Économie
Monde
Planète
Politique
Société
Par : Charles Szumski | EURACTIV.com | translated by Arthur Riffaud
17-11-2022 (mis à jour: 17-11-2022 )
« Comment le Premier ministre [Ulf] Kristersson pourra-t-il faire en sorte que les gouvernements des autres pays respectent leurs objectifs alors qu’il renonce complètement aux siens ? Quelle crédibilité aurons-nous ? » a demandé l’ancienne Première ministre du Parti sociale-démocrate suédois (SAP) Magdalena Andersson. [EPA-EFE/MARTIN DIVISEK]Langues : English
Le budget du nouveau gouvernement suédois et les coupes budgétaires importantes dans les domaines de l’environnement et du climat ont été vivement critiqués par l’ancienne Première ministre Magdalena Andersson, mercredi (16 novembre), alors que la Suède s’apprête à prendre la présidence du Conseil de l’UE le 1er janvier 2023.
Au Riksdag ce mercredi, la présidence suédoise de l’UE a fait l’objet d’une discussion et le budget récemment présenté par le gouvernement a été critiqué par des dirigeants de partis de gauche qui ont noté que celui-ci projetait de réduire les dépenses pour l’environnement et le climat de plusieurs milliards d’euros.
Ils craignent que les objectifs climatiques pour 2030 ne soient pas atteints avec les politiques annoncées et que les émissions de gaz à effet de serre de la Suède augmentent dans un avenir proche.
La Suède prendra la présidence tournante de l’UE pour six mois à partir de janvier 2023 et mènera les négociations dans un certain nombre de domaines. Elle abordera notamment plusieurs questions climatiques importantes qui devraient être décidées au printemps.
« Comment le Premier ministre [Ulf] Kristersson pourra-t-il faire en sorte que les gouvernements des autres pays respectent leurs objectifs alors qu’il renonce complètement aux siens ? Quelle crédibilité aurons-nous ? » a demandé l’ancienne Première ministre du Parti social-démocrate suédois (Socialdemokratiska Arbetareparti, SAP) Magdalena Andersson.
Au cours du débat sur la présidence de l’UE, Mme Andersson a également mentionné la récente déclaration de la ministre des Finances, Elisabeth Svantesson, dans un entretien accordé au quotidien suédois SvD au cours duquel elle a déclaré que « si nous ne le faisons pas [maintenant], nous ne le ferons pas [dans le futur] ». Cette déclaration en référence à l’objectif de réduction des émissions du secteur des transports de 70 % entre 2010 et 2030.
« Je voudrais rappeler à Ulf Kristersson que nos objectifs climatiques ont force de loi », a-t-elle lancé au Premier ministre du Parti modéré de rassemblement (Moderata samlingspartiet). Ce dernier a répondu que la responsabilité en incombait aux politiques du précédent gouvernement social-démocrate.
« Le parti qui accuse les autres partis de ne pas atteindre les objectifs climatiques est le parti qui, dans un mépris total de l’environnement, a mis fin à [la production d’] énergie nucléaire en Suède », a déclaré M. Kristersson.
À l’issue de ce débat, Mme Andersson a commenté la réponse du Premier ministre, qualifiant la politique climatique du gouvernement de « très désordonnée » et d’« énième erreur électorale ».
« Je pense que la Suède mérite mieux que cela », a-t-elle ajouté, indiquant que lorsqu’elle a présenté son budget il y a un an, il était clair que la Suède atteindrait l’objectif climatique de 2030.
Le 25 octobre, un rapport conjoint de Klimatkollen, WWF, ClimateView, la Société suédoise pour la conservation de la nature et Our Children’s Climate a établi que la nouvelle coalition de centre-droit au pouvoir en Suède, soutenue par le parti des Démocrates de Suède (Sverigedemokraterna, SD), un parti d’extrême droite, est susceptible de provoquer une augmentation considérable des émissions de gaz à effet de serre de 25 millions de tonnes par le biais des politiques climatiques qu’elle entend mener.
Le leader du parti de centre droit des Modérés, Ulf Kristersson, est officiellement devenu Premier ministre lundi à l’issue d’un vote du Riksdag. La voix des libéraux, tant à Bruxelles qu’au sein de la nouvelle coalition gouvernementale, s’est déjà élevée.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]
Langues : English
