La ministre de l’Éducation, Caroline Désir (PS) avait promis un groupe de travail dédié à la taille des classes et il devait remettre des conclusions ou recommandations avant la fin de cette année.
« Le gouvernement a rencontré les organisations syndicales le 8 décembre », indique la ministre qui a d’ailleurs été interpellée à ce sujet par le député Jean-Pierre Kerckhofs (PTB). « Concernant la taille des classes, le mandat que le gouvernement m’a confié consiste à formuler des propositions sur la taille des classes à coût constant. »
Lors des deux réunions organisées, l’administration a présenté les éléments objectifs à sa disposition pour l’enseignement fondamental, peu de chiffres étant visiblement disponibles pour l’enseignement secondaire. Elle a effectué un calcul qui permet d’identifier la taille moyenne des classes de l’enseignement maternel et de l’enseignement primaire.
Résultat ? La moyenne est de 17,9 élèves par classe pour le maternel et de 19,7 élèves par classe pour le primaire, avec une disparité de 18,8 élèves par classe pour les 1re et 2e primaire et de 20,1 élèves par classe pour les classes allant de la 3e à la 6e primaire.
« Ce sont évidemment des moyennes. Par conséquent, certaines classes comportent plus ou moins d’élèves », détaille la ministre. « Selon les services de l’administration, 7,13 % des classes de 1re et 2e primaire dépassent le maximum de 24 élèves et 1,97 % des classes de la 3e à la 6e primaire dépassent 28 élèves. »
Caroline Désir indique encore que le groupe de travail a discuté de multiples pistes qui, malheureusement, ne rentraient pas dans le cadre de la neutralité budgétaire. « Il m’a donc semblé nécessaire de baliser davantage la discussion en soumettant au préalable une note d’orientation au gouvernement. Je reviendrai en janvier vers le groupe de travail avec des propositions concrètes », a-t-elle dit, affirmant rester parfaitement dans l’échéancier annoncé au mois de mai.
Avec ce bémol : la ministre ne croit pas à des formules expéditives visant à supprimer les dérogations (qui permettent de dépasser le nombre maximum d’élèves par classe), « pour la simple et bonne raison qu’il existera toujours des situations où elles seront nécessaires pour que des enfants puissent être scolarisés », indique Caroline Désir. « On doit se donner les moyens de lutter contre les abus. On devra tous prendre plus de responsabilités à cet égard. Je songe au pouvoir régulateur à propos des mécanismes de contrôle qui seront créés et qu’il devra faire fonctionner. Je songe aussi aux organisations syndicales à propos des organes de concertation locale, dont il faut dire que le rôle à ce sujet n’est pas assez fort. »
Caroline Désir a aussi évoqué un autre dossier qui hérisse les enseignants : la fameuse réforme de l’évaluation des enseignants. « Au mois de mai, le gouvernement a reporté d’un an la réforme, avec l’objectif clairement affiché de se donner du temps pour faire mûrir le texte sans modifier ses balises fondamentales. Au terme des réunions, 15 modifications significatives y ont été apportées pour répondre à bon nombre de préoccupations syndicales, et ce, dans la logique de renforcer le développement des compétences professionnelles et de protéger au maximum les droits des membres du personnel. Tous les principes repris dans le projet de texte s’inspirent de ceux appliqués à la fonction publique. Ils offrent même un niveau de protection plus élevé des droits des membres du personnel et la garantie du respect de leur liberté pédagogique. »
De quoi rassurer les enseignants ? L’avenir nous l’apprendra. La ministre a indiqué qu’une fois que le dossier serait approuvé en première lecture (au gouvernement), des négociations formelles auront lieu. « Des ajustements pourront toujours être apportés. »
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