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La destruction de la biodiversité a un prix – Le Devoir

Malheureusement, on ne prête trop souvent attention qu’à ce qui se vend et s’achète dans ce monde. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons pour lesquelles les humains détruisent à un tel rythme la planète sur laquelle ils vivent et les autres espèces vivantes qui les entourent.
Dans le portrait le plus récent et le plus complet à ce jour, le Fonds mondial pour la nature (WWF) rapportait, le mois dernier, que la population mondiale d’animaux sauvages avait diminué de 69 % depuis 1970 et qu’un million d’espèces de plantes et d’animaux sont désormais menacées d’extinction. On détruit au même moment environ 10 millions d’hectares de forêt chaque année, soit l’équivalent de la superficie du Portugal, et au rythme où vont les choses, on est en voie de perdre 99 % des coraux d’eau chaude.
Cette catastrophe est de plus en plus le résultat du réchauffement climatique, mais pas seulement. Elle découle aussi d’un mode de développement qui a permis notamment à des centaines de millions d’êtres humains de sortir de la pauvreté absolue, mais qui ne tient pas compte de ses impacts sur la nature qui nous environne et de notre lien existentiel avec elle, observait l’année dernière l’économiste britannique Partha Dasgupta dans un volumineux rapport. Il y constatait notamment que, si le niveau de vie global de la population humaine (PIB par habitant) a doublé de 1992 à̀2014, son « capital naturel » par habitant a aussi dégringolé de 40 % durant la même période.
Mais voilà, on ne fait attention qu’à ce à quoi on accorde de la valeur, et les acteurs politiques et économiques ont la fâcheuse manie de ne considérer que « les profits à court terme et la croissance économique […] tandis que les multiples valeurs de la nature sont rarement prises en compte », disaient dans un rapport cet été des experts de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais), souvent décrite comme le GIEC de la biodiversité.
Une planète en bonne santé a pourtant aussi une valeur économique, ne serait-ce qu’en permettant à ses habitants de se nourrir, de bénéficier d’un environnement qui ne les rend pas malades et de ne pas être emportés par des inondations ou autres catastrophes naturelles. Les experts du GIEC avaient essayé, il y a deux ans, d’estimer la valeur de l’ensemble des services offerts aux humains par leur environnement. Ils avaient cité une étude qui la fixait à 125 000 milliards $US par an, alors qu’une autre établissait le coût de la déforestation, de l’épuisement des sols, de la désertification et des autres mauvais traitements infligés aux terres entre 6300 et 10 600 milliards par année, soit plus de cinq fois la valeur économique produite par l’ensemble du secteur agricole.
Dans une autre étude publiée en 2020, le Forum économique mondial de Davos estimait qu’environ la moitié de l’économie mondiale, soit 44 000 milliards, était modérément ou fortement dépendante de la nature et de « ses services », particulièrement dans les secteurs agricole, de la construction et de l’alimentation. On y mettait en garde les gouvernements et les entreprises contre le danger de sous-estimer leur exposition aux conséquences économiques de la dégradation de l’environnement. À l’instar des analyses sur les changements climatiques, on y parlait entre autres du danger de rester pris avec des « actifs échoués », de se retrouver mêlés à des conflits commerciaux et de ne pas savoir s’adapter à temps à des investisseurs et à des consommateurs subitement plus sensibles à ces questions.
Ayant apparemment reçu et compris le message, un groupe de 330 entreprises et institutions financières de 52 pays, dont les revenus combinés s’élèveraient à plus de 1500 milliards, ont lancé, le mois dernier, un appel aux pays participant à la 15e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations unies (COP15), qui se tiendra du 7 au 19 décembre à Montréal. Ils veulent obliger toutes les grandes entreprises et institutions financières à divulguer leurs impacts sur la biodiversité et leur dépendance à l’égard de cette dernière d’ici 2030 afin que tout le monde puisse y voir plus clair.
Il faudra toutefois savoir aller au-delà de la valeur marchande de la nature pour refléter adéquatement comment les changements en cours affectent la qualité de vie des personnes, prévenaient les experts de l’IPBES.
Ils parlaient de quatre perspectives générales. Vivre de la nature, qui fait référence à nos besoins de trouver des moyens de subsistance. Vivre avec la nature, qui met l’accent sur le droit des autres espèces vivantes de continuer d’habiter notre planète. Vivre dans la nature, qui renvoie à sa place dans le sentiment d’appartenance et l’identité des personnes. Et, enfin, vivre comme la nature, qui « illustre la connexion physique, mentale et spirituelle des êtres humains avec la nature ».
Tout cela ne peut pas toujours s’exprimer en dollars ou en emplois créés, indiquait l’IPBES. Cela demande — comme c’est souvent le cas lorsqu’il est question de développement durable — aux décideurs politiques et économiques d’apprendre à prendre en compte plusieurs indicateurs de différentes natures et pas toujours conciliables.
La science ne les laisse toutefois pas complètement au dépourvu, notait l’un des codirecteurs de son rapport. « Plus de 50 approches et méthodes d’estimation des valeurs existent. Il n’y a donc pas de pénurie de moyens et d’outils pour rendre visibles les valeurs de la nature. » Or, lorsque ce travail d’estimation est réalisé, on ne tient presque jamais compte de ses conclusions au moment de prendre des décisions.
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