L'Usam Nîmes de Ljubomir Vranjes a déjà perdu six fois en championnat mais fait un 5e honorable à mi-saison. Bilan avec le président du club gardois David Tebib.
Difficile de juger la première partie de saison de l’Usam. Réussie ou pas ? Sur le papier, oui : Nîmes est 5e de Starligue et qualifié pour les quarts de finale de la Coupe de France (début février à Aix).
Le bilan est très bon à l’extérieur, avec la meilleure défense de France (27,9 buts encaissés en moyenne en déplacement), 6 victoires et une seule défaite dans le derby. Pas au Parnasse, où les Verts ont déjà essuyé cinq défaites, dont trois contre des concurrents directs à l’Europe (Chambéry, Aix et Toulouse).
Pour Midi Libre, le président du club gardois David Tebib a pesé le pour et le contre. Malgré tout, malgré les blessures (ligaments croisés du genou pour les recrues Sissoko et Kamtchop-Baril), malgré les nouvelles méthodes d'un entraîneur étranger à assimiler et qui devraient logiquement porter leurs fruits en 2023, malgré les revers à domicile contre les rivaux, la Green team est dans le coup.
"On est dans le top 5, l’objectif prévu et qui devait être synonyme d’Europe en fin de saison. Sauf que l’EHF (l’instance organisatrice des coupes d’Europe, NDLR) a annoncé qu’elle enlevait une place à la France alors que le championnat avait déjà commencé ! On n'aura donc que quatre clubs français européens en 2023-2024. Si on finit 5e, on aura fait une bonne saison, mais on ne sera pas européen…"
"Je suis satisfait de la fin de la première partie de saison, qui doit nous permettre de jeter un pont vers le futur et de faire une deuxième partie supérieure. On a 18 points, on vise les 38-40 au bout. J’ai le sentiment qu’on a acquis un socle solide dans la collaboration joueurs-staff, qui doit nous permettre de faire encore mieux."
"Une dimension tactique beaucoup plus précise que ce que l’on avait connu par le passé, un cadre extrêmement strict de jeu qui n’exclut pas, du moment qu’il est respecté, une certaine liberté pour les joueurs ; et une dimension physique très poussée qui nécessite des athlètes de haut niveau, ce que “Lubo” est lui-même. Il s’implique beaucoup dans ce domaine", résume le président Tebib.
Avant de poursuivre : "Là où l’on doit progresser, c’est sur la dimension mentale : lui considère comme acquis que tous ses joueurs sont des sportifs de haut niveau avec tout ce qui va avec, mais j’estime qu’il doit plus travailler au cas par cas et collectivement avec eux sur cet aspect, qui a pu nous coûter des points au Parnasse. On continue à apprendre à se connaître. Il a fallu qu’il intègre à quel point j’étais impliqué dans le club au quotidien, contrairement à d’autres présidents d’autres championnats étrangers qui sont moins proches du terrain. Et que lui devait aussi s’impliquer dans la vie du club dans son ensemble, car je veux que l’Usam reste un club familial tout en étant très professionnel."
"Si le bilan est extrêmement satisfaisant à l’extérieur, il ne l’est pas à domicile. On a souvent manqué d’intensité, et parfois failli en termes d’intensité émotionnelle. Certains, en ayant envie de ne pas décevoir, ont peut-être fait un complexe par rapport au Parnasse (il pense par exemple aux gardiens, NDLR). Après, ça se joue à pas grand-chose. La pièce est souvent retombée du mauvais côté (-1 contre Toulouse, – 2 Aix, – 3 Chambéry et Nantes). Et ce malgré une salle au top : le monde (près de 3 000 personnes de moyenne), l’ambiance, les partenaires, les animations, on est sur du haut niveau."
Avant, l’Usam était une équipe d’exploits et d’accidents. Là, elle ne fait plus d’impairs… mais perd contre les cadors, dans un championnat toujours plus relevé. "Prenez les sept majeurs de Limoges, Chartres ou Saint-Raphaël : ils sont aussi bons que le nôtre ! Notre niveau minimum a augmenté mais notre niveau maximum reste insuffisant, conclut Tebib. En fait, on prend un autre chemin pour parvenir à la même arrivée". Celle du top 5… ou du top 4 pour l’Europe.
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