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Anne Hidalgo face au ELLE : « Le prisme médiatique est misogyne » – ELLE France

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Chaque semaine, des candidats briguant l’Élysée nous parlent de leurs mesures pour les femmes. Anne Hidalgo s’est prêtée à l’exercice. Tout en maîtrise, la candidate socialiste déroule ses propositions, comme si de rien n’était dans les sondages qui la malmènent.
Comment mener campagne quand vous êtes donnée perdante chaque jour un peu plus ? Entre sondages alarmants et coups bas de son propre camp, où Anne Hidalgo trouve-t-elle la force de se lever le matin ? Son entourage murmure qu’elle serait « en titane ». D’autres évoquent une niaque hors norme, puisée dans l’histoire familiale, celle de parents fuyant l’Espagne de Franco, leur fille sous le bras. Le père ouvrier, la mère couturière, direction la banlieue lyonnaise avec l’envie de conquérir le monde. D’autres encore, la longue expérience en politique de cette ex-inspectrice du travail devenue maire de Paris. Rendez-vous dans les bureaux de son QG de campagne, à deux pas de la gare de Lyon, à Paris. La candidate socialiste débarque comme on monte sur un ring. Sourire en guise de bouclier, elle déroule son programme avec des mots qui ont déjà servi, verrouille les tentatives de pas de côté. Comme lorsqu’elle rembarre le photographe qui lui demande une expression plus naturelle : « C’est mon image. C’est moi qui décide. » Entretien.               
ELLE. « Pour se présenter à la présidentielle, il faut un niveau de dinguerie que je n’ai pas », avez-vous déclaré en 2020. Vous y êtes allée. Vous regrettez ?
ANNE HIDALGO. C’est un engagement qui va au-delà de ce que l’on peut consentir dans la vie courante. C’est ça, la dinguerie : accepter qu’il y ait des choses qui dépassent la question de votre simple personne. Notre pays va mal, il est en train de sombrer dans les divisions. Il est important de parler au nom d’une grande famille, la gauche de gouvernement.
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ELLE. Vous êtes, dites-vous, une « femme de gauche ». Pourquoi revendiquer votre genre ? 
A.H. Depuis trente ans, il n’y a pas eu de femme Premier ministre. Il n’y en a eu qu’une dans la Ve République ! C’est un enjeu majeur. Je suis entrée dans la vie politique en m’engageant dès l’adolescence dans le combat féministe.
ELLE. Comme Valérie Pécresse ou Marine Le Pen, vous êtes contestée au sein de votre propre famille politique. Est-ce plus dur quand on est une femme ?                
A.H. Évidemment. Même si je n’ai pas beaucoup de sympathie pour Marine Le Pen et que j’ai des divergences avec Valérie Pécresse. On nous a présentées comme des incompétentes. Valérie Pécresse et moi, qui dirigeons de grandes collectivités, sommes taxées d’autoritarisme. Notre leadership est contesté… Ne serait-ce que par la manière dont nous posons notre voix en public ! Désormais, on nous présente comme prétendument lâchées… Le prisme médiatique est misogyne, même si tout cela est intériorisé.
ELLE. Vous êtes à la peine dans les sondages. Vivez-vous cette campagne comme un chemin de croix ?
A.H. Non. On transforme le débat public en course de petits chevaux. Les sondages ne reflètent pas le monde réel. Leur omniprésence voudrait nous faire croire que les jeux sont faits… C’est une fabrique médiatique de l’opinion. Tout cela pour quel objectif ? Surtout que rien ne change.                
ELLE. Vous avez renoncé à l’union de la gauche. Pourtant, à la mairie de Paris, vous gouvernez à la tête d’une majorité rose-rouge-verte…
A.H. Quand on gouverne, on le fait avec des coalitions. Ce n’est pas pour autant que nos différences doivent s’effacer. J’aurais préféré une vraie primaire de la gauche, mais cela n’a pas marché. Nous avons des sujets d’accord et de réelles divergences. Notamment avec les Verts sur l’écologie : pour moi, elle doit être sociale avant tout. Sur l’économie, je considère qu’il faut créer de la valeur, je ne suis pas dans la décroissance. Je ne considère pas que la fin du travail soit l’aboutissement de notre société, mais au contraire qu’il faut le remettre au centre.                
ELLE. Comment maintenir ce discours quand, à gauche, les revendications identitaires des minorités se font entendre ?
A.H. La gauche de gouvernement porte la promesse d’égalité républicaine. On ne veut pas juxtaposer des différences. On peut reconnaître des discriminations, tout en insistant sur ce que nous avons en commun. Je suis scandalisée d’entendre des gens à gauche expliquer que la laïcité serait un outil d’oppression vis-à-vis de minorités. Les Verts voulaient attendre cinq ans pour donner le nom Samuel Paty à une rue, le temps que l’émotion retombe ! C’est inacceptable. La laïcité permet à 99 % des Français de confession musulmane de vivre tranquillement leur foi. Ce qui serait stigmatisant, c’est de laisser la porte ouverte à un islamisme politique radical. Je ne l’accepterai jamais.           
ELLE. Vous voulez doter le ministère des Droits des femmes d’un budget de 1 milliard d’euros. N’est-ce pas la justice qu’il faut renforcer, pour qu’elle puisse traiter les plaintes ?
A.H. Les deux. Tout comme former et renforcer la police. Mais je soutiens les associations féministes, qui demandent plus de moyens pour les violences faites aux femmes. Pour créer et soutenir les lieux d’hébergement, lancer des campagnes d’information, accompagner les conjoints violents… Autant de questions sur lesquelles Emmanuel Macron a énormément tardé à réagir.
« On transforme le débat public en course de petits chevaux »
ELLE. C’est la grande cause de son quinquennat, des lois ont été votées après des états généraux… Marlène Schiappa n’a pas été votre alliée sur ce thème ?
A.H. Marlène Schiappa parle beaucoup, mais lorsqu’elle était secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, elle n’a pas réussi à obtenir un véritable budget. Défendre les droits des femmes, c’est d’abord être capable de gagner des arbitrages concrets.
ELLE. Vous souhaitez un congé paternité de seize semaines, dont six obligatoires. Comment contraindre les entreprises ?
A.H. Par la loi, comme en Espagne. Trop d’entreprises justifient encore les différences de salaires entre les sexes parce qu’elles considèrent qu’avec les femmes il y aurait un « risque » de congé maternité… Or ce n’est pas un « risque », mais une chance. Une personne qui sait gérer son travail, ses engagements et sa famille fait preuve de grandes capacités d’organisation. Une loi servirait aussi à protéger les jeunes pères du poids de représentations dépassées.
ELLE. Que proposez-vous de plus que ce que le gouvernement a déjà fait sur l’égalité salariale ?
A.H. Un indice a été lancé, sans résultats concrets. Je créerai une obligation de résultat, par exemple en conditionnant toute forme d’aide publique à cette égalité. Et en rendant public le nom des entreprises qui ne la respectent pas.
ELLE. La colère gronde parmi les classes populaires. Comment expliquez-vous que ce peuple inquiet, souffrant des inégalités, ne se reconnaisse pas dans votre candidature ?
A.H. Une grande partie de cette colère est captée par l’extrême droite. Beaucoup de manifestants ne sont pas dans l’idée de faire vivre le modèle républicain que je défends : la liberté et l’égalité, mais aussi la fraternité. Ne mélangeons pas toutes les colères. La souffrance sociale est en train de miner le pacte républicain. Des groupes factieux l’instrumentalisent. Qui souffre le plus ? Les classes populaires, et toutes les femmes appartenant à ces catégories invisibles. Certaines avaient d’ailleurs alerté l’opinion avant les Gilets jaunes : les aides-soignantes dans les Ehpad. Les inégalités sociales sont la source de toutes les crises actuelles, y compris celle de la représentation politique.
ELLE. Que proposez-vous ?
A.H. Revaloriser les bas salaires, réindustrialiser la France, miser sur la croissance économique pour ne pas faire peser le prix de la transition écologique sur les épaules des classes populaires. D’où ma proposition de réduire la TVA sur l’essence de 20 % à 5,5 %, le temps que flambent les prix à la pompe.
ELLE. Comment votre famille vit-elle ce qui ressemble à une épreuve personnelle pour vous ?
A.H. Ils me soutiennent et m’accompagnent. Comme dans toute campagne, ils doivent être plus inquiets que moi, mais je reçois beaucoup d’amour.
ELLE. Si vous êtes élue, votre mari s’installera-t-il dans l’aile madame de l’Élysée ?
A.H. [Elle lève les yeux au ciel.] L’élection est celle du Président ou de la Présidente, pas de la femme ou du mari de… La monarchie républicaine a ses limites ! 
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