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"Londres" : le second inédit de Céline "plus trash" que "Guerre" selon Le Masque – France Inter

Après “Guerre”, les éditions Gallimard publient le second volume des inédits de l’auteur de “voyage au bout de la nuit” où cette fois-ci le héros a quitté la France pour rejoindre Londres. Le grand récit de sa double vocation que sont la médecine et de l’écriture.
Après “Guerre”, qui était un succès incroyable, voici le deuxième volume des inédits de Céline, qui paraît chez Gallimard. À Londres, dans les années 1916-1917, Ferdinand, rescapé de la Grande Guerre, retrouve son amie prostituée Angèle, désormais en ménage avec le major anglais Purcell. Ferdinand prend domicile dans une mansarde où un maquereau originaire de Montpellier organise un trafic sexuel de filles. C’est dire que dans ce volume qui est long de 500 pages, on rencontre, et c’est un euphémisme, du beau monde. La parution au même moment de “Louis-Ferdinand Céline, le Trésor retrouvé” (éditions Allia) celui par qui les inédits de Céline sont arrivés, Jean-Pierre Thibaudat, et puis la réédition en un volume de “La biographie de Céline” (Bouquins) par son exécuteur testamentaire, l’avocat François Gibault.
Pour le critique de la revue Transfuge admet qu’il y a plein de choses intéressantes dans la manière de décrire Londres, ce manuscrit relève tout de même, selon lui du brouillon : “C’est la suite de “Guerre”. Après “Voyage au bout de la nuit”, l’auteur était dans une autre écriture, on voyait la ponctuation, une brièveté, avec des scènes absolument extraordinaires. Là, soudainement, avec “Londres”, beaucoup plus long et ample, on a l’impression qu’il est en train d’arriver à ce qu’il va donner ensuite. Il est dans une phase de transition qui n’est pas celle de “Guerre”, qui n’est pas encore celle de “Mort à crédit”.
Il y a des choses formidables. C’est vraiment un livre sur Londres et, très bizarrement, en le lisant, j’ai pensé à “Ulysse” de James Joyce où la même situation, la ville au centre. Il y a des scènes absolument formidables d’ailleurs il informe son lecteur, au cas où il s’ennuierait, il le promène dans Londres. C’est ce qu’il y a de plus beau.
Après, il y a des choses ennuyeuses parce qu’on sent que c’est un premier jet, dont toute la première partie a sans doute été corrigée. C’est le moment aussi où on découvre comment Céline commence à se passionner pour la médecine”.
Bien que la journaliste pour L’Obs concède à l’auteur qu’il était encore à l’époque à la recherche de son style, elle a trouvé ce texte très répétitif. D’autant qu’elle a été particulièrement gênée par la présentation de Regis Tettamanzi dans la préface qui semble, selon elle, totalement édulcorer l’antisémitisme de l’auteur : “Ce n’est pas du tout la bonne surprise qu’on avait eue avec “Guerre” qui était un texte très fort. Là, “Londres” j’ai pensé à une phrase du poète anglais Percy Shelley qui dit que l’enfer doit être une cité qui ressemble un peu à Londres… C’est ce que j’ai ressenti en lisant ce livre-là. C’est déjà un peu l’enfer, parce que tout ce groupe autour de Ferdinand, constitué de souteneurs, de prostituées, vit dans des rues crasseuses, des appartements miteux, ils n’ont pas d’argent, ils ont très peu à manger. Et c’est un peu l’enfer pour le lecteur aussi parce que c’est extrêmement répétitif…
C’est la naissance de sa vocation de médecin et d’écrivain. Il est en recherche d’un style, notamment traduit par tous ces points de suspension ; les scènes se répètent constamment. C’est une sorte de course poursuite avec la police, des partouzes, des viols, des meurtres, des bagarres, des rixes. Ce qui donne l’impression que c’est une orgie littéraire un peu interminable…
Quant à la préface de ces inédits, il y a un vrai problème qui se confirme avec ce tome-là, car il y a une édulcoration totale de l’antisémitisme de Céline…
S’il salue un style et un rythme littéraire inouï qui rend cet inédit plus intéressant que son précédent, le critique pour La Croix a sans arrêt oscillé entre l’admiration, l’embarras, la gêne et le dégoût : “Évidemment, on est bluffé par le style, d’où des inventions inouïes à chaque phrase, ce rythme et cette description extraordinaires, cet univers de la prostitution vu de l’intérieur, avec cette sauvagerie, cette domination impitoyable. Je l’ai trouvé plus impressionnant que “Guerre”. C’est une fabuleuse galerie de personnages, c’est une comédie humaine grinçante, narquoise, goguenarde et vicelarde. C’est des mythos, des escrocs, des piteux.
Mais… autant on a parlé de l’antisémitisme, et pour cause, mais au bout d’un moment je n’en pouvais plus des torgnoles infligées aux femmes en permanence… Il est clair, en le lisant, que Céline prend énormément de plaisir à décrire cette façon dont on tabasse les femmes et comment on les viole… On sent vraiment les branlées qu’on donne aux femmes, le plaisir que prend Céline à les décrire ici. Et s’il n’y prenait pas autant de plaisir, il ne le ferait pas aussi souvent. C’est quasiment toutes les trois ou quatre pages. C’est vraiment lassant… À un moment, on en a marre. Sans compter qu’il y a trop de sexe glauque, avec des chapitres inutiles. C’est trop surchargé, en plus d’avoir l’impression de plonger au cœur d’une sorte de complaisance celinienne bien entretenue…”
Le roman n’aurait sans doute jamais ressemblé à cela si le manuscrit avait eu vocation à être publié, selon le critique littéraire pour le Figaro-Magazine, c’est la raison pour laquelle, d’après lui, publier ces brouillons n’est pas très honnête : “Il y a quelque chose d’un peu ridicule à ce qu’on soit en train de critiquer un des plus grands écrivains à avoir révolutionné la langue française, mais il faut rappeler que le côté orgie-porno détestable n’est présent dans cet inédit que parce que c’est avant tout un brouillon. On peut se demander si on devait publier ces brouillons alors que c’était un maniaque du style, quelqu’un qui se relisait en permanence. C’est presque un peu malhonnête de publier ces brouillons. C’est vrai que c’est sale ; c’est tous les exploits d’un mec qui se vante de se taper toutes les putes de Londres… c’est vraiment trash. C’est comme une première version de son roman “Guignol’s Band”.
Écoutez l’intégralité des critiques échangées sur le livre :
“Londres”, le second volume des inédits de Céline
10 min
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