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Circonstance : Hivernales de l'Agence française de développement
Mots-clés :
Prononcé le
Madame la Secrétaire d’Etat, chère Chrysoula,
Madame la Secrétaire générale, qui est là, chère Anne-Marie,
Monsieur le Directeur général de l’AFD,
Madame la Directrice générale de Proparco,
Monsieur le Directeur général d’Expertise France,
Monsieur le Directeur général de la mondialisation, que j’ai aperçu aussi,
Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs de l’AFD, à Paris et sur le terrain,
Mesdames et messieurs les directrices et directeurs du Quai d’Orsay – j’en ai aperçu quelques-uns aussi que je ne veux pas manquer de les saluer,
Mesdames et messieurs,
Quelques mots pour continuer d’interrompre votre petit déjeuner, mais vous pourrez le continuer après ce petit discours. D’abord, pour vous dire bienvenu au Quai d’Orsay. Je n’avais pas réalisé que c’était une première ; je ne suis pas sûre que je doive m’en flatter, car ce que ça révèle n’est pas forcément tout à fait ce que j’aurais espéré. Venez, et revenez !
Je suis heureuse en tout cas de vous accueillir et de m’exprimer devant vous dans le cadre de ces Hivernales du réseau, ayant raté je crois les Estivales, donc je m’exprime pour la première fois devant vous depuis ma prise de fonctions, avec à mes côtés la secrétaire d’Etat qui travaille au quotidien avec vous, et les équipes du ministère de l’Europe et des affaires étrangères qui sont engagées auprès de vous et que vous connaissez très bien.
Avant toute chose, et parce que nous sommes le 6 janvier – donc c’est encore le moment des voeux et pas seulement celui de l’épiphanie -, permettez-moi de vous adresser, à toutes et à tous, à vous-même, à vos familles et à vos proches, mes meilleurs voeux pour cette année. Mes voeux de santé avant tout, de bonheur si cela se peut, d’épanouissement personnel qui peut-être passera par l’épanouissement professionnel, mais en tout cas mes meilleurs voeux, et y compris bien sûr pour les importantes missions qui sont les vôtres.
Et puis je voudrais aussi saluer et remercier chacune et chacun d’entre vous, et plus généralement l’ensemble des équipes de l’AFD pour leur mobilisation, jour après jour, année après année, pour leur engagement constant au service de notre politique de développement. Par la qualité des projets que vous mettez en oeuvre, par l’excellence de votre expertise – vous voyez que ça commence bien ! Non non, ça se terminera bien aussi -, par la force des partenariats que vous avez su nouer, vous jouez, vous le savez mais je tiens à vous le dire en ma qualité, vous jouez un rôle essentiel dans la mise en oeuvre de nos ambitions internationales.
Notre politique d’aide au développement a toujours été un pilier majeur de notre politique étrangère. C’est vrai pour beaucoup de pays, mais je crois que c’est particulièrement vrai pour la France. Elle l’est à plus forte raison quand le monde s’embrase ou se désarticule. Et c’est un fait, l’espace de la confrontation s’est élargi – ou s’élargit, cela devrait parler au présent. Nous le voyons sur le continent européen, où la Russie a ramené la guerre en agressant l’Ukraine. Nous le voyons aussi, et vous le voyez, en constatant les manoeuvres dont nous sommes l’objet de la part de forces que je ne nommerai pas ici mais qu’il m’arrive de nommer, qui diffusent un discours anti-français. Je vous en prie, parlez de discours anti-français plus que sentiment anti-français, même si l’un crée l’autre, mais je ne crois pas que ce soit à nous de reprendre les vocables de l’adversaire. Et donc ce discours anti-français existe en vue de, c’est évident, manipuler les esprits et mener un travail de sape par la désinformation. Et on sait le rôle que jouent les médias sociaux à cet égard ; c’est peu cher, et c’est hélas assez efficace.
Des rivalités stratégiques s’aiguisent, par ailleurs au détriment du droit international et au détriment de ce multilatéralisme d’action dont nous avons pourtant besoin pour apporter des réponses efficaces et durables aux défis de notre temps. Et nous constatons chaque jour que, face à ces défis, alors même que nous savons que seule la coopération permettrait de les relever, on voit aussi la tentation du “chacun pour soi”, comme dans toutes les périodes un peu difficiles, qui reste trop présente ou qui revient et qui se diffuse.
La conclusion toute provisoire est simple : c’est que, face à de tels risques de fracturation du monde, il nous faut redoubler d’efforts pour maintenir ouvertes les voies du dialogue, de la coopération et de la solidarité. C’est une responsabilité particulière que vous avez, au-delà de votre mission quotidienne. Je me permettais de passer ce premier message global, sans prendre trop de distance par rapport à votre quotidien, mais soyez bien conscients que ce qui est en jeu, c’est entre autre ceci.
Et c’est en effet une question de fidélité aux valeurs de la France, à nos engagements, une question aussi évidemment d’efficacité dans notre politique étrangère. Mais que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, dans l’espace Indopacifique, en Amérique latine ou dans nos territoires d’Outre-Mer, les projets que menez sont au coeur de nos partenariats bilatéraux et internationaux, et donc ils font partie intégrante de la politique étrangère de la France. Votre directeur m’entend souvent le dire mais il me plaît de le rappeler, car si c’est une évidence, il est bon tout de même de le dire.
Comme l’a rappelé le Président de la République à Charm el-Cheikh, lors de son déplacement à l’occasion de la COP 27, les crises successives sont à la fois la cause et la conséquence du renforcement des inégalités dans le monde. Et nous ne pourrons sortir de ce schéma que par une recomposition profonde de nos mécanismes de solidarité. C’est ce qui a été engagé et je vous en remercie.
Nous sommes tous à la tâche, à cet égard : des Nations Unies, à la COP 27, au G20 ou à la COP 15 plus récemment, nous redoublons d’efforts pour faire émerger des réponses collectives aux grands déséquilibres mondiaux, et endiguer le risque d’une fracture Nord-Sud qu’on croyait s’atténuer et qui en fait revient, et revient même sous des formes idéologiques, que l’on n’imaginait pas il y a quelques temps.
Et donc cette année encore, nous avons augmenté nos contributions multilatérales, en doublant par exemple notre contribution au Fonds vert, ou encore en augmentant très significativement – merci – notre contribution au Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme.
Nous avons aussi répondu immédiatement aux besoins des pays les plus vulnérables à la crise alimentaire. On voit bien, partout dans le monde et notamment dans des pays que vous suivez de près, les conséquences négatives de l’agression russe en termes de sécurité alimentaire, en termes de prix de l’énergie ou d’accès à un certain nombre de biens. Et nous y avons répondu par les initiatives que vous connaissez mais que je veux rappeler : l’initiative “FARM”, l’initiative “sauvetage des récoltes” – je le dis pour ne pas reprendre le “save crops” habituel -, ou celle des couloirs de solidarité européens, qui à ce jour d’ailleurs reste le mécanisme le plus efficace pour faire sortir d’Ukraine les céréales dont le monde a besoin. Nous faisons des choses, ces efforts sont importants, et ils se poursuivront.
Nous poursuivrons aussi notre engagement en faveur de la biodiversité, avec l’organisation à Libreville, vous le savez, au mois de mars, du One Forest Lab, un sommet sur les forêts, co-organisé par la France et le Gabon. Et puis à Paris, même ligne d’effort : nous accueillerons la Conférence des Nations unies sur les océans, que nous coprésidons avec le Costa Rica, 2024 pour le Costa Rica, 2025 pour la France.
La France continuera aussi de défendre un meilleur accès des pays vulnérables aux financements. Ce sera l’objet d’un autre sommet. Ce sommet, initié et annoncé par le Président de la République, qui se tiendra à Paris au mois de juin en faveur d’un nouveau pacte financier mondial, et pour reprendre ses mots, de façon à “bâtir un nouveau contrat entre le Nord et le Sud”. Et donc nous voulons, c’était l’un des efforts au moment de la COP 27, permettre l’accès plus aisé aux financements dont ces pays les plus vulnérables ont besoin et dont ils sont privés, alors même qu’ils souffrent parfois, les premiers, des conséquences du changement climatique.
Votre action de l’AFD contribue évidemment et même résolument à répondre à ces défis : en luttant contre la pauvreté, en soutenant les partenariats pour une transition énergétique juste, en soutenant l’adaptation au changement climatique, l’amélioration de la santé mondiale, le développement d’une agriculture durable – et je saluais, il y a quelques instants, les effets bénéfiques du Moringa, qui ne pousse pas seulement en Afrique mais, ai-je appris, en Arabie saoudite -, en promouvant l’éducation ou encore l’égalité entre les femmes et les hommes. Merci, Monsieur le Directeur général, d’avoir rappelé que cela faisait partie de vos missions et de continuer, parce qu’il y a encore un petit peu de chemin, même si nous sommes deux ministres sur le podium à vous parler aujourd’hui, et deux ministres femmes.
Les ambitions de notre pays sont à la mesure des défis actuels : dès 2017, le président de la République a impulsé cette revitalisation de notre politique de développement, que vous incarnez au premier chef, avec – vous le savez et je citerai quelques chiffres si Rémy Rioux ne l’a pas fait, parce que je sais que vous les connaissez et que c’est inutile, mais je me dois de les rappeler – une augmentation des moyens sans précédent, qui est allée de pair avec la revitalisation de notre politique de développement.
La loi de programmation d’août 2021 est un instrument fondamental pour nous. Vous connaissez les grandes priorités qu’elle décline, et donc la loi nous oblige : ce sont la lutte contre la pauvreté, la lutte contre les inégalités mondiales, la protection des biens publics mondiaux. Et ce sont, par ailleurs, autant de conditions de notre capacité à oeuvrer en faveur de la stabilité internationale que j’évoquais au tout début de ce bref discours. Vous connaissez également les moyens que cette loi du 4 août 2021 a permis de nous confier pour atteindre nos objectifs, dans le cadre d’une programmation budgétaire qui, d’ores et déjà, nous a permis de porter l’aide publique au développement à 0,55% du RNB en 2022. Cela a été fait, c’est une belle performance, et c’est une belle première pour notre pays.
La mission APD, et là je parle des programmes ministériels 209 et 210, a ainsi doublé depuis 2017. C’est un chiffre simple à mémoriser, mais au-delà du chiffre, je crois qu’il faut vraiment que vous nous aidiez à faire comprendre, parfois tout le monde ne le comprend pas – je ne reviens pas aux difficultés qu’on a en Afrique -, mais à faire comprendre l’effort que ça représente, l’effort que ça représente de la part de la Nation au service d’une politique de paix et de développement.
C’est un effort qui s’est traduit par une hausse des moyens financiers et humains de l’AFD. Je m’en félicite. Les crédits délégués par mon ministère à l’AFD sont ainsi passés de 260 millions d’euros en 2016, à plus d’un milliard d’euros en 2022. Un vrai bel effort. Et dans le même temps, les effectifs de l’Agence ont augmenté de 32% je crois, Rémy ; là aussi, c’est une bonne chose, ça vous permet d’avoir une action démultipliée et plus efficace. Et je mesure vraiment, je vous salue pour cela, le rôle que vous avez, jour après jour, mois après mois, année après année, pu jouer pour permettre ce changement d’échelle de notre politique de développement. Et je sais que, derrière, il faut du travail, de l’énergie, du talent, de l’engagement, de l’envie, des compétences et tout ce que vous avez.
La nomination enfin d’un secrétaire d’Etat, qui se trouve être une secrétaire d’Etat, chargée du développement, de la francophonie et des partenariats internationaux, permet de porter clairement à mes côtés, aux côtés de la ministre chargée de l’Europe et des affaires étrangères, cette impulsion politique voulue par le Président de la République. Merci de cela, et merci, Chrysoula, du bon tandem que nous formons.
Venons-en à nos méthodes. Je voudrais vous dire quelques mots à ce titre :
Afin de tirer tout le potentiel de ces moyens considérablement rehaussés, nous devons continuer à faire évoluer, dans le prolongement du discours du Président à Ouagadougou en 2017, ou plus récemment à Montpelier, nous devons faire évoluer nos méthodes, et j’ajouterais peut-être, des quelques expériences que j’ai de voyages en Afrique en tant que ministre, nos regards et nos attitudes. Ça pourrait concerner peut-être les militaires, mais je crois que ça nous concerne aussi, nous tous, et que nous devons être très attentifs à ce que rien dans nos attitudes, dans nos regards, ne permette de sous-estimer ce changement profond qui est celui de la France et de son approche à l’égard de ses partenaires africains.
Donc soyons plus efficaces, encore, si c’est possible. Et il faut, vous le savez, travailler davantage avec la jeunesse. On peut dire que c’est un cliché, mais d’abord : oui, c’est la génération d’après, c’est elle qui prendra la relève, c’est elle qu’il faut bien former, y compris en l’aidant à porter un regard plus “naturel”, peut-être, sur nous, débarrassé de certains clichés du passé. Il faut aussi cibler des champs peut-être moins grandioses mais plus prometteurs et stratégiques, les industries culturelles et créatives, les startups… Chaque fois qu’on s’est déplacés avec le Président de la République, ou encore récemment quand je suis allé en Côte d’Ivoire, je suis passé par Yopougon, qui n’est pas un fief gouvernemental, délibérément évidemment, pour parler avec des jeunes : il y a des gens formidables – Vous étiez là, Rémy -, mais qui sont top-niveau, qu’on saluerait partout, et que nous devons pouvoir aider. Alors, je sais, nous en avons parlé avec le chef de l’Etat, avec la ministre, avec votre directeur : ça suppose un petit changement de notre part, pour être capables de mieux s’appréhender, également, ce type de projet, ce type d’activité… Mais je crois vraiment que nous devons, dans notre politique de développement – merci par avance de cela -, pouvoir aider aussi ces jeunes à émerger. Ils ne demandent que ça, ils sont beaucoup plus positifs, me semble-t-il, que beaucoup d’autres, et je crois qu’ils nous attendent. Donc nous devons répondre présents. Tout le secteur de la formation professionnelle, aussi ; on y a un intérêt évident, il y a une demande, et ce n’est pas très compliqué.
Donc il faut gagner en agilité, comme on dit aujourd’hui, en étant capable de soutenir davantage de petits projets – mais des petits projets utiles, évidemment, pas pour s’amuser -, et des projets qui pourront avoir un impact sur le terrain, sur la vie de ces jeunes, et sur la vie économique du pays à terme. Et donc, c’est pour ça que nous venons de lancer un nouvel outil, le FSPI “fast-track”, afin de financer rapidement des projets autour de l’engagement citoyen, l’entrepreneuriat, la créativité, les idées, la culture, le sport, les industries créatives, tant et tant d’autres choses. Tout ça figure, vous le savez bien, sur l’agenda présidentiel pour l’Afrique ; à nous de nous adapter s’il le faut et, vraiment, de relayer toutes ces idées et de tirer le meilleur parti du potentiel de la jeunesse africaine, si l’on parle d’Afrique – mais vous travaillez dans bien d’autres régions du monde.
Ce changement de méthode, à nous d’y penser, ici, mais à vous aussi, ensuite, de le mettre en oeuvre. Je sais que vous avez déjà commencé, je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut réinventer l’eau chaude, mais, vraiment c’est important. Je crois que si on ne fait pas ça en changeant même un petit peu d’échelle, on ratera une marche et on augmentera les risques d’incompréhension.
Pour faire tout ça, je crois qu’il faut que je vous dise qu’ici, nous sommes non seulement désireux mais ouverts à tout travail de proximité avec vous, en symbiose et avec la meilleure fluidité, si possible. Nos outils de développement, notre diplomatie, font partie de la même chose, qui s’appelle la politique étrangère de la France, peut-être même la France tout court. C’est le souhait que je forme aujourd’hui devant vous. C’est l’un des chantiers prioritaires que je me suis donné, à la tête de ce ministère.
Et je sais, je ne veux pas revenir sur des débats passés, mais que parfois certains considéraient que la politique de développement, même dans sa partie publique, est distincte de la diplomatie. Ça n’est pas vrai, ça n’est pas la réalité, c’est vraiment la même chose, et au bout du tuyau – si vous me permettez cette familiarité d’expression -, c’est bien un certain nombre de valeurs qu’on porte, d’intérêts de notre pays et de vision du monde. Je vais jusqu’à dire cela.
Et puis, il faut faire comprendre – et je crois qu’on ne le fera bien comprendre -, faire comprendre, tant à nos compatriotes, qui ont consentis à cet effort financier considérable, que nous travaillons pour eux. Sans esprit de chapelle, nous sommes au service d’un objectif qui est un objectif noble, et dont se flatte notre pays.
Donc voilà, vive l’Equipe France, qui est là, qui est présente, que vous saluez régulièrement, Madame la Ministre, et qui doit agir de façon évidemment cohérente, mais peut-être un peu plus visible, encore une fois ; pas grand-chose, je pense, pour que ceux qui nous regardent comprennent mieux.
Je le souligne lourdement une nouvelle fois, parce que notre action, nos intérêts à l’étranger font l’objet d’attaques concertées, de campagnes manifestement organisées, et je le disais, assez efficaces. Notre politique de développement ne peut pas faire abstraction de ces attaques ; au contraire, elle doit les prendre en compte et anticiper, voire même les déminer et rendre sans objet la plupart de ces attaques. Vous avez un rôle de prévention, si nous réussissons, qui est capital. Et je ne parlerai pas des difficultés ou des évolutions en RCA, des difficultés persistantes au Mali ou de celles qui, peut-être, nous attendent – et nous espérons avoir tort, mais peut-être nous attendent – au Burkina Faso, voire même ailleurs. Vous êtes partie d’une politique d’influence, de défense de nos valeurs, soyez-en conscients. Nous sommes ouverts à toutes vos idées, et on est tous ensemble, dans ce combat pour nos valeurs, pour la démocratie et pour une commune humanité, dans laquelle nous croyons.
On va peut-être s’arrêter là, quoique j’ai vraiment envie et même le devoir de vous rappeler, pour conclure, les fortes paroles du Président de la République lors de la Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, puisqu’il disait, je le cite : “Sur le terrain, c’est l’ambassadrice ou l’ambassadeur qui doit piloter les différents opérateurs. Il y a une France, partout dans le monde.” Alors, on va me dire : “Mais pourquoi le dites-vous, puisque le Chef de l’Etat l’a dit, puisque de toute façon c’est évident qu’il n’y a qu’une France ?”. Je le dis parce que je crois que c’est nécessaire qu’on s’en souvienne tous, et parce que c’est dit simplement et clairement. C’est d’ailleurs pleinement dans la loi du 4 août 2021 que cette demande de coordination figure, avec les conseils locaux de développement, ceux qui associent sur le terrain l’ensemble des ambassadrices, des ambassadeurs, des acteurs de notre politique, et donc avec les stratégies-pays – je n’y reviens pas, vous connaissez tout ça.
On me parle des conventions d’expérimentation qui ont commencé dans certains pays, avec une coordination renforcée entre ambassades et représentations locales de l’Agence. Moi-même je ne les ai pas vues fonctionner, mais on me dit que cela a donné de premiers résultats positifs. Si tel est le cas, cher Aurélien, on peut peut-être passer à une étape où on poursuivrait, où on multiplierait ce genre d’expérimentation. Mais à vous d’en juger.
J’insiste une dernière fois sur la visibilité de ce que nous faisons : il y a un objectif, ce n’est pas faire pour faire. Et il y a sûrement des marges à gagner dans ce que nous donnons à voir de nous-même, ce que nous présentons aux autres, la façon dont nous sommes visiblement une équipe, et aussi la façon dont nous communiquons. D’autres communiquent, parfois contre nous. Nous n’adopterons pas les mêmes méthodes, nous n’avons pas les mêmes valeurs et il est hors de question d’adopter les mêmes méthodes. En revanche, nous avons le devoir, sûrement, de faire encore mieux pour nous expliquer, encore mieux pour faire voir ce que nous faisons. Au Quai d’Orsay, vous savez qu’on a créé une petite sous-direction pour détecter, faire de la veille, de la détection et de l’analyse de la désinformation. Mais il faut aussi que, dans l’action, chacun de nous, à nos niveaux, dans nos responsabilités respectives, veille à diffuser un message unique, qui est celui que j’essayais – trop longuement – de vous passer.
Je m’arrêterai là. On pourrait parler de bien d’autres choses, mais il me reste à vous dire qu’on a fait beaucoup, qu’on a encore beaucoup à faire, que l’année 2023, de sommet en sommet, vous l’avez vu, et d’anglicismes menant au Sommet de la Francophonie ensuite, en 2024, sera une année charnière. Ce sera aussi un moment où nous avons demandé, et la Première ministre a bien voulu y consentir, qu’il y ait un Comité interministériel de la coopération internationale et de développement, ces fameux CICID, qui ne se réunissent pas assez souvent. Donc, on en aura prochainement, et cela nous donnera à tous notre feuille de route pour les années à venir, avec, à la clé aussi, pour cette année, le prochain contrat d’objectifs et de moyens, reflétant les priorités dégagées par le CICID pour votre Agence, qui est un élément clé, bien sûr, du pilotage de votre action.
Encore une fois, merci de tout ce que vous faites. Tous mes voeux de réussite, au-delà des voeux personnels. Nous avons une forte partie à mener, elle n’est pas si simple, on compte sur vous. Vous êtes un acteur essentiel pour promouvoir tout cela. Donc je vous remercie de tout ce que vous faites, je vous dis ma fierté de vous voir sur le terrain, jour après jour, vous battre pour faire progresser notre politique de développement, et je vous dis aussi, bien sûr, toute ma confiance.
Merci à tous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 janvier 2023
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