Publié par Maud Le Rest, le 12/01/2023 à 14:01
Connaissez-vous le syndrome d’ischémie non obstructive des artères coronaires, ou INOCA ? Cette maladie cardiovasculaire qui touche surtout les femmes est de plus en plus répandue, mais elle passe souvent inaperçue, les médecins étant traditionnellement formés à repérer les blocages dans les artères coronaires. Cette maladie était “autrefois appelée Syndrome X”, indique la Société française de cardiologie, qui constate : “L’appellation en disait long sur la difficulté à identifier et à comprendre ce diagnostic.”
On appelle ischémie le manque d’oxygène dans le muscle cardiaque. En cas d’INOCA, cela est souvent dû à un rétrécissement d’une artère coronaire. Cependant, “il peut également y avoir un manque d’oxygène dans le muscle cardiaque sans rétrécissement majeur des artères coronaires”, indique la Ligue cardiologique belge.
Actuellement, peu d’études existent sur l’impact de l’INOCA sur la qualité de vie. Néanmoins, des chercheurs du Smidt Heart Institute, à Los Angeles, ont découvert que les symptômes de cette pathologie affectent négativement et de manière significative la santé physique et mentale des personnes touchées, mais aussi leur vie intime, sociale, sexuelle, professionnelle, ainsi que leurs relations de couple. Leurs résultats ont été publiés dans l’International Journal of Cardiology le 15 janvier 2023.
Près de 300 personnes souffrant d’INOCA ont été incluses dans l’étude. Les femmes, principales cibles de l’INOCA, constituaient 91% des répondants. Environ 3 quarts des participants déclarent avoir dû réduire leur temps de travail ou arrêter de travailler, 47,5% ont dû prendre une retraite anticipée, 38,4% ont dû faire une demande de pension d’invalidité et près d’un tiers d’entre eux ont dû changer de travail ou de poste, d’où une baisse de revenus.
Les chercheurs ont également observé que l’INOCA entraîne une dégradation significative des capacités de fonctionnement : les patients ont du mal à accomplir des tâches domestiques simples, à s’habiller, à se laver ou à marcher. De plus, 31.6% des répondants se sont vu, avant le diagnostic d’INOCA, préconiser d’aller consulter un psychiatre et 42,1% se sont vu prescrire un antidépresseur.
“On commence tout juste à comprendre l’INOCA, on en sait beaucoup plus sur les maladies liées à l’obstruction des artères coronaires, donc c’est plus simple à traiter. Il est fréquent de voir des patients qui ont été renvoyés chez eux sans diagnostic à cause d’un manque de connaissances des médecins sur la maladie et sur ses traitements. Aussi ne suis-je pas surprise de l’ampleur du fardeau avec lequel doivent vivre les personnes ayant participé à cette étude”, a réagi la professeure de cardiologie C. Noel Bairey Merz, l’une des autrices de l’étude, spécialiste des inégalités de genre dans la santé cardiaque.
Quels sont les symptômes caractéristiques de l’INOCA ? Découvrez-les en images.
Les douleurs à la poitrine peuvent avoir plusieurs origines : cardiovasculaire, mais aussi intercostale, pulmonaire, digestive, abdominale ou psychologique. Dans le premier cas, elles peuvent être un signe d’INOCA.
“L’essoufflement est la sensation d’une respiration difficile et inconfortable. La personne a du mal à respirer. La dyspnée est dite aiguë si elle survient à un moment précis et récent. Sa cause doit être recherchée : problème pulmonaire ou cardiaque, crise d’angoisse”, détaille Ameli.
La fatigue est anormale quand elle perdure malgré le sommeil et le repos. “Elle peut être passagère et réactionnelle ou durable, en lien avec une maladie chronique ou une souffrance psychique”, explique Ameli.
Elles peuvent avoir plusieurs causes : à cause d’un mouvement brusque, à cause d’un traumatisme cervical ou à cause d’une maladie. C’est dans ce dernier cas qu’il faut s’inquiéter.
Elles sont la plupart du temps dues à des causes mécaniques ou à des lésions, mais elles peuvent être un signe d’INOCA.
“Souvent, les douleurs du dos sont bénignes et disparaissent spontanément en quelques jours ou quelques semaines. Le mal de dos chronique est défini comme une lombalgie qui dure plus de trois mois malgré les traitements”, indique le Vidal.
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“Ischemia with no obstructive coronary artery disease (INOCA): A patient self-report quality of life survey from INOCA international”, une étude parue dans l’International Journal of Cardiology le 15 janvier 2023.
https://www.internationaljournalofcardiology.com/article/S0167-5273(22)01396-1/fulltext
“Maladie coronarienne chez les femmes”, une fiche de la ligue cardiologique belge.
https://liguecardioliga.be/maladie-coronarienne-chez-les-femmes/
“INOCA–NOSOLOGIE ET CLASSIFICATION”, une publication de la Société française de cardiologie.
https://www.sfcardio.fr/publication/inoca-nosologie-et-classification
“Ischemia with No Obstructive Coronary Artery disease (INOCA), une publication de Christ Hospital.
https://www.thechristhospital.com/Documents/Our%20Services/New%20Heart/INOCA%20pt%20education-converted.pdf
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