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Calvaire du petit Yanis: anxiété, sentiment de faute, terreur… les … – La Voix du Nord

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Le procès de trois hommes et trois femmes accusés d’avoir torturé le petit Yanis, deux ans au moment des faits, en décembre 2018 à Auberchicourt, se poursuit cette semaine à Douai. Ce mardi, psychiatres et psychologues vont s’exprimer.
– Six personnes sont jugées depuis lundi 9 janvier devant la cour d’assises du Nord à Douai pour avoir torturé Yanis, alors âgé de deux ans, pendant dix jours à Auberchicourt en décembre 2018.
–  La semaine dernière la cour a entendu les cinq filles de Sébastien B. (dont deux avec Coralie Rousseaux), s’est intéressée aux personnalités des accusés, à la vie du couple Sébastien B. – Coraline Rousseaux, à la mère de Yanis Christine P. et aux blessures et séquelles de Yanis. Lundi, la cour a souhaité entendre les six accusés sur ce qui leur est reproché.


– Ce mardi, c’est au tour des psychiatres et psychologues de s’exprimer sur les faits.
–  Qui sont les accusés ?
Ce direct est terminé, merci de l’avoir suivi.
17 h 50. L’audience est suspendue
Elle reprend demain mercredi.
17 h 45. « Vous voulez dire quelque chose ? »
La présidente s’adresse maintenant aux accusés : « Voulez-vous dire quelque chose ? »
Sébastien B. : « Ils sont traumatisés. »
Coraline Rousseaux : « Ils vont être traumatisés toute leur vie. Je m’en veux énormément. C’est de ma faute tout ça. » Elle pleure. « Je travaille depuis quatre ans sur ça. »
Jordan Dehaene : « Ça fait mal d’entendre tout ça. Ils se remettront jamais de ce qu’on a fait, ce qu’ils ont vu. »
Christine P. : « Oui, ça fait mal. »
Coraline Rousseaux : « Protéger Yanis, c’était notre rôle à nous. »
17 h 30. « De la peur et de la terreur »
La psychologue : « On repère chez lui de la peur et de la terreur. Quand il nous parle des scènes, on le voit fermer les yeux et revivre ces scènes. »
- « Contrairement aux filles, Ivan ne se culpabilise pas de n’avoir rien fait mais ça ne veut pas dire qu’il ne se sent pas coupable intérieurement. »
L’avocate générale : « Ivan a besoin que toutes les journées soient ritualisées. Pourquoi ? » La psychologue : « C’est le signe de beaucoup d’angoisse. Il a besoin d’anticipation. »
17 h 20. La psychologue parle d’Ivan
On termine avec le rapport concernant Ivan, le frère de Yanis. La psychologue l’a vu à l’été 2019. Aujourd’hui, il a 9 ans, presque 10.
La psychologue : « Il dit à la fois qu’il y a de la violence entre sa mère et son père et à la fois qu’il n’y a aucun problème. »
- « Il se sent dans une certaine rivalité par rapport à son frère Yanis. Il faut toujours qu’il y en ait plus par rapport à son frère. »
- « Il parle de Sébastien B., dit qu’il l’a vu frapper son frère. Mais ensuite, c’est très compliqué. »
- « Il va mettre en scène des personnages mais il n’y a aucun affect, c’est dénué de toute souffrance. Ça fait froid dans le dos. »
- « Ses capacités intellectuelles sont fragiles et il a une estime de soi particulièrement faible. »
17 h 10. La psychologue parle de Lina
L’expertise psychologique de la dernière fille, Lina*, désormais.
Lina a 8 ans aujourd’hui. C’est elle qu’on a vue courir partout et faire le clown la semaine dernière à la barre. « Elle est soucieuse de tout détruire, comme Yanis, dit la psychologue. Elle adopte une attitude totalement lascive : les jambes écartées, elle se touche l’entrejambe et me dit qu’elle aime bien. »
La psychologue : « Elle veut que son père reste en prison. »
- « Elle dit qu’elle ne dort pas allongée mais en boule car elle a peur d’être frappée. »
- « Elle ne supporte pas l’immobilisme et le silence. »
- « Elle dit que son père veut détruire tout ce qui ne lui appartient pas. »
- « On voit beaucoup de séquelles psycho-affectives chez elle. Une insécurité de base. »
*Le prénom a été modifié
16 h 50. La psychologue parle de Camélia
La psychologue parle de Camélia*, 10 ans, première fille de Sébastien et Coraline. « Elle est complètement sidérée par ce qu’elle a vécu. » La semaine dernière, c’est elle qui a littéralement fondu en larmes en voyant la photo de Yanis et son frère Ivan.
La psychologue parle d’une « destruction ». D’un « temps suspendu » que vit Camélia depuis les faits. On évoque le zona ophtalmique qu’a subi Camélia à l’âge de deux ans. La psychologue y voit la manifestation d’un « grand stress » et une symbolique : celle d’un zona qui arrive à l’œil, comme si elle ne voulait plus voir ce qu’elle avait vu.
Me Reisenthel : « Les professionnels disent de Camélia qu’elles est inhibée, anxieuse. Son élan vital est fragile.(...) Elle a reçu des courriers de Sébastien B., son père, et ne souhaite plus en recevoir. »
*Le prénom a été modifié
16 h 15. « Elle nous montre qu’il y a un possible mieux-être »
Me Reisenthel, avocat des enfants : « Il y a quelques mois, Elisa me disait que Sébastien B. lui manquait, qu’elle voulait qu’il lui écrive. Plus récemment, elle m’a dit qu’elle n’était plus sûre de vouloir le voir. Comment ça s’explique ? »
La psychologue : « L’évolution d’un enfant n’est jamais linéaire. Il peut y avoir des régressions. Mais elle nous montre qu’il y a un possible mieux-être. »
Me Broyart, avocat de l’association Enfance et Partage : « Nous avons cette chance que cet enfant ait un potentiel avenir. Mais on a tort d’être pessimiste ? »
La psychologue : « Ces enfants vont vivre enfermés avec la vision de Yanis. C’est déjà dur pour nous, professionnel, alors pour elles qui ont vécu à côté, c’est très très compliqué. »
- « Il leur faut des tuteurs de résilience. Des tuteurs qu’ils choisiront. »
15 h 55. « Un sentiment de faute »
La psychologue : « Elisa se sent atteinte par un sentiment de faute » par rapport à Yanis. À la fin de l’entretien, en pleurs, elle dit à la psychologue : « Il faut que t’écrives que j’ai pas défendu Yanis. » Elisa avait 8 ans quand elle a assisté au calvaire de Yanis.
15 h 45. Elisa ne comprend pas la violence de son père
La psychologue poursuit avec Elisa, 12 ans : « C’est très compliqué quand elle parle des faits commis sur Yanis. »
- « Elle décrit un acharnement et une peur qu’il tue Yanis. »
- « Elle ne comprend pas pourquoi son père est aussi violent. »
Elisa est la dernière des trois filles de Sébastien B. avec Véronique.
La psychologue : « Elisa dit qu’elle voudrait que Yanis recommence sa vie. »
- « Elle parle de tonton Kévin et tata Audrey et ne comprend pas pourquoi ils n’ont pas réagi. »
Elisa veut être « sauveuse » plus tard pour « sauver les enfants à qui on fait du mal ». Elle a a dit : « J’entendais crier en bas et je savais qu’on tapait Yanis. »
Elisa n’arrive pas à être satisfaite de son dessin, elle se limite à quelques mots écrits lors du rendez-vous : « Papa a tapé Yanis, on n’a pas empêché. Ma belle-mère a été très méchante avec moi. On n’a pas empêché. »
15 h 20. Virginie, « une petite fille très triste »
La psychologue évoque Virginie*, 13 ans. « Elle présente un mutisme sélectif : elle n’est pas mutique en lien avec une surdité. » « Une petite fille très triste », décrit la psychologue.
Elle a dit à la psy : « C’est papa qui a toujours frappé le plus fort. »
- « Elle s’oublie et parle très vite de Yanis. Elle dit qu’elle était triste pour lui, qu’il ne pouvait que pleurer. »
Virginie a des difficultés scolaires. « Elle dit aussi qu’elle a des difficultés d’attachement car elle a beaucoup changé d’école. »
La psychologue : « J’ai senti de l’effroi quand elle parle de son père, elle met ses mains sur les oreilles comme si elle revivait une scène de violence. »
La rencontre entre la psychologue et Virginie a été difficile. La communication était par « le contact physique » : « Je travaillais avec des cartes sur les émotions. » Son mutisme ? « Ça me fait penser un peu à une communication interne à laquelle l’extérieur ne doit pas accéder. » Mais Virginie parle avec ses sœurs.
La psychologue : « C’est sans doute la plus claire dans son refus catégorique de revoir son père. »
La présidente : « On a l’impression qu’il faut l’apprivoiser. Est-ce qu’elle pourrait être apparentée à une personne vulnérable ? » La psychologue : « Oui, de manière catégorique. »
*Le prénom a été modifié
15 h 10. Un dessin de Kelly
Sur les écrans, on découvre un dessin que Kelly a fait lors de l’entretien avec la psychologue. On y voit deux personnages en noir et blanc : un debout, l’autre allongé avec un trait qui semble les relier. Sous le dessin, ces mots : « Quand il est allongé, mon père lui donner des claques, des coups de pied. » Le personnage sur le dessin a le sourire. L’autre allongé à le visage gribouillé.
Me Reisenthel : « Comment ça se répare ? » La psychologue : « Il faut qu’on l’aide à faire le deuil du père idéal, du père réel. Mais il faut que les deux (Sébastien B. et Kelly) avancent. »
14 h 50. « L’insécurité, pour les trois filles, c’est la violence de leur père »
La psychologue : « D’être témoin, elle est aussi victime car les adultes lui imposent des choses qu’elle ne devrait pas voir.  »
– « L’insécurité, pour les trois filles aînées, c’est la violence de leur père et l’absence de leur mère (qui n’est pas Coraline Rousseaux). Tous les deux ont été défaillants. »
Pour l’instant, pour Kelly, l’adulte est « dans la toute puissance  ». Et elle, elle est « dans l’hyper vigilance  ».
La présidente : « Pourquoi Kelly est dans la retenue quand elle doit parler des faits ? » La psychologue : « Il y a une crainte des représailles : elle se dit, si je parle, qu’est-ce qui peut m’arriver de pire ? »
La psychologue : « Kelly avait une crainte, comme ses sœurs, que Yanis meure. »
- « Elle a vécu le syndrome du survivant. S’est demandée pourquoi elle y a échappé. Ça a été une scène de guerre qui a dépassé les limites de l’entendable. »
- « Ce qu’elle a subi va la suivre. C’est pour ça qu’il faut être vigilant et l’accompagner. »
La présidente : « C’est un travail de longue haleine... » La psychologue : « Plusieurs années avec un professionnel en qui elle aura confiance. »
14 h 38. Des cauchemars avec des monstres
L’expert psychologue Brigitte Bonnaffé est à la barre. Elle e expertisé les six enfants victimes, autres que Yanis. Elle évoque d’abord Kelly*, l’aînée des cinq filles de Sébastien B.qui vivaient dans le foyer du couple (Sébastien B. - Coraline Rousseaux) à Auberchicourt. Kelly a fêté son anniversaire hier, elle a eu 15 ans. « Quand Kelly parle de son père, elle évoque sa violence mais parce qu’elle faisait des bêtises. Comme elle dit que sa belle-mère Coraline était méchante quand elle faisait des bêtises. »
À propos des violences sur Yanis, « Kelly dit : "J’aurais dû m’interposer". » Pour tous les enfants, « le sommeil est perturbé  ». Kelly évoque des « cauchemars avec des monstres  ».
La présidente de la cour Sylvie Karas reste debout. Elle a très mal au dos depuis le début du procès. La position assise semble trop douloureuse et elle se déplace lentement.
La présidente : « Je constate que Kelly parle aux deux tiers de Yanis, un tiers d’elle. On a l’impression que son sort est accessoire. »
La psychologue : « À chaque fois que je voulais lui parler des violences qu’elle a subies, elle me parlait de Yanis et du fait qu’elle n’avait pas pu intervenir. »
*Le prénom a été modifié
14 h 34. L’audience reprend
13 h 05. L’audience est suspendue
Elle reprend en début d’après-midi.
13 h. « Une alliance diabolique »
L’expert : « Ces actes ne concernent pas à une punition mais il s’agit de gestes exécutoires. L’exécution même de ces faits dans une dimension de démonstration correspond à un électrochoc d’un malheur qui scellerait le devenir des auteurs.  »
– « Une alliance diabolique.  »
– « N’attendez pas d’explications.  »
« Mais j’espère qu’on ne fait pas ça pour rien  », souffle l’expert.
Me Reisenthel, avocat de Yanis : «  On dit quoi aux enfants alors ?  » L’expert : « Je ne sais pas. »
Me Bussy, avocat de Sébastien B. : « En faisant ça, est-ce qu’il ne se tue pas lui-même ? »
Le psychiatre : « L’enfant est en quelque sorte une meurtrissure antérieure. »
12 h 50. « On n’aura jamais d’explications »
L’expert : « Ce groupe a été reconstitué. Ils ont tous un peu le même profil. Comme s’ils avaient quelque chose à régler. »
– « Sébastien et Christine sont dans une relation passionnelle teintée d’une connotation perverse. »
– « Yanis était turbulent mais ils étaient tous turbulents ! »
L’expert psychiatre évoque l’affaire du Petit Marc. Il avait témoigné comme expert déjà. Il semble très ému. Ses mots sont étonnamment crus, loin de ceux choisis jusque-là.
L’expert : « On peut retrouver l’intention délibérée de faire du mal à un enfant. C’est inavouable, c’est pour ça qu’on aura jamais d’explications. »
– « Dans l’aspect scénique de l’acharnement des auteurs, il y a une volonté de dénier l’enfant, de l’effacer, pas de le transformer. »
– « C’est une tragédie de la haine, de la vengeance qui est d’ailleurs perverse. Comme si par leurs agissements, ils pensaient contrecarrer leurs propres meurtrissures.  »
12 h 45. L’interaction entre les accusés
L’expert : « Ils étaient tous conscients de ce qu’il se passait sous leurs yeux. »
« Ils sont tous ensemble. Ils se retrouvent chez Audrey R.  » la veille de leur interpellation.
L’expert évoque maintenant l’interaction entre les accusés : « Pourquoi on en arrive à cela ? C’est quelque chose d’insoutenable de toucher à un enfant mais pourtant on ne trouve pas de raison.  »
– « C’est quelque chose qui est de l’ordre de la haine, de la cruauté, de la vengeance. »
– « L’enfant a été déshumanisé, desubjectivé. Les mères n’étaient plus des mères. Elles ne veillaient pas sur l’enfant. »
– « Dans ce genre d’affaire, on a souvent l’impression que c’est la mère qui offre son enfant à son bourreau.  »
12 h 40. « Elle n’était pas menacée »
Me Yarroudh-Feurion, avocat d’Audrey R. : « Audrey évoque la peur de Sébastien. Est-ce que la construction psychiatrique d’Audrey a pu inhiber ses capacités à agir ? » L’expert : « Je ne suis pas certain qu’elle était dans un état d’inhibition, elle n’était pas menacée. »
12 h 20. L’expert parle d’Audrey R.
Le Dr Ait Menguellet aborde maintenant son rapport sur Audrey R. Il lit ses déclarations : « Tout ça c’est du passé. J’ai honte. »
Il lit toujours ses déclarations : « Cette affaire m’a fait grandir d’un seul coup. »
L’expert : « C’est quelqu’un qui paraît expressif avec peut-être un manque de confiance. »
– « Assez frêle, assez fragile, qui a été très fragilisée par le décès de son frère. »
– « C’est quelqu’un qui est capable de s’adapter.  »
La présidente : « Je constate que c’est elle qui a un étayage le plus important. »
L’expert l’a vue alors qu’elle avait été libérée contrairement à tous les autres.
12 h 15. Une personnalité influençable
La maman des frères Dehaene vient d’arriver.
Me Deberdt, avocat de Jordan : « Vous évoquez une personnalité influençable. Est-ce qu’il peut prendre des initiatives ? »
L’expert : « Prendre des initiatives, oui. Anticiper, je ne suis pas sûr.  »
12 h 10. « Sincère quand il parle »
Me Deberdt, avocat de Jordan Dehaene : « Est-ce qu’il vous a semblé spontané dans ses déclarations ? »
L’expert : « Pas tout à fait. Ce n’est pas quelqu’un qui va élaborer. Il est sincère quand il parle.  »
Me Deberdt : « Il y a un sentiment de culpabilité, de remords ? » L’expert : « Oui. »
11 h 58. L’expert évoque à présent Jordan Dehaene
Le psychiatre aborde désormais son rapport sur Jordan Dehaene, le frère de Kévin. Il reprend ses déclarations : « J’appréhende la peine de prison. Je suis pas fier, c’est mal. Je culpabilise. »
L’expert : « Un sujet qui est mal établi dans ses fondements. Capacité liminaire dans son expression. Carences affectives. »
L’expert : « Manque de maturité. »
L’expert dit aussi qu’il est « discrètement manipulateur  ». « C’est complémentaire avec sa fragilité. Il peut paraître comme faible mais n’est pas aussi faible que ça. »
11 h 50. « Deux réactions identiques mais avec des expressions différentes »
L’avocate générale : « Il a eu deux réactions opposées vis-à-vis de Yanis. L’une en novembre 2018 quand il met le feu à un scooter après avoir "pété un plomb" quand il a vu Sébastien B. donner un coup de pied à Yanis. L’autre quand il participe aux violences. Comment expliquer ces deux réactions différentes ? »
Le psychiatre : « Ce sont deux réactions identiques mais avec des expressions différentes. »
Me Lambert, avocate de Kévin Dehaene : « Est-ce que Kévin aurait pu facilement résister à Sébastien ? » L’expert : « Il peut résister largement. »
Me Lambert : « Pourquoi n’a-t-il pas pu résister alors ? » L’expert : « Il a un profil de personnalité singulière, une teinte psychopathique. »
11 h 40. « Chez Kévin, le sens du délit est différent »
L’expert : « Chez Kévin, le sens du délit est différent. Il est lié à un soulagement. (…) Chez Sébastien, ces délits sont faits d’opportunités. »
– « Kévin s’éjecte lui-même, il s’auto-éjecte de toutes les aides qu’on lui apporte. »
– « Il donne l’impression d’avoir commis les faits malgré lui mais pourtant c’est lui. »
11 h 25. « Ce n’était pas un enfant »
Le psychiatre poursuit la lecture des propos de Kévin Dehaene à propos de Yanis durant son calvaire : « Ce n’était pas un enfant.  »
L’expert : « Kévin dit avoir grandi un peu partout, du fait de ses placements et de ses errances.  »
L’expert : « Il a une personnalité mal établie, des troubles du caractère et du comportement précoces. »
– « C’est un sujet à la fois sensible et susceptible.  »
– « Il n’a eu aucun amarrage, aucun ancrage. »
– « Ce n’est pas quelqu’un qui va demander de l’aide. C’est un sujet avec une discrète orientation psychopathique. »
– « Il a la notion de l’interdit, du bien et du mal mais son sens moral est relatif. »
– « Il a des troubles caractériels manifestes en raison de son agressivité, de son impulsivité. »
11 h 20. L’expert parle de Kévin Dehaene
L’expert psychiatre aborde son rapport sur Kévin Dehaene. « C’est un sujet qui lutte pour ne pas s’effondrer. » L’expert rapporte ses déclarations sur les actes commis sur Yanis : « Il n’y a pas de raison, il n’y avait pas de raison, c’était sans raison. »
« J’avais peur de mon beau-frère, a dit Kévin Dehaene au psychiatre. Je suis responsable de n’avoir rien dit et de l’avoir frappé.  »
11 h 16. L’audience reprend
11 h 03. L’audience est suspendue
10 h 57. « Il y a quelque chose de l’ordre de la destruction »
L’expert : « Dans ce dossier, il y a quelque chose de l’ordre de la destruction. Et il n’y a pas de hasard…  » Le psychiatre annonce déjà un peu ce qu’il va présenter un plus tard dans la matinée.
L’expert : « Coraline Rousseaux a eu une attitude victimaire. »
L’expert : « C’est quelqu’un qui a une véritable difficulté à s’exposer, parler, c’est une vraie mise en danger pour elle. »
L’avocate générale s’adresse à l’expert : « On la présente comme passive, comment expliquer qu’elle ait eu un rôle actif ? » Il répond : « Elle est impulsive.  »
10 h 45. « Une personnalité passive et dépendante »
L’expert a propos de Coraline Rousseaux : « Ce n’est pas quelqu’un de fragile psychologiquement mais quelqu’un d’immature. Elle se défend avec une certaine passivité, elle fait le dos rond.  »
– « C’est une personnalité passive et dépendante. »
– « Son humeur change tout le temps. »
– « Il n’y a pas chez elle de perversion.  »
– « Elle semble surfer sur sa vie sans lutter contre, comme si c’était sa destinée.  »
Sa responsabilité pénale ? « Chez elle, elle est pleine et entière.  »
La présidente : « Chez elle, il faudrait travailler quoi ? » L’expert : « Elle est plus difficile à mobiliser que les autres. Elle est dans une dépendance émotionnelle, il faudrait la tracter. »
10 h 37. L’expert parle de Coraline Rousseaux
Le psychiatre attaque son rapport sur Coraline Rousseaux, qu’il a rencontrée en 2019, peu de temps après la naissance de son dernier enfant.
L’expert évoque « un couple qui peut être pluriel  ». Avec Sébastien B., « ils sont deux mais séparés. Chacun pour soi  ».
Coraline Rousseaux a dit à l’expert que Sébastien B. l’a trompée plusieurs fois. « Sexuellement, quand je ne voulais pas, il allait voir quelqu’un d’autre. »
« Je me demande si le père de Yanis, c’est pas Sébastien  », a-t-elle dit au psychiatre. Commentaire de l’expert : « On peut se demander aussi qui est le père de Noé* (son dernier enfant). »
* Le prénom a été modifié.
10 h 35. « Elle sait que son fils souffrait »
L’expert : « Il n’y a pas de débilité  » ni pour Christine P. ni pour Sébastien B. Leurs quotients intellectuels (74 et 72) sont pourtant bas.
L’expert : « Christine P. sait que son fils souffrait et allait souffrir mais elle est concentrée sur elle-même. »
10 h 15. « Sa responsabilité pénale est pleine et entière »
L’expert toujours à propos de Christine P. : « Elle a une fragilité psychologique avec un sentiment d’insatisfaction.  »
– « Elle a un manque d’étayage. »
– « Capricieuse de caractère. »
– « C’est un sujet qui semble lutter contre un effondrement dépressif et narcissique. »
– « Elle est sensible au sentiment de l’autre mais peu encline à l’empathie. »
Ses fonctions maternelles ? « Elles sont peu étayantes.  » Sa responsabilité pénale ? « Elle est pleine et entière.  »
La présidente : « Globalement, elle est donc incapable d’être maman ?  » L’expert : « Ce sera difficile car elle n’a pas les moyens (…), elle n’a pas l’expérience. Elle se sent impuissante. »
Me Marie Cuisinier, avocate de Christine P. : « Est-ce qu’elle est peureuse ?  » L’expert : « Elle est dans l’impuissance (…) mais elle est capable de prises de risques.  »
9 h 50. L’expert parle de la mère de Yanis
L’expert poursuit avec son rapport sur Christine P., la mère de Yanis. Il l’a vue à deux reprises à l’automne 2020 à la prison de Valenciennes : « C’est quelqu’un qui se présente de façon séductrice pour lisser les aspects de sa personnalité. »
Christine P. lui a dit : « Je suis triste, j’ai perdu ma mère, je pense à mes garçons. je ne sais pas comment dire. »
Elle : « Je m’en veux, je l’ai mis en danger. »
Elle : « J’ai confié Yanis et je n’étais pas bien. »
« Je n’ai jamais abandonné Yanis  », a-t-elle dit à l’expert.
« Je me suis dit que j’avais le droit à ma part de bonheur  » quand elle a connu sa relation avec Sébastien B.
– « Je suis responsable, je suis la mère  », a-t-elle dit au psychiatre.
L’expert : « C’est une fille assez sensible sur le plan sentimental. »
9 h 45. « Il n’a pas d’empathie »
La « violence contenue  » chez Sébastien B. ? « C’est comme une cocotte-minute, ça reste sous pression et il peut y avoir un jet de vapeur brûlant. Mais ce n’est pas gratuit, ce qu’il a commis sur le petit Yanis, j’y reviendrai…  »
« Il n’a pas d’empathie, assène l’expert. Il n’est pas capable d’en avoir.  »
Me Bussy, l’avocat de Sébastien : « On ne lui a pas donné tous les outils pour avoir cette empathie, pour se remettre en question. Est-ce qu’il est quand même capable de se remettre sur la bonne voie ?  »
L’expert : « Oui, s’il acceptait l’aide. Or, il ne l’accepte pas. »
Sur les faits commis : « Il s’agit plus de cruauté que de violence ou d’agressivité. »


9 h 13. L’audience commence
Au programme ce mardi matin, un éclairage des faits par un expert psychiatre qui a rencontré les six accusés. Le docteur Ait Menguellet est à la barre. L’expert commence avec Sébastien B. qu’il a rencontré le 15 janvier 2020 à la prison de Maubeuge.
Sébastien B. a les prénoms de ses enfants et de sa femme tatoués sur le bras droit. Deux autres tatouages visibles : un scorpion dans le cou et la gueule d’un chien sur le poitrail. Il a dit à l’expert : « J’ai appris que ma femme frappait les enfants, je ne le savais pas. J’ai demandé le divorce. »
L’expert : « C’est un sujet qui, avant les faits, avait semble-t-il repris contact avec des psychologues.  » Selon l’expert, « Sébastien ne se droguait pas mais a commencé à boire beaucoup d’alcool à partir de 2010, avec la mère de ses trois filles aînées. »
Sébastien B. ne sait rien de son père, « personne ne lui en parle  », dit l’expert. Il a été élevé par sa mère et ses beaux-pères. Victime de violences aussi. N’a plus de contact avec ses frères et ses sœurs.
Dans la salle, la mère de Sébastien B. est là. Jérémy, père de Yanis et Ivan actuellement détenu, est absent, tout comme la maman des frères Dehaene. Les parents de Coraline Rousseaux et Audrey R., eux, sont présents en continu depuis qu’ils ont eu à témoigner la semaine dernière. Une sœur de Christine P. est présente elle aussi.
L’expert : « Sébastien B. a manqué de représentation structurante sur le plan de la personnalité et de l’autorité. »
– « Sébastien B. a adopté très rapidement des troubles du comportement et de l’adaptation.  »
– « C’est un sujet qui teste les limites. (…) il est en quête d’affection, quelqu’un de particulièrement anxieux. (…) il est incompétent sur le plan relationnel et social.  »
– « Sébastien B. est dans la toute-jouissance plutôt que la toute-puissance.  »
– « C’est un sujet très vulnérable aux frustrations. » « Discrètement manipulateur. » « Il a une certaine capacité de jouir de la souffrance d’autrui.  » « Égocentrique. »
– « L’alcool peut renforcer chez lui son narcissisme. » « C’est un sujet peu sensible aux sentiments des gens.  »
Il n’a pas de troubles psychiatriques qui ont pu altérer son comportement. « Sa responsabilité est pleine et entière. »
Et l’avenir de Sébastien B. ? « Il n’a pas intégré la loi parce qu’il n’a pas eu de père. Il connaît l’interdit mais il a besoin de transgresser : c’est comme s’il se jetait contre un mur pour savoir s’il existe.  »
– « Quelqu’un qui est dans la toute-puissance c’est quelqu’un qui fait ce qu’il veut, quand il veut. La toute-jouissance est plus malicieuse : plutôt comme un enfant qui est dans les jupes de sa mère et obtient ce qu’il veut. »
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