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Spécialisée dans la production de légumes en agriculture biologique, l’EARL « Le champ des hérissons » emploie six salariés permanents. Dans un esprit collaboratif, tous sont étroitement associés à la conduite de l’exploitation.
La tradition veut qu’à Noël, l’EARL « Le champ des hérissons » à Saint-Georges-sur-Layon dans le Maine-et-Loire ferme ses portes pour quelques jours. Mais avant de partir en congés, l’équipe qui compte quatre associés et six salariés permanents, se réunit au grand complet. « Nous bloquons une journée pour faire le point sur l’année qui vient de s’écouler et établir la feuille de route de la suivante », explique Gérard Bernier, associé historique. Ce temps fort pour faire le bilan et définir les perspectives, est encadré par un repas préparé et pris en commun.
Le matin, les cultures de l’année (une quarantaine) sont passées en revue. Tout remonte : les difficultés techniques, organisationnelles, commerciales et économiques. Pour chacune, « on se pose ensemble la question de la rentabilité et on décide de la suite : l’an prochain, est-ce qu’on produit plus, moins ou autant de ce légume ? Avec quel objectif de chiffre d’affaires ? ». Les salariés peuvent également se positionner pour devenir responsable technique de telle ou telle culture.
L’après-midi, associés et salariés se décentrent de la production pour s’intéresser aux projets individuels et collectifs. « C’est le moment où chacun exprime ses envies, par exemple de formation ou d’évolution ». Le moment aussi ou sont évoqués les événements à venir. « Cette année, nous avons travaillé sur la fête que nous organisons en juillet prochain sur l’exploitation ». Enfin, les associés présentent les comptes de l’entreprise. « Nous commençons par le bilan et le compte de résultat de l’exercice N-1 en répondant aux questions éventuelles, puis, nous exposons les comptes de l’exercice en cours avec une projection au 31 janvier suivant, date de la clôture comptable».
Véritable marqueur dans la vie de l’entreprise, cette journée s’inscrit dans une réflexion plus large. À sa création en 2011, « l’EARL a fait le choix d’une approche collaborative des relations au travail. Au-delà du contrat « nous essayons de nous intéresser aux personnes qui travaillent ici, de les valoriser et de les intégrer à la vie de l’entreprise », précise Gérard Bernier. Cette recherche passe par une multitude d’initiatives, depuis la fidélisation des saisonniers jusqu’à la valorisation d’aptitudes. Actuellement par exemple, l’une des salariées, Florence, compétente en informatique, calcule les marges brutes de chaque culture. « Ce travail sert de support aux discussions collectives, tout en lui permettant d’acquérir des compétences en cultures maraîchères ».
Dans le même esprit, les associés proposent régulièrement à leur équipe de visiter d’autres exploitations. « C’est un moyen d’améliorer nos pratiques ». Et lorsque l’EARL ouvre à son tour ses portes, bien souvent, c’est un salarié qui pilote la visite. « Toutes ces initiatives génèrent du positif et ça transparaît forcément à l’extérieur », jauge Gérard Bernier.
Les six salariés qui travaillent à l’EARL « Le Champs des Hérissons » sont rémunérés sur la base du Smic horaire brut (11,27 € au 1er janvier 2023) majoré de 10 %. Cinq d’entre eux sont en CDI. La sixième, n’étant pas assurée de rester dans la région, ne le souhaite pas pour l’instant. L’ancienneté est prise en compte. En fin d’année, les associés peuvent, en fonction du résultat final de l’entreprise, décider d’une prime. Celle-ci est identique pour tous. La rémunération est également complétée par des « gratifications », en particulier, les salariés peuvent, chaque soir, emporter les légumes dont ils ont besoin.
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