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« Je n'avais plus de poils mais ils ont insisté pour que je fasse une séance de plus » : les dérives de l'épilation définitive – ELLE France

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Depuis quelques années, on assiste à une démocratisation des centres d’épilation définitive. Pourtant, le laser et la lumière pulsée sont des actes à ne pas prendre à la légère. 
« Je ne peux pas, j’ai laser entre midi et deux. » A l’heure où l’on prend rendez-vous pour une épilation dite « définitive » comme on prend rendez-vous pour un brushing dans un salon de coiffure, les centres d’épilation au laser ou à la lumière pulsée abondent. Il faut dire que la promesse de ne plus avoir de poils est alléchante pour celles et ceux qui sont habitués à s’épiler chaque mois à la cire, à la crème dépilatoire ou encore au rasoir. Seul hic, les praticiens y ont, en théorie, suivi une formation par un médecin mais elles ne font, en général, pas partie du corps médical et n’ont donc pas toujours les bons réflexes. Certains centres n’ont pas bonne presse et il n’est pas rare d’entendre des clientes mécontentes après une repousse excessive, un manque de prise en charge, voire des brûlures.

Les brûlures sont-elles exceptionnelles ? C’est en réalité un effet indésirable qui arrive plus souvent qu’on ne le croit selon le docteur Catherine Lacharme du Centre du Champ de Mars à Paris, un centre composé exclusivement de médecins et de chirurgiens. « Il y a deux choses en général qui peuvent conduire à une brûlure. La première, c’est si le patient ne respecte pas une série de recommandations que l’on fait au préalable : ne pas appliquer d’autobronzant, ne pas exposer sa peau au soleil dans les semaines précédant la séance, prévenir de la prise de médicaments par exemple. Lors de la séance, il faut vraiment avoir une peau dénuée de tout produit cosmétique, non stimulée par le soleil ou en avertir le médecin. La seconde vient du praticien. La difficulté est de trouver le bon paramétrage du laser en fonction de nombreux critères dont le phototype du patient entre autres. C’est pour cela que la qualité de l’interrogatoire est très importante. D’autre part, si la peau de la patiente réagit, il faut aussi savoir prendre le temps d’observer la réaction de la peau et d’adapter les paramètres en fonction. »
« J’ai vu un dermato qui m’a dit que ce n’était pas normal »
Mélanie Mendelewitsch, journaliste, a testé l’un des centre leaders dans l’épilation définitive, actuellement poursuivi en justice, dans le cadre de son travail. Elle en garde un très mauvais souvenir : « J’ai bien eu un questionnaire complet mais le problème c’est que les filles ne savent pas utiliser les machines. Après deux séances de lumière pulsée sans problème, j’ai senti que ça brûlait durant la troisième et la praticienne m’a dit que c’était normal et que ça arrivait. Ce n’était pas insupportable mais j’ai senti que c’était fort. Elle a fait une pause, a continué la séance jusqu’à la fin, j’avais encore mal. »

Les douleurs ne sont pas toujours alarmantes pour la médecin, notamment dans le cas d’une épilation au laser. « Au moment où l’on passe le laser, il est normal de ressentir une douleur mais elle doit disparaître assez rapidement et à la fin de la séance, cela ne doit déjà plus faire mal. Pour chaque patient, je vais évaluer et adapter le paramétrage. C’est un mécanisme d’action complexe qu’il faut bien comprendre avant de l’utiliser. »
Mélanie est rentrée chez elle et a découvert des cloques. Ses brûlures sont restées plusieurs mois sur ses jambes, à tel point qu’elle est allée consulter : « J’ai vu un dermato qui m’a dit que ce n’était pas normal et que mon poil avait été sensibilisé. »
Caroline a également été brûlée dans un de ces centres où les clientes s’enchaînent : « J’ai fait un entretien d’une heure au préalable qui était assez sérieux où on m’a posé plein de questions et avertie sur les choses à ne pas faire pendant mon traitement. La première séance s’est bien passée mais à la deuxième, j’ai senti des picotements assez forts. J’ai prévenu plusieurs fois la fille qui m’épilait mais elle a longtemps insisté sur cette zone où il n’y avait, en plus, presque pas de poils ! »
Autre cas commun ? Certaines personnes font face à une repousse importante après des séances d’épilation au laser. Docteur Lacharme précise : « Le risque de repousse paradoxale au cours d’un traitement par laser, principalement aux joues, au cou et au menton chez la femme et aux épaules ainsi que le dos chez l’homme, doit être anticipé et maîtrisé par le praticien. » Au lieu d’arrêter ou de ralentir le traitement, les centres qui les prennent en charge les intensifient, augmentant par la même occasion leur chiffre d’affaires. Le médecin raconte : « Les patients ont commencé l’épilation au laser. Au début, les premières séances se passent bien. Les poils repoussent moins vite et sont moins denses. Et puis, souvent autour de la cinquième séance, cela s’inverse. Les poils poussent plus nombreux et sur une zone plus étendue. Paniqués, les patients recourent sans réévaluation à de plus en plus de séances pour y remédier, ce qui peut aggraver la situation. Pour l’éviter au maximum, il faut appliquer des méthodes de prévention et savoir adapter son traitement à temps. Lorsque l’on doit traiter la repousse paradoxale, on propose alors soit de l’épilation électrique (ndlr : un matériel médical bien différent des épilateurs pour s’épiler soi-même), soit on continue le laser de manière différente mais on est partis de toute façon pour un dur labeur et surtout pour un budget conséquent ».
Brûlures, repousses… Autant d’effets indésirables qui peuvent avoir de lourdes conséquences physiques et psychologiques. D’où l’importance d’être pris en charge par un médecin qui saura adapter son traitement pour préserver la santé du patient plutôt que d’être dans une logique de rentabilité.

Docteur Lacharme alerte : « Il faut être vigilant. A chaque séance, il faut absolument qu’il y ait une évaluation et une réflexion médicale. Si des signes de repousse anormale sont observés, il faut savoir s’arrêter à temps et réévaluer le bénéfice du traitement par laser. Sur les zones à risque de repousse paradoxale et si la densité de la pilosité le permet, il est parfois plus judicieux de traiter uniquement par épilation électrique d’emblée. »
« Je n’avais plus de poils mais ils ont insisté pour que je fasse une séance de plus »
L’importance d’avoir une expertise adéquate est primordiale. Bien qu’ils aient été formés par un médecin, les praticiens des centres d’esthétique n’ont pas tous le réflexe de suivi ou même de diagnostic. Par exemple, ils ne seront pas toujours capables de détecter une maladie. Dr Lacharme précise : « En tant que médecin, lorsqu’une patiente présente une pilosité importante qu’elle souhaite traiter par épilation laser, je vais me poser la question de sa cause et dépister une potentielle pathologie sous-jacente, lui prescrire si besoin un bilan sanguin, voire l’adresser vers une consœur endocrinologue par exemple. » Une prise en charge nécessaire et pourtant pas systématique partout.

Des clientes des centres d’épilation se plaignent également du SAV. Mélanie Mendelewitsch confirme : « J’ai pris en photo mes brûlures et j’ai contacté l’institut par mail pour savoir quoi faire et ils n’ont même pas pris la peine de me répondre. Quelque temps après, j’ai eu la responsable du service clientèle qui a été odieuse et n’a rien voulu entendre. Elle blâmait les clientes en disant qu’elles n’avaient pas respecté les mesures de sécurité, qu’elles s’étaient exposées au soleil etc. Mais personnellement, ça n’a pas été mon cas et j’ai quand même été brûlée. Elle ne voulait pas entendre qu’il y avait un réel problème d’expertise et de formation du personnel. »
Quand la journaliste s’est renseignée sur le centre après s’être fait brûler, elle s’est rapidement rendu compte qu’elle n’était pas la seule et qu’un grand nombre de clientes partageaient la même expérience désastreuse : « J’ai vu une tonne d’avis négatifs sur Google mais plus tard, ils ont disparu, je pense qu’ils les ont nettoyés ».

Caroline a également dû insister pour que ses brûlures soient prises en compte : « En rentrant chez moi, j’ai vu qu’elles changeaient de couleur et que ça ne se passaient pas comme d’habitude. J’ai échangé avec l’institut qui m’a conseillé une crème cicatrisante. Cependant, les marques ont duré plusieurs mois et je n’ai pas pu m’exposer au soleil de tout l’été. J’y suis finalement retournée quand ma peau allait mieux car j’avais encore deux séances à faire. Par la suite, ça s’est bien passé. A la fin de la quatrième séance, je n’avais plus de poils mais ils ont insisté pour que je fasse une séance de plus car j’avais signé pour cinq séances au départ. J’ai dû batailler pour ne pas la faire et ne pas la payer. Heureusement, je suis acheteuse et habituée à négocier sinon je n’aurais pas eu de geste commercial ! ».
Ces centres proposent souvent un forfait avec un nombre de séances fixes qui doivent être payées à l’avance. Peu logique quand on ne sait jamais comment va réagir sa peau et combien de séances seront vraiment nécessaires.

« Le problème, c’est qu’on y va comme quand on va se faire épiler à la cire en institut mais on oublie que c’est un acte médical », conclut Mélanie Mendelewitsch. « Là où un médecin doit avoir une éthique irréprochable envers son patient, un centre peut se permettre de perdre un client car ils fonctionnent à la chaîne. » Une rentabilité qui pose décidément de nombreuses interrogations.
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