Jusqu’à
version
papier
version
numérique
Jusqu’à
et de nombreux cadeaux
au choix
“Quand j’étais étudiante, je vivais dans une résidence CROUS. Après les fêtes, je devais rentrer dans mon appartement pour reprendre les cours. Sauf que quelques jours avant mon retour prévu, j’ai commencé à avoir la boule au ventre sans raison. J’étais tellement mal que j’ai annulé mon billet de train et que j’ai demandé à ma mère de me conduire sur Paris le jour de la rentrée et pas avant. Quand je suis arrivée chez moi le soir, après les cours, j’ai remarqué qu’un agent de sécurité était dans la loge. Un cambriolage avait eu lieu à mon étage la veille et plusieurs portes avaient été abîmées”, nous raconte Myriam, 25 ans.
Paralysée par une sensation qu’elle explique n’avoir jamais connue, la jeune femme a “pressenti” qu’une chose inhabituelle allait venir bousculer sa routine.
Pressentiment, prémonitions, angoisses… Il est parfois difficile de faire la différence entre ces concepts flous qui se manifestent par les mêmes “symptômes”. Pourtant, il convient de savoir les détecter pour comprendre comment les interpréter. Lise Bartoli, psychologue clinicienne, hypnothérapeute et auteure de Comment améliorer son destin: 9 clés pour mieux vivre sa vie (Ed. Payot et Rivages) nous éclaire.
Dans un premier temps, il convient de mettre des mots sur le pressentiment.
De manière simple, on pourrait l’imager comme une vision future, qui trouve sa place dans le présent en se manifestant par des signes physiques et/ou émotionnels.
“Un pressentiment, c’est une sensation au fond de soi, qui peut avoir des répercussions sur le corps. C’est une impression forte que quelque chose va mal se passer. On peut avoir le cœur qui se serre, la boule au ventre, un mal de crâne, mais ça peut également être un pressentiment visuel, via une vision”, explicite Lise Bartoli.
De même, il peut se présenter sous la forme d’un rêve prémonitoire et nous tirer de notre sommeil par une image fulgurante qui va s’imprégner dans notre esprit ou même revenir plusieurs fois dans la nuit. “Cela a toujours un rapport avec le futur, mais la temporalité peut varier”, poursuit l’experte.
Sauf que suivant l’environnement dans lequel on évolue, le contexte ou encore notre état d’esprit, ce que l’on croit être un pressentiment peut aussi être une angoisse déguisée en message d’alerte de notre inconscient.
“Longtemps, j’ai cru vivre avec un ‘mauvais pressentiment’ quant à ma mort. Par exemple, je me réveillais souvent en me disant ‘aujourd’hui, je vais avoir un accident, je le sens’ et je m’empêchais de sortir ou même de faire certaines tâches du quotidien”, confie Emilie, 32 ans.
Mais la jeune femme découvre – une thérapie plus tard – qu’elle souffre d’un trouble anxieux généralisé et qu’elle a développé, en parallèle, une peur de la mort.
“Là où le pressentiment est différent d’une angoisse, c’est que cette dernière se repose sur une idée plus concrète, c’est notre cerveau gauche qui parle dans ce cas-là. Par exemple, si l’on a l’impression que le voyage que l’on a prévu va mal se dérouler, c’est peut-être parce qu’on a lu un article péjoratif à propos du pays que l’on va visiter. Il faut avoir une raison pour que l’angoisse se crée, pas pour le pressentiment“, nuance Lise Bartoli.
Seulement, quand on est bouleversé.e par diverses émotions, difficile de faire la part des choses et donc la différence entre peur et instinct de survie.
“Il n’existe pas de réponse parfaite, parce qu‘il n’y a que le futur qui nous dira si c’était réellement un pressentiment“, tranche la psychothérapeute. Cependant, on peut jauger la “taille” du pressentiment en parlant avec un proche. “Si on parvient à le dissiper en se rassurant, alors il se peut que ce soit seulement une angoisse due à un environnement qu’on ne connait pas, ou à un évènement particulièrement stressant”, ajoute-t-elle.
Et l’avis de l’autre peut, au delà d’être une source de réassurance, apporter un regard nouveau sur la situation. “C’est aussi une question de perception. Dans le cadre d’un recrutement par exemple, je peux avoir un mauvais pressentiment sur un candidat, et mon collègue une autre impression. L’idée est de contrebalancer avec un autre avis pour trouver une source émotionnelle. Parfois, cela peut seulement nous ramener à une personne qui nous a négativement marqué”, distingue l’experte.
Cependant, Lise Bartoli ne nous encourage pas pour autant à renier notre inconscient. Il convient plutôt de l’interroger au maximum. “Si c’est un gros pressentiment, le ver est dans le fruit et je peux faire en sorte que ça arrive, notamment en étant envahi.e par des pensées négatives, donc il est bon d’analyser le tout. Est-ce que j’ai déjà ressenti ces sensations avant ? Si oui et que ces dernières se sont révélées le signe d’un évènement qui est arrivé, alors peut-être dois-je suivre mon intuition“, illustre-t-elle.
Au final, la décision n’appartient qu’à soi et il faut l’accepter pour passer à autre chose et ne pas obséder, rappelle l’hypnothérapeute. La meilleure façon, selon elle, pour apprendre à mieux décoder ces situations, est d'”apprendre à se connaître, pour décrypter ce que nous dit notre inconscient et s’il s’agit, ou non, d’un pressentiment”.
NEWSLETTER
Toute l’actu Marie Claire, directement dans votre boîte mail
Je m’abonne
https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions