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Dans son essai, Vénère, être une femme en colère dans un monde d’hommes, la journaliste et autrice Taous Merakchi explique avoir été soignée d’un cancer du colon. Alors qu’elle demande à son gastro-entérologue s’il est possible que sa rage se soit transformée en tumeur, il lui répond que c’est “entièrement possible qu’il y ait un lien entre les deux”.
La colère, l’une des six émotions de base (avec la peur, le dégoût, la joie, la tristesse et la surprise), est l’affaire de tous.tes. “Certains experts suggèrent qu’un adulte moyen se met en colère environ une fois par jour ou s’énerve environ trois fois par jour”, avançait même l’école de médecin de l’université de Floride en 2011.
Mais une émotion si courante peut-elle être un réel danger pour notre santé et même avoir des conséquences graves, comme l’expliquait la journaliste dans son essai ? Que se passe-t-il vraiment dans notre organisme quand la moutarde nous monte au nez ?
Avant même de comprendre les effets de la colère sur notre corps, il convient de mettre en mots cette émotion et surtout de la détacher de sa connotation négative, appuie d’entrée Julia Monnier, naturopathe et auteure de Automassage des mains et des pieds, guide pratique pour toute la famille (Ed. Le courrier du livre).
“Oui il y a des personnes colériques, sanguines et d’autres moins, mais il ne faut pas nier qu’on ressent tous de la colère régulièrement. C’est justement important de le reconnaître pour ne pas se laisser submerger”, explicite-t-elle.
Ce sentiment primaire intervient souvent quand on est insatisfait ou pour exprimer une émotion sous-jacente (peur, jalousie, tristesse…).
D’après le neurochirurgien Paul Kaloostian, interrogé par Hello Giggles, il existe deux sources de colère : externe et interne. “L’interne provient de perceptions irrationnelles de la réalité et de faibles points de frustration (interprétation erronée des événements normaux et des choses qui nous entourent, faible tolérance à la frustration, attentes déraisonnables et évaluation des personnes). Les sources externes proviennent d’attaques et de menaces personnelles, et le niveau de tolérance des gens est réduit au fil du temps avec des événements répétés.”
Une fois l’une des deux sources activée, alors notre corps entre en mode défense. “Ce n’est pas pour rien que la colère est généralement représentée par la couleur rouge, car c’est une émotion qui s’exprime rapidement de manière physique“, note Julia Monnier.
“Cette émotion agit comme un signal électrique qui est ensuite envoyé à l’amygdale du cerveau qui stimule ensuite l’hypothalamus”, poursuit Paul Kaloostian, alors que la psychologue Louise Miller explique que “quand ces poussées d’énergie se produisent, des produits chimiques tels que l’adrénaline sont libérés”, auprès de Psychology Today.
Et ce cocktail chimique explosif se traduit par des symptômes physiques. “On devient rouge parce que nos vaisseaux se dilatent, le sang est poussé vers l’extérieur par une action centrifuge. On a chaud, on transpire plus facilement. La circulation s’active, le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent, le visage et le buste peuvent devenir rouge…“, liste la naturopathe.
D’autres réactions peuvent également être observées quelques minutes/heures après un accès de colère. “Tout changement physiologique crée un stress. Après un épisode on peut également avoir des maux de tête, un malaise vagal, des maux de ventre, des tensions au niveau des cervicales et du dos”, poursuit-elle.
Seulement, si cette colère est passagère – et adressée – ces symptômes ne sont pas délétères pour notre santé. C’est quand notre colère est enfouie et nourrie qu’elle devient une bombe à retardement.
Une étude publiée en 2010 dans le Journal of Medicine and Life notait que “la colère peut avoir un impact direct sur les maladies cardiovasculaires via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique, leur activation conduisant à une libération excessive de corticostéroïdes et de catécholamines. La libération de telles hormones de stress peut produire une avalanche d’événements, y compris des modifications hémodynamiques et métaboliques, des problèmes vasculaires et des troubles du rythme cardiaque. La colère peut également contribuer à l’adoption d’un mode de vie malsain (tabagisme, consommation d’aliments riches en calories, consommation d’alcool et de caféine)”.
Julia Monnier explique également qu’entretenue par une frustration sourde, la colère peut attaquer notre système digestif. “On peut alors connaître des ulcères et des gastrites. En médecine traditionnelle chinoise, la colère est reliée au foie et on connaît la force de l’axe cerveau-intestin. On peut donc être victime de remontées acides, de maux de ventre et de transit perturbé quand la colère n’est pas adressée. Au bout d’un moment, le corps ne parvient plus à faire tampon”, assure-t-elle.
Alors, comment faire pour protéger sa santé des méfaits de la colère ?
“Déjà il faut reconnaître le sentiment de colère et ce n’est pas toujours facile, parce que parfois il cache d’autres émotions, il faut accepter d’être en colère. Puis remonter à la source de la colère. Par exemple si c’est une personne au travail, des symptômes peuvent apparaître quand vous la croisez. Il est important d’écouter son corps pour repérer les signes”, recommande la spécialiste.
Mais Julia Monnier le souligne : apprivoiser et canaliser sa colère n’est pas une tâche simple, il faut du temps pour accepter et ne plus la laisser nous submerger. Et cela passe parfois par l’accompagnement d’un professionnel de santé.
En parallèle, il existe des outils à utiliser en cas de montée de colère. “Sur le moment, les fleurs de bach peuvent aider, particulièrement le houx pour soulager la colère, la jalousie et la rancœur”, explicite la naturopathe. Là encore, il est important de demander conseil à un.e spécialiste avant d’en user.
Apprendre à bien respirer , à s’auto-masser et à savoir s’éloigner quand la situation commence à avoir des retentissements physiques sur nous est également important, note-t-elle.
Enfin, pour relâcher la tension, après une dispute ou quand on sent que la colère continue de nous habiter, Julia Monnier recommande l’écriture.
“Coucher sur papier ses sentiments et ses émotions est très utile. Ensuite, on déchire cette feuille pour marquer l’idée que l’on veut se défaire de ces dernières. Cela fonctionne aussi avec le dessin”, précise la naturopathe qui termine par rappeler que, pour faire baisser la pression, le sport est aussi un excellent exutoire.
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https://seo-consult.fr/page/communiquer-en-exprimant-ses-besoins-et-en-controlant-ses-emotions