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En Chine, Pékin n’a officiellement pas enregistré de nouveaux décès liés à la pneumonie virale cette semaine. Pourtant, avec l’abandon soudain des restrictions sanitaires, la première vague de Covid dans la capitale chinoise s’est transformée en tsunami. Face à la flambée des infections, des « cliniques de la fièvre » ouvre dans des gymnases et les crématoriums sont débordés.
Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Des ambulances qui font des allers et venues entre des hôpitaux et les chambres mortuaires rapporte le Financial Times, des corbillards qui patientent devant les salons funéraires, note RFA, difficile de savoir si ces décès sont directement liés au Covid. Ce qui est sûr, c’est que les pompes funèbres de la capitale et de plusieurs villes de la province du Hebei dont ceux de Shijiazhuang sont débordées.
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Les fours des crématoriums fonctionnent 24h/24. Pas de créneau de crémation avant le 21 décembre au soir, affirme un employé du cimetière révolutionnaire de Babaoshan. Même réponse à la société de services funéraires Tian Shun Xiang de Pékin. « Les compagnies de pompes funèbres ont réservé toutes les places ; on ne prend plus personne pour le moment, témoigne une employée de Tian Shun Xiang. Cela vaut aussi pour les personnes décédées à traiter en urgence. Nous avons atteint notre pleine capacité. Ce n’est pas le cas en temps normal, mais là dans l’immédiat nous sommes complets. »
La file d'attente devant le crématorium de Shijazhuang. https://t.co/cQ8cdpDqN3
Du côté des autorités le message se veut rassurant. Selon Zhong Nanshan, figure centrale de la lutte contre le Covid, les pathologies liées au variant Omicron ne peuvent plus être qualifiées de nouvelle maladie coronarienne et s’apparentent désormais à la grippe.
Une grippe sévère, notent de nombreux internautes : certains estimant que l’afflux dans les hôpitaux est lié au fait que la Chine s’est ouverte trop vite, après trois ans de politique zéro-Covid. D’autres remarquent avec humour « qu’au moins maintenant, nous avons la liberté d’aller à l’hôpital ! »
Another day with more videos on Chinese social media of overcrowded hospitals and patients waiting at fever clinics. There are those saying it's all because China opened up too fast. Others are happy that lockdowns are over: "At least you now have the freedom to go the hospital!" pic.twitter.com/qpAfSuXbsu
Le nombre des cliniques de la fièvre est passé de 94 à 303 dans la capitale, selon la Commission municipal de la santé, et un nouvel hôpital de campagne de 400 places pour patients Covid vient d’ouvrir dans un gymnase du grand district de Chaoyang. Et la capitale n’est pas à plaindre en termes d’infrastructures de santé.
Dans une directive publiée ce vendredi 16 décembre, le mécanisme de contrôle et de prévention des épidémies du Conseil des affaires d’État a demandé aux gouvernements locaux et aux hôpitaux ruraux de se préparer au tsunami Covid-19 alors que des millions de Chinois devraient se déplacer pour les vacances du nouvel an lunaire fin janvier.
►À lire aussi : Chine: avec la fin du «zéro Covid», ruée sur la médecine traditionnelle et les pêches au sirop
Modéliser une épidémie est toujours très difficile, mais si le virus continue de circuler sans encombre dans toute la Chine, les pessimistes prévoient en effet que cette première vaque Covid pourrait faire jusqu’à 1,5 millions de morts, selon les chiffres publiés par The Economist.
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