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Quand on se compare, on se console. Si le CAC 40 devrait finir l’année avec un repli supérieur à 8%, Paris n’a en effet pas à rougir de la comparaison avec d’autres places financières : aux Etats-Unis, le S&P 500, indice de référence, affiche une baisse de près de 20%.
En zone euro, la performance parisienne est meilleure que celle de Francfort (-11,41% depuis le 31 décembre) ou Milan (-12,03%). Mais Londres (+1,74%) et les pays de la péninsule ibérique ont fait mieux. « L’Espagne comme la France sont deux pays moins sensibles au gaz russe. Et en France, l’inflation est la moins importante de la zone euro », éclaire Alexandre Hezez, responsable de la stratégie chez Richelieu gestion.
Si la Bourse de Paris a pu résister c’est surtout grâce aux poids lourds. TotalEnergies, qui représente 10% du CAC 40, est en progression de plus de 30% sur l’année, dopé par l’envolée des cours du pétrole. Le laboratoire Sanofi (+3,27%) a profité de l’attrait des investisseurs pour la santé, dont l’activité est moins soumise au ralentissement de la conjoncture économique. Les risques géopolitiques ont poussé les investisseurs à miser sur des actions du secteur de la défense, à commencer par Thales (+59,63%), plus forte hausse du CAC 40 depuis le début de l’année. Véritables fusées de l’indice vedette parisien ces dernières années, les entreprises du luxe ont cette fois servi de parachute avec des replis limités à 3,32% pour Hermès et de 4,20% pour LVMH.
En ne regardant que les comptes des entreprises, la baisse de l’indice paraît surprenante : les bénéfices du CAC 40 devraient augmenter de 16% sur un an. Les périodes de publication de résultats ont d’ailleurs été celles pendant lesquelles les indices boursiers ont le plus progressé, tant les bénéfices ont été « bluffants » compte tenu du ralentissement économique, de la guerre en Ukraine ou encore de la lente réouverture de la Chine, souligne Stéphane Renou, expert en investissements de Milleis Banque.
Ce décalage a une explication : celle de la hausse brutale des taux d’intérêt orchestrée par les banques centrales après une décennie de taux bas. Pour lutter contre l’inflation, ces dernières ont été contraintes de renchérir ainsi le coût de l’emprunt pour les Etats et les entreprises. Ce mouvement a un impact important sur l’arbitrage des investisseurs entre les actions, des produits financiers perçus comme risqués, et les obligations des Etats, identifiées comme des placements sûrs. Pour un même montant de bénéfices espérés d’une entreprise, il devient moins intéressant d’y investir si, dans le même temps, le rendement assuré des obligations augmente.
La réunion annuelle des banquiers centraux mi-août à Jackson Hole (Etats-Unis) a été le moment le plus symbolique de l’année pour Alexandre Hezez, car c’est à ce moment qu’ils ont affirmé qu’ils ne viendraient plus au secours des marchés en cas de trop forte baisse. « Il y avait une sorte de naïveté » des investisseurs début 2022, le CAC 40 a même atteint son record absolu en clôture le 5 janvier, à 7.376,37 points.
En se tournant vers 2023, la grande préoccupation des investisseurs est de savoir si l’économie va résister à la hausse des taux d’intérêt opérée par les banques centrales pour ramener l’inflation à un niveau correct. « La récession, l’inflation et la stagflation feront probablement les gros titres l’année prochaine », prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank qui constate, comme beaucoup d’analystes, que l’année a été « affreuse » pour quasiment tous les actifs.
Les entreprises qui ne regretteront pas 2022
Parmi les entreprises qui le plus souffert en 2022, on retrouve certains gagnants des années précédentes, comme les entreprises technologiques (Dassault Systèmes -34,93%; Capgemini -26,68%) mais aussi d’autres comme Eurofins Scientific (-36,91%) ou Saint-Gobain (-25,04%). Les controverses sur les enjeux sociaux ont fait plonger le géant des centres d’appels Teleperformance (-42,68%) au sein du CAC 40, mais aussi les groupes de maisons de retraite Orpea (-93,10%) et Korian (-64,26%) parmi les valeurs de l’indice élargi SBF 120.
Les entreprises qui ne regretteront pas 2022
Parmi les entreprises qui le plus souffert en 2022, on retrouve certains gagnants des années précédentes, comme les entreprises technologiques (Dassault Systèmes -34,93%; Capgemini -26,68%) mais aussi d’autres comme Eurofins Scientific (-36,91%) ou Saint-Gobain (-25,04%). Les controverses sur les enjeux sociaux ont fait plonger le géant des centres d’appels Teleperformance (-42,68%) au sein du CAC 40, mais aussi les groupes de maisons de retraite Orpea (-93,10%) et Korian (-64,26%) parmi les valeurs de l’indice élargi SBF 120.
(Avec AFP)
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