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Après deux mois de confinement strict, la ville de Shanghai est sur le point de rouvrir. La capitale économique chinoise devrait assouplir ses mesures de restrictions sanitaires à compter du 1er juin minuit. Une réouverture qui se fera toutefois progressivement.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Il y aura probablement de la joie, peut-être des larmes aussi, après ces interminables semaines d’enfermement décidées au plus haut niveau de l’État.
Pour 90% des 25 millions de Shanghaïens et de Shanghaïennes qui vivent dans des zones dites de « précaution » – sans nouveau cas de Covid-19 pendant deux semaines – la réouverture signifie tout simplement de pouvoir sortir librement de son complexe résidentiel, de prendre les transports en commun et de retourner travailler. Mais tous les salariés ne sont pas concernés, car certaines entreprises ont décidé d’échelonner le retour de leur personnel.
Et puis il faudra également montrer patte blanche, en l’occurrence un test PCR négatif de moins de 72 heures pour pouvoir monter dans le métro ou entrer dans les lieux publics, les lieux de travail compris. Les centres commerciaux pourront également ouvrir à 75% de leur capacité.
Ce sont surtout les petits magasins et les restaurants qui attendent cette libération. Beaucoup sont en apnées depuis deux mois. Au total, près de 2,7 millions de petites entreprises enregistrées au registre du commerce seront autorisées à reprendre leur activité, sans tampon préalable des autorités sanitaires.
Les premières mesures annoncées par le gouvernement central ciblent certains secteurs qui ont été particulièrement touchés par le confinement, comme le secteur des transports, de la logistique ; des secteurs cruciaux, notamment pour permettre les exportations. Pour l’instant, le plan est avant tout tourné vers les entreprises.
Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la Recherche stratégique et professeur à Sciences Po
►À écouter: Covid-19 en Chine: premières levées de restrictions sanitaires pour les Pékinois
La liste blanche autorisant de grandes sociétés comme le fabricant de semi-conducteurs SMIC, ou Tesla à travailler depuis le mois dernier est supprimée. Le constructeur automobile américain a retrouvé son niveau de production d’avant la mise sous cloche de la ville et a exporté 9 000 véhicules vers l’Europe depuis le 11 mai dernier, souligne le SCMP. La grande entreprise ne connaît pas la crise sanitaire, mais les ouvriers eux resteront sous bulle, en « boucle fermée » comme disent les autorités. Autrement dit, les ouvriers devront dormir encore un moment à l’usine avec leur duvet.
Un déconfinement progressif donc, avec un objectif affiché de retour à la normale d’ici à la fin juin. Les nouvelles infections ont chuté de 53,7% ces dernières 24 heures et 31 nouveaux cas confirmés ont été rapportés par les autorités.
►À lire: Covid-19 en Chine: plusieurs responsables sanctionnés et limogés pour leur gestion de l’épidémie
Certains indicateurs, notamment du mois d’avril, ne sont pas bons. (…) Cela suscite l’inquiétude des autorités, qui craignent que le ralentissement de l’économie chinoise non seulement puisse conduire à des troubles sociaux mais que, plus largement, le modèle économique chinois et l’attractivité de l’économie chinoise n’en pâtissent.
Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la Recherche stratégique et professeur à Sciences Po
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