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Shopping de Noël dans les galeries parisiennes – Les Échos

D'une artiste cubiste oubliée d'origine russe à un célèbre Américain qui parle des humains en photographiant des chiens, l'actualité des galeries est riche à Paris avec des acquisitions possibles à partir de 1.500 euros. Des pépites à redécouvrir.
Par Judith Benhamou
Le marché de l'art est fait d'allers et retours, d'oublis et de redécouvertes qui nourrissent l'actualité des galeries. Un phénomène accru en période d'incertitude, alors que tous les opérateurs sont naturellement en quête de valeurs sûres, autrement dit d'artistes qui ont déjà fait leurs preuves et dont le corpus est connu et contrôlé. Dans ce cadre, Paris, qui est redevenue une plateforme particulièrement dynamique du monde de l'art, propose une offre internationale de qualité.
Chez Vallois, à Saint-Germain-des-Prés, on peut voir jusqu'au 28 janvier une vaste exposition en 69 oeuvres consacrée à un artiste conceptuel américain célèbre : William Wegman (né en 1943), qui n'a pas exposé en France depuis longtemps. Il est connu depuis les années 1970 pour ses photos mettant en scène ses chiens, toute une dynastie de braques de Weimar dans des attitudes ou avec des accoutrements humains. L'humour, rare en art, est l'une des composantes clé de la création de Weigman, qui a fait ses premières armes avec des artistes californiens comme le remarquable John Baldessari.
C'était le propos d'une exposition consacrée à Wegman au Metropolitan museum de New York en 2018. A Paris, l'artiste a longtemps été défendu par la fameuse galerie Sonnabend puis Durand-Dessert.
Le commissaire de cette rétrospective de qualité muséale est Martin Béthenod, l'ancien directeur des collections Pinault. Pour lui, le chien chez Wegman, avec sa perruque, dans sa maison de poupée, ou écoutant son maître faire de la musique, « est une prolongation de l'homme ». « J'ai eu des chiens toute ma vie. Ils sont liés à vous par le regard et ils attendent vos directives. Je n'aime pas photographier des gens car j'ai l'impression de les envahir », explique l'artiste.
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Mais l'exposition donne à voir bien plus. Wegman pratique aussi la peinture. Ses toiles sont inspirées d'objets trouvés comme des cartes postales qui sont déclinées au gré de la fantaisie de l'artiste. Dans l'exposition, les dessins sont à vendre à partir de 15.000 euros, et les grands polaroïds, des pièces uniques représentant les meilleurs amis de l'homme devenus presque humains, pour 22.000 euros.
Dans le même quartier, au 25, quai Voltaire, la galerie Berès, surtout connue pour ses maîtres modernes, présente jusqu'au 12 janvier un artiste contemporain français d'origine russe, d'une facture beaucoup plus classique mais d'une grande virtuosité technique : Victor Koulbak (née en 1946). Ses dessins de fleurs ou d'animaux, hyperréalistes, sont particulièrement délicats et précis. Il les exécute selon une technique dont le maître de la Renaissance allemande, Dürer, avait la maîtrise absolue : la pointe d'argent. Ils consistent en des tracés très fins avec la pointe métallique sur une feuille préparée. Koulbak n'appartient pas au réseau de reconnaissance de l'art contemporain. A New York, il est défendu par la galerie Didier Aaron. Ses dessins sont proposés à 15.000 euros.
« Francis, Cher, Pat and Sally » (1995), Polaroid couleur de William Wegman.Courtesy Galerie GP & N Vallois, Paris
Dans le Marais, Dvir Gallery, aussi installée à Bruxelles et à Tel Aviv, montre jusqu'au 26 janvier et pour la première fois à Paris les nouveaux travaux d'un artiste polonais qui vit en Espagne : Miroslaw Balka (né en 1958). Il a été particulièrement remarqué en 2009, à l'occasion de son installation monumentale dans le Turbine Hall de la Tate Modern. Son travail, inspiré par l'art conceptuel et l'art minimal, trouve aussi sa source dans le principe du ready-made de Marcel Duchamp.
C'est son identité à la fois catholique et polonaise, largement influencée par la mémoire de la Shoah qui inspire son travail. Chez Dvir, on peut voir des espèces de croix ou de sculptures minimales selon le point de vue, constituées à partir de matériaux de travaux publics récupérés. Dans l'espace de la galerie résonne en même temps une berceuse, chantée par l'artiste, qui donne un élément de contexte en énumérant des architectes nazis. Ces sculptures sont à vendre 55.000 euros.
Dans le quartier de l'avenue Matignon, plus précisément au 30, rue de Penthièvre, la nouvelle galerie Livinec organise une des expositions parmi les plus étonnantes à voir en ce moment à Paris. En préparation depuis 2009, il s'agit pour Françoise Livinec de promouvoir l'oeuvre d'une artiste cubiste d'origine russe qui vivait dans le quartier de Montparnasse, Marie Vassilieff (1884-1957).
Elle a figuré dans plusieurs expositions clé ces dernières années, dont « Pionnières, artistes dans le Paris des années folles » jusqu'en juillet 2022 au musée du Luxembourg, ou à la Biennale de Venise qui s'est terminée le 24 novembre 2022. Cette élève de Matisse qui fut portraiturée par Modigliani a développé une oeuvre singulière et fascinante dont on retient surtout les poupées qu'elle fabriquait pour survivre et qui constituaient une sorte de théâtre personnel miniature. L'exposition, qui se tient jusqu'au 17 février, montre une quarantaine de pièces dont deux de ses peintures cubistes majeures des années 1910 à vendre 900.000 euros.
Mais la galerie propose aussi des dessins à partir de 1.500 euros. Vassilieff est une artiste rare dont on perçoit ici l'évolution. On sait désormais que le fait d'être femme a certainement été un handicap pour sa carrière auquel s'ajoutait un caractère fantasque et indépendant. Elle ne fut pas, non plus, associée au mouvement majeur du surréalisme, malgré des peintures remplies d'énigmes. Aux enchères, le prix record de 550.000 euros a été obtenu en 2021 pour une toile peinte autour de 1915. Une exposition monographique substantielle et scientifique manque encore au CV de Marie Vassilieff, qui est en train de renaître de ses cendres.
Tout près de là, la galerie Lelong consacre jusqu'au 22 décembre son espace de l'avenue Matignon à un artiste qui n'a jamais été oublié : le britannique David Hockney (né en 1937). En 2018, une de ses toiles de 1972, « Portrait of an Artist », a été adjugée 79,7 millions d'euros, le Britannique devenant l'artiste vivant le plus cher aux enchères. Le 2 novembre 2022, ses nouvelles peintures sur iPad ont été vendues en deux heures au moment de l'accrochage dans ses cinq galeries du monde. Celles sur le thème des fleurs, imprimées à 50 exemplaires, pour 50.000 dollars ; et les paysages, imprimés à 25 exemplaires, pour 150.000 ou 300.000 dollars selon le format.
« Aujourd'hui, il y a de nombreux modes d'impressions qui ont des qualités qui semblent parfaitement convenir à l'iPad », explique le peintre dans le catalogue que publie la galerie. « D'autres impressions ne peuvent pas faire ça. Elles consistent en un dépôt d'une légère couche de couleur. L'impression jet d'encre, elle, prend du temps et aucun livre ne peut être imprimé de cette manière ». A quatre-vingt-cinq ans, David Hockney, qui réside le plus clair de son temps en Normandie, est particulièrement inspiré par les nouvelles technologies. Il prévoit même à partir du 25 janvier à Londres un spectacle son et lumière dans un lieu baptisé Lightroom. On est là très loin de la peinture traditionnelle. Les réservations sont ouvertes.
Galerie-vallois.com, galerieberes.com, dvirgallery.com, francoiselivinec.com, galerie-lelong.com/fr
« Francis, Cher, Pat and Sally » (1995), Polaroid couleur de William Wegman.Courtesy Galerie GP & N Vallois, Paris
« Francis, Cher, Pat and Sally » (1995), Polaroid couleur de William Wegman.Courtesy Galerie GP & N Vallois, Paris
Judith Benhamou
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