Geoffroy une “direction collégiale” mais pas “trois ou quatre premiers secrétaires” comme eux le souhaiteraient sous la forme d’un “directoire”.
«Égalité de responsabilité»
Les deux hommes ont aussi indiqué que le premier secrétaire avait proposé à M. Mayer-Rossignol la tête de liste aux européennes de 2024, refusée par ce dernier.
Les trois participants doivent se revoir avant le congrès après avoir consulté leurs soutiens.
“J’ai bon espoir que chacun revienne à la raison et à quelque chose de positif et de collectif”, a déclaré M. Mayer-Rossignol.
Un nouveau décompte dimanche a donné 51,09% des voix au sortant contre 48,91% à son rival. Mais Nicolas Mayer-Rossignol réclame la poursuite du recomptage et dénonce des “fraudes dignes d’un autre temps”, ce que dément Olivier Faure.
“Mon sujet, ce n’est pas de gagner ou de perdre. Quel que soit le score final, 49, 50, 51… ce qu’on voit c’est que le PS est (…) coupé en deux, donc il faut arriver à le rassembler”, a poursuivi M. Mayer-Rossignol jeudi soir sur franceinfo, demandant une “direction collégiale à égalité de responsabilité”.
L’ex-président socialiste François Hollande a lui jugé que “lorsqu’il y a contestation, il faut recommencer l’élection”, lors d’un entretien à France 3 Pays de la Loire.
Déjà fragilisé par l’échec historique de sa candidate à la présidentielle Anne Hidalgo (1,7%), le PS s’enfonce dans la crise depuis jeudi.
Olivier Faure assure que sa ligne de rassemblement de la gauche avec la Nupes, nouée en mai avec LFI, EELV et le PCF, est désormais majoritaire. “Chacun doit admettre qu’une ligne s’est dégagée et qu’il n’est donc pas question de sortir du rassemblement de la gauche et des écologistes”, a-t-il défendu dans le JDD.
Mais “une direction sortante qui fait jeu égal avec un collectif que nous avons monté il y a quatre mois, c’est pas une victoire pour la direction sortante”, a souligné M. Mayer-Rossignol.
Le maire de Rouen, plus critique sur l’alliance Nupes et notamment avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, veut modifier cette union, pour que le PS soit “allié, mais pas aligné”.
Tapis vert
“Olivier Faure n’a jamais été aussi affaibli”, affirme un soutien de l’élu normand, promettant “une forte opposition contre lui au sein du PS, car nous ne partirons pas”.
L’entourage d’Olivier Faure veut croire que le rassemblement est possible. Mais, constate un député, “il faut que ceux qui ont perdu, même d’une courte tête, reconnaissent leur défaite et trouvent un accord politique”.
Pour lui, “Nicolas Mayer-Rossignol est aussi en train de perdre des plumes et de s’abîmer” dans cette bataille.
“Il n’y a pas de chemin de victoire au tapis vert pour Nicolas Mayer-Rossignol”, car “pas un scénario” ne lui donne la victoire, affirme Christophe Clergeau, un proche d’Olivier Faure, même si on supprime les votes de la section de Liévin (Pas-de-Calais), particulièrement ciblée par le maire de Rouen pour ses “irrégularités”.
Il souligne qu’Olivier Faure a proposé “une direction ouverte aux différentes sensibilités du parti”, en proposant par exemple que Nicolas Mayer-Rossignol soit “associé aux orientations stratégiques, notamment pour les européennes”.
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