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Une branche de l'armée de l'air américaine a pris la décision de suspendre les vols de sa flotte d'appareils a rotors basculants CV-22 Osprey. En cause : un problème d'embrayage pouvant déstabiliser les appareils et risquer la vie des pilotes et des équipages.
Quelques jours après avoir annoncé la reprise des vols de ses F-35, l’armée de l’air américaine se voit contrainte d’immobiliser une partie de ses aéronefs à rotors basculants CV-22 Osprey. Le Commandement des opérations spéciales de la force aérienne (Air Force Special Operations Command) annonçait le 17 août dans un communiqué envoyé aux médias que les vols de 52 Osprey étaient suspendus suite à la découverte d’un problème majeur. Breaking Defense révèle que quatre incidents s’étant produits depuis 2017 impliqueraient l’embrayage de certains appareils, qui bloquerait le fonctionnement entre les moteurs de l’Osprey et ses deux rotors, occasionnant une déstabilisation de l’aéronef. Sur ces quatre défaillances, deux se seraient produites au cours de ces six dernières semaines.
L’embrayage de certaines unités, intégré dans la boîte de vitesse de l’Osprey et initiant la transmission entre les moteurs et les deux rotors, connaîtrait un “glissement”, provoquant un dysfonctionnement de l’un des rotors. Si l’U.S. Air Force précise que les Ospreys ont la capacité de se maintenir en vol malgré l’arrêt de l’un des deux rotors, l’appareil étant maintenu grâce au fonctionnement du second, ces défaillances nécessitent l’atterrissage en urgence de l’aéronef. Cependant, un tel défaut pourrait rapidement faire perdre le contrôle de l’Osprey à l’équipage et de provoquer le crash de l’aéronef.
Les pièces concernées par des défaillances sur les Ospreys immobilisés seront progressivement remplacées. Mais la décision de l’U.S. Air Force de stopper les vols de 52 appareils fait ressurgir les doutes concernant la sécurité des CV-22. Mis en service en 2005 au sein de l’armée américaine, l’Osprey est le “remplaçant” des CH-46 Sea Knight et CH-53 Sea Station au sein de l’U.S. Navy. Cet appareil à l’architecture particulière possède deux rotors capables de basculer sur leurs axes de pivot, lui permettant d’atterrir et de décoller à la verticale, à l’instar d’un hélicoptère classique. Une fois en vol, l’Osprey peut-être comparé à un petit avion, capable d’atteindre une vitesse maximale de 565 km/h à plus de 7 000 mètres d’altitude.
Depuis les essais des premiers prototypes, les aéronefs Osprey ont été sujet à de nombreux incidents, parfois mortels pour les membres d’équipage. On dénombre ainsi sept crashs ces dix dernières années, dont deux en 2022. En mars, un MV-22B de l’U.S. Marine Corps s’écrasait en Norvège, tuant ses quatre passagers. En juin, cinq soldats trouvaient la mort lors du crash d’un Osprey en Californie.
Le gouvernement américain n’a pas communiqué sur une éventuelle suspension des vols d’Osprey concernant les branches navales et terrestres des forces armées. Du côté de l’U.S. Air Force, aucun commentaire n’a permis de déterminer la durée des opérations de maintenance sur les CV-22 défaillants. Pour l’heure, aucune date relative à une éventuelle remise en service n’a été transmise aux médias.
Mise à jour, le 19 août 2022 à 19h00 :
L’U.S. Marine Corps a fait savoir que ses MV-22 ne seraient pas immobilisés, après la décision de l’U.S. Air Force de suspendre les vols de 52 Ospreys. Un haut-gradé de l’USMC a déclaré que le problème était connu depuis une décennie. Toujours selon Breaking Defense, l’objectif du corps de marines de l’armée américaine serait de “réduire les possibilités que de tels incidents se produisent“.
CV-22 Osprey USAF Etats-Unis
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