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Plongée dans le quotidien de la résidence de l’Yze, un Ehpad d’Ille-et-Vilaine. Où les résidents aspirent à « vivre le plus normalement possible ». Et où l’équipe de soins veille au respect de l’intimité et de la singularité de chacun.
Six heures trente, au milieu du mois d’octobre. Les rues de Corps-Nuds sont vides. Il fait nuit noire. Les abords de la résidence de l’Yze, bordée par un grand champ, sentent l’herbe et la terre mouillée. Au-dessus des portes automatiques qui s’ouvriront bientôt, la devise de ce petit Ehpad rural au sud-est de Rennes est gravée sur une plaque en verre : « Eux d’abord, nous ensemble. » Une voiture grise s’arrête. Un homme descend, les bras chargés de journaux. Emmitouflée dans une polaire, Sylvie, l’une des deux aides-soignantes de nuit, l’accueille devant l’entrée du grand salon qui donne sur l’extérieur. D’ici à une demi-heure, juste à côté du thé, du café et des tartines beurrées, les résidents qui y sont abonnés pourront lire « Ouest-France ».
Moyennant environ 2 000 euros par mois, hors aides sociales, 56 personnes âgées dépendantes vivent dans cet ancien hospice construit en 1879, agrandi trois fois depuis. Ce sont surtout des femmes, qui ont en moyenne 89 ans. Pour l’instant, la plupart dorment encore. Mais pour Sylvie et Cindy, qui ont embauché la veille vers 21 heures, c’est l’heure de la relève. Avant de partir, devant la cheminée, elles racontent aux quatre collègues suivantes les événements de la nuit : les clémentines à pépins retrouvées dans la chambre d’un résident qui a des troubles de la déglutition ; le nouveau traitement diurétique d’une dame qu’il faut surveiller parce