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Université: le manque de salles retarde la première rentrée de Sorbonne-Nouvelle – Libération

Le nouveau campus de la Sorbonne nouvelle dans le XIIe arrondissement de Paris, œuvre de l’architecte Christian de Portzamparc. (Nicolas Borel)
Le couperet est tombé deux semaines avant la rentrée. La reprise des cours à l’université Sorbonne-Nouvelle (ex-Paris III) est repoussée de deux semaines, a-t-on appris ce vendredi. Prévue le 19 septembre, elle devrait finalement avoir lieu le 3 octobre. Le problème ? L’établissement finalise son déménagement entamé en janvier dans de nouveaux locaux flambants neufs mais… manquants de salles de cours. L’équipe dirigeante a dû, en catastrophe, trouver quatorze salles à louer en dehors du nouveau campus. Il reste maintenant à prévenir les étudiants et le personnel, à décider quels cours auront lieu dans ces espaces loués dont l’un est situé à plus de 40 minutes du nouveau campus près de la place de la Nation, et à refaire tous les emplois du temps. Une «situation de crise», reconnaît Bénédicte Durand, directrice déléguée pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation de la région académique Ile-de-France.
Pierre Gervais, professeur au département du monde anglophone et élu CGT, rit jaune. «Mes collègues me disent ″cela fait six ans que tu nous dis que les locaux seront trop petits, mais on ne te croyait pas.″ Nous avions en effet lancé l’alerte dès 2014-2015», rappelle-t-il. A cet l’élu, qui a suivi ce projet depuis le début, le manque de salles et d’espace est vite apparu flagrant. Un constat loin d’être partagé puisque Epaurif, l’agence publique chargée de la maîtrise d’ouvrage, se dit «surprise» par les besoins de salles supplémentaires exprimés par l’université.
Pour Pierre Gervais, la situation s’explique par la combinaison de trois éléments. Le dimensionnement global du projet est en question. La Sorbonne-Nouvelle était éclatée sur plusieurs lieux et son site principal, Censier, était vieillissant et amianté. Mais «le ministère des Finances a imposé un bâtiment avec la même surface pour maintenir les coûts d’entretien», se souvient Pierre Gervais. Il a donc été décidé, en 2013, de faire déménager une université sans anticiper une possible hausse des étudiants malgré une démographie étudiante galopante et une politique de massification de l’enseignement supérieur. «Lors du travail de programmation, un décompte des salles avait été réalisé par l’université et le nouveau campus comportait le même nombre de salles, à une près, et 6% de surface en plus», affirme Jérôme Masclaux, directeur général de l’Epaurif. La contrainte budgétaire est en partie à l’origine du manque de surface constaté aujourd’hui. Il est vrai qu’à Paris le foncier est très onéreux et le coût du projet est aujourd’hui évalué autour de 150 millions d’euros.
L’attribution des mètres carrés au sein du nouveau bâtiment a également évolué au fil du temps. Il a fallu y insérer un restaurant universitaire, par exemple, qui n’était pas sur le précédent site. L’université elle-même a aussi fait des choix. Les nouveaux locaux, dessinés par l’architecte Christian de Portzamparc, intègrent notamment un théâtre, des salles de montage, des salles de conférence avec cabine de traduction…. «Ces choix ont été faits avant notre prise de fonction. On ne les regrette pas parce que ce sont de beaux équipements, mais ils ont été faits au détriment des salles de cours», explique Thibaud Harrois, vice-président de l’université.
Dernier point d’achoppement, l’exécution du chantier qui a pris plus de deux ans de retard. Si le rectorat parle d’un nombre de réserves normal pour ce type de chantier (25 000, tout de même), les personnels, eux, ne comptent plus les petites erreurs qui, accumulées, deviennent des problèmes. Le système de chauffage s’est encrassé au fur et à mesure des retards et plusieurs bureaux se sont retrouvés inondés quand il a fallu le mettre en marche. Il manque des arrivées d’eau dans les couloirs pour les machines à café et dans une salle du restaurant pour les fontaines à eau. Plus gênant deux amphis, dont le plus grand de 500 places, sont inutilisables en raison d’une capacité de désenfumage sous-dimensionnée. «C’était un chantier très compliqué avec 16 lots», note le président, Jamil Dakhlia. Un litige juridique est d’ailleurs en cours.
Elu en 2019, Jamil Dakhlia affirme avoir alerté ses tutelles sur le manque de salle à venir. «Je n’ai jamais eu de documents certifiant le taux d’occupation des salles dans l’ancien batiment. Mes interlocuteurs [au rectorat et au ministère] nous opposaient une sous-utilisation de nos locaux, poursuit le président de Sorbonne nouvelle. Et de notre coté l’université n’était pas crédible pour exprimer des besoins plus importants».
Une remarque qui a le don d’agacer Evelyne Payen-Variéras, maîtresse de conférences et élu CGT. «Il y a une défiance systématique à l’égard des besoins exprimés par les personnels. On ne prend pas au sérieux leurs demandes et leurs remarques», regrette-t-elle. Le CHSCT de l’université avait bien demandé une expertise extérieure en 2016 dont les conclusions allaient dans son sens. Mais elle n’a pas convaincu le ministère et le rectorat d’agrandir le projet.
«La gouvernance a demandé d’étendre les plages horaires. De compléter plus grandement les lundis et les vendredis. Dans leurs simulations, les cours tenaient dans les salles disponibles avec un taux d’occupation de plus de 90%» , tranche de son côté Thierry Fratti, élu Sgen-CFDT.
Sauf que ces simulations ne prennent pas en compte l’ensemble des contraintes pédagogiques. A l’été, la direction de l’université se rend à l’évidence, il manque des salles. Le 11 juillet, le président sort alors la carte du distanciel. Il propose aux départements de prévoir des cours en ligne. Une possibilité rejetée par des enseignants-chercheurs fatigués par deux ans de cours en vidéo à cause du Covid-19. Face au mur, la Commission de la formation et de la vie universitaire a fini par accepter de passer les cours transversaux (anglais, informatique) en distanciel ce 2 septembre.
Voilà désormais l’équipe dirigeante contrainte de demander à la dernière minute quelles formations pourraient dispenser leur cours dans des salles louées à la Défense, à l’autre extrémité de Paris. Un manque d’anticipation qui passe mal en interne. Jamil Dakhlia espère que ces difficultés ne dureront que le premier semestre, le temps de prendre possession des locaux et qu’un «groupe de travail» examine leur véritable utilisation. Pour la rectrice, dire que le campus est sous-calibré serait prématuré : «Les universités doivent encore affiner leur système d’information sur la gestion des espaces. Nous allons observer l’utilisation effective des salles au premier semestre pour nous prononcer sur l’adéquation entre les espaces et le nombre d’étudiants. Le réel va parler», explique Bénédicte Durand.
Côté syndical, on craint plutôt que les problèmes empirent : manque de locaux pour des entretiens individuels avec les étudiants, des bureaux de la scolarité trop petits pour les accueillir au moment de l’inscription… Autre problème, certaines salles annexes appartiennent à un lycée dont le règlement intérieur interdit aux étudiantes le port du voile. Les semaines à venir vont soumettre le bel écrin de l’université à l’épreuve de la réalité.
Cette rentrée s’effectue enfin dans un climat social tendu au sein de Sorbonne-Nouvelle. L’inspection générale y a été missionnée par deux fois ces dernières années. Plusieurs démissions menacent le bon fonctionnement des services administratifs. Des tensions qui existent depuis longtemps et sur lesquelles président et syndicats n’ont pas le même point de vue. Les choses s’améliorent pour le premier quand elles se dégradent pour les seconds. Là encore, le mur de la réalité va vite s’imposer. Le mandat de l’équipe présidentielle prend fin en 2023 et des élections sont à venir. En attendant, les syndicats appellent à une assemblée générale mardi prochain.
© Libé 2022
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