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EnquêteUn vent glacial souffle sur la relation entre Paris et Rabat dont le « partenariat d’exception », célébré dans les discours officiels, est fragilisé par une montée de crispations : restrictions des visas, Sahara occidental, pari algérien d’Emmanuel Macron. Fait nouveau, les élites francophones entravées dans leur liberté de circulation se retournent contre la France.
« Je me suis sentie humiliée. » Hennou Allali Maamar, octogénaire au port noble, lunettes en sautoir sur un chemisier immaculé, a encore de l’émotion dans la voix quand elle raconte son refoulement du sol français. Elle est là, un brin désemparée, calée sur le canapé du salon de sa maison de Rabat embaumée d’effluves de citronnelle et de romarin, fiertés de son jardin. Autour d’elle, les fauteuils de style Louis XV témoignent d’un goût, de références, d’un lien avec la France qui ne lui ont guère été utiles, ce 12 septembre, quand le policier de l’aéroport de Montpellier lui lança : « Je suis en droit de vous refuser l’accès au territoire français. »
Mme Allali Maamar tenait à ce séjour de deux semaines en France. Elle souhaitait revoir la faculté de médecine de Montpellier, ville « chère à [son] cœur », dont elle sortit diplômée en 1971 et qui fit d’elle l’une des toutes premières médecins marocaines.
C’était un projet de « pèlerinage » affectif, une envie d’escapade nostalgique sur les lieux de sa jeunesse et auprès de vieux amis. Las ! Quand l’officier de service lui demanda son certificat d’hébergement, elle resta interdite. La présentation de ce document, exigence certes légale, ne lui avait jamais été réclamée lors de ses entrées précédentes en France. Surtout, c’est le ton « irrespectueux » et « arrogant » d’un policier la traitant « comme une clandestine » qui lui parut insupportable. « Ce n’est pas la France que j’ai connue », ajoute-t-elle avec amertume. Quelques minutes plus tard, elle réembarqua dans le même avion pour un retour immédiat vers Casablanca, colère rentrée.
Cet incident fit grand bruit au Maroc. La presse publia une lettre ouverte du fils de Mme Allali Maamar à Emmanuel Macron, exprimant l’« adieu » de sa mère à la France après un tel affront. L’affaire survenait dans un climat déjà empoisonné entre les deux pays au sujet des restrictions de visas imposées par Paris. Si elle était détentrice d’un visa en bonne et due forme, son refoulement relève d’une application zélée des règles d’admission en France – le certificat d’hébergement lui manquait –, illustrant une détermination d’entraver les arrivées, à tout le moins en provenance d’Afrique du Nord. Le grand tournant date de septembre 2021, quand Paris annonça une réduction drastique dans l’octroi des visas aux ressortissants des pays du Maghreb, une mesure de représailles face à la mauvaise volonté imputée aux autorités consulaires de ces Etats à réadmettre leurs migrants en situation irrégulière sur le sol français.
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