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Par : Frédéric Simon, Kira Taylor et Nikolaus J. Kurmayer | EURACTIV.com | translated by Anne-Sophie Gayet
23-03-2022
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Alors que l’Allemagne entame son « Zeitenwende » — son « tournant » en matière d’énergies en tentant de s’affranchir des combustibles fossiles — après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la question qui se pose est la suivante : jusqu’où l’Allemagne est-elle prête à aller ?
Aujourd’hui, le peuple allemand a presque tout vu.
D’abord, un gouvernement composé du parti social-démocrate pacifiste SPD et des Verts a accepté, après avoir tergiversé pendant des semaines, de fournir des armes létales à une nation étrangère, l’Ukraine. Il s’agit là d’une première depuis la Seconde Guerre mondiale et la démilitarisation qui a suivi la défaite de l’Allemagne nazie.
Ensuite, le vice-chancelier écologiste Robert Habeck a dû faire des ronds de jambe à l’émir du Qatar — un pays que les Allemands ont longtemps critiqué pour ses violations des droits de l’Homme — afin d’obtenir quelques milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), un gaz nocif pour le climat, pour venir remplacer le gaz importé de Russie.
Mais le meilleur reste à venir. En effet, aujourd’hui, M. Habeck, qui est à la tête du ministère de l’Économie, de l’Énergie et de la Protection du climat, va officiellement superviser la renaissance du charbon en Allemagne. Oui, vous avez bien lu.
Mercredi 23 mars, il devrait annoncer la conclusion d’un accord avec les États allemands producteurs de charbon afin d’augmenter la production de lignite, le type de charbon le plus polluant, pour compenser la pénurie de gaz russe attendue dans les mois à venir.
Avec la guerre en Ukraine, les Allemands ont appris à faire des sacrifices et à opérer des volte-face spectaculaires sur toutes leurs politiques nationales les plus chères.
Enfin, toutes sauf une, puisque l’Allemagne refuse toujours d’envisager la prolongation de la durée de vie de ses trois dernières centrales nucléaires encore en activité. Le nucléaire, en dehors des énergies renouvelables, constitue la seule source d’énergie à n’émettre pratiquement aucune émission de gaz à effet de serre (GES).
Pour une fois, Berlin aurait pu prendre exemple sur l’un de ses voisins. Ce week-end, la Belgique a décidé de repousser sa sortie du nucléaire de dix ans, prolongeant la durée de vie de ses deux réacteurs nucléaires encore en activité jusqu’en 2035.
Cependant, au lieu de féliciter la Belgique pour avoir maintenu un peu plus longtemps en activité une capacité de production d’électricité à faible émission de carbone, la décision du pays a provoqué un tollé au sein du gouvernement allemand.
« Je regrette la décision de la Belgique d’autoriser deux réacteurs des centrales nucléaires de Tihange et de Doel à rester en service pendant dix années supplémentaires à partir de 2025 », a déclaré Steffi Lemke, ministre allemande de l’Environnement et de la Protection des consommateurs. « Au vu des risques sécuritaires, économiques et juridiques, nous excluons toute prolongation de la durée de vie [des centrales nucléaires] pour l’Allemagne », a-t-elle ajouté.
Même si Mme Lemke ne parle probablement pas au nom de l’ensemble du gouvernement allemand, sa réaction est un parfait exemple de ce qui agace de nombreux Européens : la supériorité hautaine des Allemands.
Qu’une ministre allemande se sente en droit de faire la leçon à un autre pays sur ses choix énergétiques est assez déroutant quand on sait que la dépendance de l’Allemagne au gaz russe bon marché continue d’être la première source de financement de la guerre du Kremlin en Ukraine. Selon des estimations prudentes, l’Allemagne paierait chaque année 50 milliards d’euros à Moscou pour son énergie, important principalement du gaz.
Alors que les forces russes continuent de bombarder les infrastructures civiles en Ukraine, les politiciens allemands sont si profondément enfermés dans leurs certitudes idéologiques qu’ils préfèrent continuer à financer l’effort de guerre du Kremlin plutôt que de prolonger la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires du pays.
Si l’on prend un peu de recul, le parti écologiste allemand vit probablement en ce moment un épisode de dissonance cognitive aiguë. Lorsque le parti a été fondé dans les années 60, l’idéologie des Verts était ancrée dans le mouvement antinucléaire et antiguerre qui a suivi la Seconde Guerre mondiale.
Aujourd’hui, les Verts se retrouvent dans une position délicate : leur idéologie antinucléaire finance directement des crimes de guerre dans un pays voisin, l’Ukraine, et, malgré cela, ils s’accrochent à ce qu’ils connaissent le mieux : leur conviction antinucléaire.
Compte tenu de la mentalité allemande, l’énergie nucléaire sera probablement le dernier élément sur lequel l’Allemagne sera prête à faire des sacrifices. C’est pourtant l’élément qu’il faut faire disparaître du tableau le plus rapidement possible.
– Nikolaus J. Kurmayer
Les « produits intermédiaires » dans l’économie circulaire. La Commission européenne devrait présenter une initiative relative aux produits durables le 30 mars prochain, comprenant une révision de la directive sur l’écoconception et une refonte du règlement sur les produits de construction.
Dans le cadre de la consultation publique sur l’initiative, l’exécutif européen a déclaré qu’elle aborderait les « produits intermédiaires » tels que l’acier, le ciment et les produits chimiques. Toutefois, ces produits ne seront pas examinés par la Commission actuelle, a déclaré un fonctionnaire européen. « Ce n’est pas quelque chose que nous ferions à la fin du mois de mars, mais c’est certainement quelque chose que nous développerons dans un prochain programme de travail après 2025 », a expliqué le fonctionnaire aux journalistes lors d’un briefing.
Le processus d’évaluation de l’empreinte environnementale des produits intermédiaires serait similaire à celui qui s’applique à un produit fini, a expliqué le fonctionnaire : d’abord, une analyse du cycle de vie serait réalisée pour évaluer les impacts environnementaux du produit. Ensuite, une évaluation technologique des solutions disponibles pour améliorer son empreinte environnementale serait effectuée. « Cela peut inclure soit des exigences minimales, soit des informations » destinées aux entreprises et aux consommateurs, a suggéré le fonctionnaire.
La révision du règlement sur les produits de construction, attendue pour le 30 mars, en sera un avant-goût, a ajouté le fonctionnaire. Les produits intermédiaires y « seraient traités de manière presque identique dans le cadre de ce règlement », a-t-il indiqué.
(Frédéric Simon | EURACTIV.com)
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Le Premier ministre grec promet une aide financière pour lutter contre la flambée des prix de l’énergie. La Grèce va accorder une aide financière pour soulager les consommateurs souffrant de la flambée des prix de l’énergie, une situation exacerbée par les sanctions prises à l’encontre de Moscou depuis son invasion de l’Ukraine qui a débuté le 24 février dernier. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis mercredi (16 mars).
Avec la flambée des prix des carburants qui affecte les coûts de l’alimentation et du logement, l’inflation annuelle des prix à la consommation en Grèce a atteint 7,2 % le mois dernier, un record depuis 25 ans. Depuis septembre, la Grèce a déjà dépensé 2,5 milliards d’euros en subventions pour les factures d’électricité et de gaz afin de soutenir les ménages, les entreprises et les agriculteurs du pays.
M. Mitsotakis a déclaré que le nouveau paquet de mesures, qui coûtera 1,1 milliard d’euros, comprendra des subventions supplémentaires pour les factures d’électricité et une remise sur le carburant pour aider quelque 3 millions de ménages vulnérables dont le revenu annuel ne dépasse pas 30 000 euros.
(EURACTIV.com avec Reuters)
28 MARS. Partenariat avec les médias : transition énergétique — défis et opportunités au Brésil. Dans ce webinaire, l’accent sera mis sur la démonstration de la manière dont le Brésil fait face à la transition énergétique, et sur la stratégie visant à utiliser la richesse brésilienne en ressources naturelles pour atteindre l’objectif d’une économie neutre. Parmi les intervenants, on retrouve Carlos Alexandre, directeur du département du développement énergétique du ministère brésilien des Mines et de l’Énergie (MME) et Agnes da Costa, conseillère spéciale pour les questions de réglementation du ministère brésilien des Mines et de l’Énergie (MME). Programme et inscription ici. (Organisé par l’Ambassade du Brésil à Berlin et ApexBrasil)
30 MARS. Comment développer le secteur du chauffage pour assurer une meilleure qualité de l’air ? Participez à cette conférence virtuelle organisée par EURACTIV pour discuter du lien entre la pollution et les systèmes de chauffage urbain, ainsi que de l’impact de la proposition de refonte de directive relative à l’efficacité énergétique (Energy Efficiency Directive) à cet égard. Parmi les intervenants vous pourrez trouver Piotr Sprzaczak, directeur du département du chauffage urbain au ministère polonais du Climat et de l’Environnement, Claudia Canevari, cheffe d’unité pour l’efficacité énergétique à la Commission européenne et Ciarán Cuffe, rapporteur pour la révision de la « performance énergétique des bâtiments » (PEB) au Parlement européen. Programme et inscription ici. (Avec le soutien de PKEE)
29 AVRIL. Recyclage des bouteilles : contribution au Green Deal. Participez à cette conférence virtuelle organisée par EURACTIV pour discuter de la meilleure manière pour atteindre les objectifs de l’économie circulaire et en matière de climat ainsi que pour savoir si les systèmes de consigne des bouteilles sont un moyen efficace d’atteindre les objectifs de collecte et de recyclage pour les producteurs d’eau minérale naturelle et d’eau de source de l’Union européenne. Parmi les intervenants, vous pourrez notamment retrouver Martin Hojsík, de la commission de l’Environnement du Parlement européen (ENVI). Programme et inscription ici. (Avec le soutien de Natural Mineral Waters Europe)
23 MARS (report, date à confirmer). Paquet sur la protection de la nature : révision des règles concernant l’utilisation durable des pesticides et les objectifs de restauration de la nature.
23 MARS. Proposition modifiant le règlement de 2017 sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz et le règlement sur le gaz de 2009.
24—25 MARS. Conseil européen
30 MARS. Paquet économie circulaire 1 :
5 AVRIL. Paquet « émissions et polluants » :
3 MAI. Partenariats internationaux et paquet énergie :
25—27 MAI. Réunion des ministres du Climat et de l’Énergie du G7.
7 JUIN. Communication conjointe sur la gouvernance internationale des océans.
27 JUIN. Conseil « Energie ».
28 JUIN. Conseil « Environnement ».
5 JUILLET (à confirmer). Nouvelles exigences de conception et droits des consommateurs pour l’électronique.
20 JUILLET. Paquet économie circulaire 2 :
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