Le média
de la vie locale
Stéphane Roche, directeur du centre de formation du DFCO depuis juillet 2022, était l’invité de 100% Sport lundi 14 novembre 2022. L’ancien du PSG et de Lyon a exposé son projet pour la formation dijonnaise.
L’heure est à la trêve pour les footballeurs du DFCO, 16es de Ligue 2, pour cause de Coupe du monde. L’occasion de s’intéresser à la relève, aux autres équipes du club. Lundi 14 novembre 2022, Stéphane Roche, nouveau directeur du centre de formation, depuis juillet 2022, était l’invité de France Bleu Bourgogne dans 100% Sport . Au menu, avec l’ancien joueur professionnel, directeur de la formation de Caen et Lyon, et ex-entraîneur des U19 du PSG : son rôle, ses projets pour le club et les rapports entre la formation et l’équipe professionnelle.
Le début de semaine, c’est déjà faire le bilan du weekend, avec les coachs, les staffs (médicaux, sportifs) pour analyser ce qui a été et ce qui n’a pas été. Et voir ce que peuvent être les axes d’entraînement et de travail. Il y a aussi la gestion des effectifs, toute l’activité du terrain, la programmation des entraînements, dans toutes les catégories. Ensuite, toutes les réunions autour de l’organisation des matchs, pour les déplacements ou les réceptions, et analyser au quotidien les évolutions des uns et des autres.
La première des choses quand je suis arrivé à Dijon, c’était de mettre quelqu’un au niveau de la préformation. J’ai choisi Médy Huguenot, un garçon local, de Dijon, qui a entraîné à l’ASPTT Dijon. Je l’avais croisé à travers des matchs de niveau national, et il m’avait fait une très bonne impression. C’est quelqu’un qui connait les exigences du niveau national. Et comment mieux préparer nos joueurs de la préformation que d’avoir à leur tête quelqu’un qui connait ce qui les attend dans les championnats U17, U19 nationaux et réserve ?
C’est aussi une volonté d’amener une stratégie de joueurs locaux, régionaux, dans la fin du parcours de formation. Aujourd’hui, sur vingt joueurs en réserve, il n’y en a que cinq qui sont issus de la Métropole. C’est trop peu.
Aujourd’hui, sur vingt joueurs en réserve, il n’y en a que cinq qui sont issus de la Métropole
C’est faisable, à partir du moment où, autour, les jeunes ont envie de venir au DFCO. Malheureusement, on a encore des garçons qui hésitent à venir au DFCO parce qu’autour d’eux on ne doit pas assez leur valoriser la chance qu’ils peuvent avoir de venir dans le club professionnel de leur ville, et ça c’est bien dommage.
Aujourd’hui, non. Au DFCO, mon objectif, c’est de créer des joueurs qui sont en capacité de s’adapter à différents projets de jeu. Parce qu’il n’y a pas eu assez de stabilité sur ces dernières saisons pour dire : “le style de jeu du DFCO, c’est celui-là”. Donc c’est de permettre aux jeunes joueurs, qui doivent intégrer l’équipe pro, d’avoir une qualité de jeu de possession, une qualité de contre-attaque, un jeu d’affrontement … d’avoir une capacité de s’adapter.
Déjà, c’est d’être en connexion avec l’entraîneur de l’équipe professionnelle, et c’est ce qui a été fait. J’ai eu la chance d’arriver en même temps qu’Omar Daf. C’était d’échanger, et se dire que la formation devait avoir une place dans le groupe professionnel. Lui, venant de Sochaux, était stimulé par cette possibilité.
Bien entendu, pour la formation, il faut avoir de la patience. Est-ce qu’aujourd’hui, à très court terme, on est en capacité de faire émerger des jeunes joueurs dans l’équipe professionnelle ? Il faut un garçon qui commence à émerger, qui enchaîne de la régularité dans ses performances, qui devient un élément moteur de l’équipe réserve, le projet est là.
Dans tous les clubs où j’ai eu la chance d’évoluer, j’ai toujours eu la possibilité d’avoir un noyau de joueurs issus de l’académie qui formait 30%, au minimum, le groupe de l’équipe professionnelle. Et c’est peut-être un peu ce qui manque pour fidéliser nos supporters. C’est important de construire ce noyau de joueurs, qui doit arriver dans les années à venir à être intégré dans le groupe professionnel, et amener une plus-value à l’équipe.
Il faut aussi que l’entraîneur pro soit en adéquation avec ce discours. Qu’il ait envie, parce que faire jouer des jeunes, ce n’est pas simple, ce n’est pas la garantie tous risques. Par expérience, à l’OL, Samuel Umtiti (champion du monde en 2018 avec la France, NDLR) a très vite été à un très bon niveau, mais il faisait encore une à deux erreurs par match.
C’est vraiment de construire ce noyau de joueurs qui ont cette volonté, qui sont bien à Dijon, qui ont envie de faire briller le club, de porter le maillot haut et fort, ce qu’on pourrait appeler l’ADN du club.
Il y a les besoins que le staff professionnel a spécifiquement, un milieu, un défenseur, un attaquant, pour l’organisation de leur équipe. Et puis, à certains moments, c’est : “qui mérite le plus?”. Donc sur le mérite et en fonction des besoins à l’instant T de l’équipe première.
Les jeunes doivent être préparés en amont, être dans le groupe d’entraînement, connaître les partenaires de l’équipe professionnelle. Donc il faut déjà s’entraîner un peu plus régulièrement, pour ensuite postuler pour être sur le banc, pour pouvoir rentrer.
Il y a de belles histoires dans certains clubs, de certains joueurs, pas du tout préparés, qui, sur leur première apparition, ont réussi. Mais généralement, derrière, ça retombe vite. L’objectif, c’est de préparer petit à petit. Aujourd’hui, il n’y a pas de place, l’effectif des pros est dense et conséquent.
Yanis Chahid avait fait une très belle préparation, sur les amicaux. C’est un garçon, je pense, qui aurait eu du temps de jeu. Malheureusement, sur son premier match avec l’équipe réserve, il prend un carton rouge et trois matchs de suspension. Il s’est mis en difficulté, Omar n’a pas pu compter sur lui, ça a freiné la dynamique sur laquelle il était.
Votre radio locale
L’essentiel de l’information de votre France Bleu.
En cliquant sur "M'abonner", j'accepte que les données recueillies par Radio France soient destinées à l'envoi par courrier électronique de contenus et d'informations relatifs aux programmes.
Votre radio locale
L’essentiel de l’information de votre France Bleu.
En cliquant sur "M'abonner", j'accepte que les données recueillies par Radio France soient destinées à l'envoi par courrier électronique de contenus et d'informations relatifs aux programmes.
France Bleu 2022 – Tous droits réservés