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Hong Kong vient de choisir son nouveau chef de l’exécutif pour les cinq prochaines années, au terme d’un scrutin sans suspense qui a duré à peine deux heures. John Lee, ancien ministre de la Sécurité pendant les émeutes violemment réprimées par la police en 2019, a été choisi par plus de 99% des quelque 1 400 électeurs qui ont participé au scrutin.
Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Les statistiques liées à ce « scrutin » ne sauraient être plus simples : un seul tour, un seul bureau de vote et surtout un seul candidat. John Lee, policier de carrière, ancien ministre de la Sécurité, a été désigné volontaire il y a à peine un mois. Cet homme issu de la classe ouvrière, qui a commencé sa carrière au bas de l’échelle comme simple policier en uniforme, sera le premier dirigeant de Hong Kong issu du milieu des forces de sécurité.
Il était le chef de la sécurité de Hong Kong au moment des gigantesques manifestations pro-démocratie de 2019. Il a, à ce titre, supervisé la répression de la contestation ainsi que la sévère reprise en main politique qui a suivi. Cela lui vaut de figurer sur une liste de personnalités chinoises et hong-kongaises sanctionnées par les États-Unis. Mais cela lui a aussi permis de gagner la confiance de Pékin, qui a souvent soupçonné les élites de Hong Kong de manque de loyauté ou d’incompétence.
L’élection a été vite pliée dimanche matin. Le résultat devrait réjouir Pékin : 98% des membres du comité électoral ont voté, à 99,4% pour John Lee. Mais pour les Hong-Kongais, comme Joanne Lam, qui réclament la démocratie depuis longtemps, ce résultat, digne d’une assemblée chinoise, est risible : « Je pense qu’on se moque du résultat. Cela ne veut rien dire. C’est une élection avec un seul candidat qui n’a aucun programme. Mais il obtient quand même presque 100% des voix. Franchement, c’est très drôle et on va pouvoir en rire longtemps ! »
Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée après sa victoire, John Lee a souhaité « Joyeux Noël » à toutes les mères, à l’occasion de la fête des mères, avant de se reprendre. Son manque de talent oratoire fait partie des reproches que lui font ses détracteurs qui le considèrent comme une simple marionnette de Pékin.
Pour le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, sa nomination « viole les principes démocratiques et le pluralisme politique ». « Le processus de sélection » de cet ancien policier responsable de la sécurité de la ville, « est une nouvelle étape dans le démantèlement du principe “un pays, deux systèmes”. Les autorités chinoises et de Hong Kong doivent respecter leurs engagements nationaux et internationaux », a déclaré M. Borrell sur son compte Twitter.
► À lire aussi : Fréquence Asie – Hong Kong: « John Lee est un bon et loyal sujet de Pékin »
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