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Il y a plus qu'une définition de l'interculturalisme – Le Devoir

Président de l’Association d’études canadiennes
En tant que défenseur de la notion du multiculturalisme, je peux comprendre la frustration de Gérard Bouchard qui prétend que l’interculturalisme, tel qu’il le conçoit, est l’objet d’un faux procès par certains penseurs (« Le faux procès de l’interculturalisme », Le Devoir, 15 septembre). J’ai souvent le sentiment que le concept du multiculturalisme est déformé par ses détracteurs. Cela dit, je ne suis pas de l’avis qu’une défense dogmatique du multiculturalisme contribue à faire avancer le débat sur la gestion de la diversité.
En fait, il y a plus qu’une façon de définir le multiculturalisme et l’interculturalisme. Et contrairement à ce que prétend Gérard Bouchard, certains types d’interculturalisme ne sont pas incompatibles avec le multiculturalisme. Ainsi, le candidat à la direction du Parti québécois Jean-François Lisée n’a pas tort quand il dit que l’interculturalisme est semblable au multiculturalisme. Théoriquement, les deux concepts se rejoignent dans leur valorisation de la diversité, leur rejet de l’assimilation ainsi que dans l’importance accordée à l’interaction entre les personnes issues de diverses cultures.
L’interaction entre les individus ou les communautés est au coeur de l’interculturalisme. Selon certains de ses adeptes, le modèle se distingue du multiculturalisme dans l’accent qu’il met sur l’interaction entre diverses cultures. Pourtant, être contre le dialogue entre cultures est comme s’opposer à la vertu, et c’est pourquoi très peu de Canadiens en sont, quel que soit leur modèle préféré de gestion de la diversité.
Pour ceux qui suivent les débats sur l’interculturalisme, il semble y avoir au moins trois approches en matière d’interaction. Les distinctions sont basées sur le type d’interaction qui est favorisée par l’État et les règles qui les accompagnent. Appelons le premier modèle l’interculturalisme multiculturel, le deuxième, l’interculturalisme bilatéral ou biculturel, et le troisième, l’interculturalisme univoque ou unidimensionnel.
Dans le cas de l’interculturalisme multiculturel, il n’y a pas de règles strictes en matière d’interactions qui peuvent inclure des individus de plusieurs communautés, peu importe leur origine ou leur statut minoritaire ou majoritaire. Selon le programme fédéral intitulé Inter-Action, le but premier est de créer des occasions concrètes permettant la production d’interactions, entre les collectivités culturelles, religieuses ou ethniques, favorisant la compréhension interculturelle, la commémoration et la fierté civiques, de même que le respect des valeurs démocratiques ancrées dans notre société.
L’interculturalisme bilatéral ou biculturel présume qu’il y a interaction entre deux groupes sur un pied d’égalité « relatif » et que chaque participant vise un rapprochement ou une meilleure compréhension de l’autre. L’interaction ne se produit pas dans un espace social et l’impact est très souvent influencé par le contexte démographique à l’intérieur duquel l’échange a lieu pour ne pas rendre explicite l’identification des participants avec le groupe minoritaire ou majoritaire.
L’interculturalisme univoque ou unidimensionnel se rapproche le plus de la vision avancée par Gérard Bouchard, qui propose « la reconnaissance des éléments de préséance ad hoc à la culture majoritaire (par exemple en matière d’histoire nationale et de valeurs patrimoniales), en accordant une primauté contextuelle au noyau francophone et à la tradition chrétienne ».
Dans cet échange, le statut des participants dans l’interaction est plus explicite et c’est le devoir des minorités d’en apprendre plus sur la culture majoritaire telle qu’elle est définie par l’hôte de l’interaction. Cette approche est destinée à rassurer une majorité concernée par la pérennité de sa culture. C’est autour de cette vision de l’interculturel qu’il existe un terrain d’entente entre Lisée, et Jacques Beauchemin et Gérard Bouchard, malgré les nuances en matière d’accommodement des cultures minoritaires évoquées par ce dernier.
En matière d’interactions entre diverses cultures, il y a un écart important entre la théorie et la pratique dans la capacité de l’État à orienter les interactions entre individus et groupes sur des bases formelles. Il y a beaucoup plus d’échanges informels et non structurés dans nos sociétés (à l’école et en milieu de travail) que des échanges formels qui sont plus souvent sous les auspices des élites. Par conséquent, les théories qu’on avance rassurent de manière illusoire plutôt que de présenter de façon sereine la réalité sur le terrain.
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