Publié le 31/10/2022 à 05h50
Jean-André Provost
« Que va-t-il apporter de plus que Jean-Guy Wallemme ? » Cette question avait été posée au président du C’Chartres Football, Gérard Soler, le jour où Jean-Pierre Papin venait de prendre en charge le premier entraînement du club. On était le 6 juillet 2020. Quelques mois auparavant, Chartres, drivé par l’ancien pro de Lens, avait été stoppé dans son élan par le Covid-19. Il était deuxième du championnat de National 2 et ratait la montée. Quinze jours avant, il occupait la place de leader…
Avec l’arrivée de Jean-Pierre Papin en Eure-et-Loir, l’objectif était clair : l’accession en National. Le natif de Boulogne-sur-Mer ne l’atteindra jamais. La faute, d’abord, à l’épidémie de Covid lors d’une première saison 2020-2021 arrêtée après neuf journées, alors que le club était déjà relégué à huit points du premier. Mais qu’importe ! Après cette saison “blanche”, la deuxième serait la bonne. Sauf que Versailles sera nettement plus fort que tout le monde en 2021-2022. Et JPP et le CCF de tout miser sur le troisième exercice. Mais voilà, il y a quinze jours, Jean-Pierre Papin était annoncé du côté de Marseille pour devenir le conseiller stratégique du président de l’OM, Pablo Longoria.
Jean-Pierre Papin à Chartres : cette fois, c’est bien la fin !
Encore un acte inachevé pour celui qui était revenu sur un banc, cinq ans après avoir connu la descente de CFA2 en DH avec Arcachon, dix ans après un maintien, à l’ultime journée, en Ligue 2 avec Châteauroux, douze ans après une rétrogradation en L2 avec Lens.
premium Le passage de Jean-Pierre Papin au C’Chartres Football restera un échec sportif
Revenons à ce 6 juillet 2020 et à la réponse du président du CCF sur ce qu’allait apporter la venue du “messie” JPP : « Il va nous faire passer un cap ! On peut écrire quelque chose de fort, quarante ans après Lucé. » Allusion à l’épopée de l’Amicale restée quatre saisons dans l’antichambre de l’élite (1976-1980), appelée alors Division 2.
Avec Jean-Pierre Papin, rien de tout cela n’est arrivé : le changement de cap, la Ligue 2 et encore moins l’accession en National. Et cette année encore, cela paraît bien mal embarqué puisque le CCF pointe au 9e rang, à douze encablures du leader Rouen.
Si sa venue a replacé Chartres sur la carte de France, si l’ancien Ballon d’or 1991 a fait (de nouveau) rêver de nombreux jeunes et moins jeunes, avec une dédicace de leur idole au passage, si l’ancien attaquant de l’OM a permis au CCF d’attirer de nouveaux partenaires, sur le plan sportif, son palmarès restera vierge après trois exercices entamés, dont deux inachevés.
C’est officiel, Pierre-Yves David succède à Jean-Pierre Papin sur le banc du C’Chartres Football
Son arrivée, en 2020, faisait quasi l’unanimité. Aujourd’hui, son départ n’est pas regretté par cette majorité. Il ne suffit pas de scruter les réseaux sociaux, de nombreux fidèles du stade Jacques-Couvret restent circonspects, et même des licenciés du C’Chartres Football se félicitent de son départ vers les bords de la Méditerranée.
Certes, on pourrait être tolérant avec un coach qui n’entraînait qu’au quatrième échelon fédéral. Mais, le C’Chartres Football dispose d’un budget tel – 2,2 M€ dont 1,2 M€ de subvention municipale – que la notion d’amateurisme est bien loin. Pour rappel, cette petite phrase de Gérard Soler, le 13 juin 2022, lorsque le club avait vu sa masse salariale encadrée : « On n’est pas encore un club professionnel, mais on n’est plus un club amateur. » Et, aujourd’hui, que demandent les supporters d’un club aussi fortement financé par la Ville ? Tout simplement, des résultats sur le terrain. Si JPP a connu une montée en Ligue 1 avec Strasbourg (2007), il n’était, sans doute, pas la personne idoine pour le “CCF Champions Project”. Et de cet échec, Jean-Pierre Papin n’est pas forcément le seul responsable…
Jean-André Provost
Vous pouvez envoyer cet article par email à vos amis.
Soyez le premier à commenter cet article
Aidez-nous à améliorer notre site en répondant à notre questionnaire.
