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Pourquoi, et pour qui, traduire encore les Evangiles ? L’écrivain Frédéric Boyer signe une nouvelle traduction des livres relatant la vie de Jésus. Dans un entretien au « Monde », il assure qu’il y a toujours des bénéfices à retraduire un tel texte.
Temps de Lecture 8 min.
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Frédéric Boyer n’a pas peur de s’attaquer à des monuments. Après avoir dirigé en 2001 La Bible nouvelle traduction (Bayard), réalisée avec vingt écrivains et vingt-sept exégètes, mais aussi traduit Augustin, Shakespeare, Virgile, et même le Kama-sutra, l’écrivain signe, ce mois-ci, une nouvelle traduction des Evangiles, publiée chez Gallimard (Evangiles, 544 pages, 22,50 euros). Dans un entretien au Monde, il assure que les quatre livres relatant la vie de Jésus, pourtant déjà traduits de nombreuses fois, n’ont pas encore révélé tous leurs secrets.
L’utilité d’une nouvelle traduction est toujours relative, surtout pour des textes qui, comme les Evangiles, ont déjà été traduits à de multiples reprises. Néanmoins, je crois qu’une traduction neuve a cela de bénéfique qu’elle permet d’interroger de nouveau un texte qui peut sembler très familier. C’est vrai en particulier d’un écrit qui, comme les Evangiles, est regardé comme sacré.
Une nouvelle traduction d’une œuvre aussi canonique permet de continuer à la questionner. Sans cela, le risque est d’en avoir une lecture figée. Le contexte de réception des Evangiles évolue constamment, tout simplement parce que les sociétés humaines elles-mêmes évoluent. Il est donc bon de se pencher encore et encore sur ces textes. Cette traduction souhaite contribuer à ce perpétuel travail d’appropriation des Evangiles.
J’ai d’abord voulu honorer l’origine juive de ces textes. J’ai donc mis en avant les références récurrentes que fait Jésus à la Torah, ou bien les très nombreuses citations tirées de l’Ancien Testament qu’intègrent les Evangiles. J’ai traduit certains mots de manière à montrer le vieux fonds hébraïque du texte original. Ainsi trouve-t-on habituellement des « prêtres » du Temple dans les traductions, ce qui est un terme très chrétien. Pour ma part, j’ai préféré employer « sacrificateurs », car, de fait, ces personnages ont la charge des sacrifices.
Ma traduction cherche aussi à réinterroger des mots et expressions présents dans les traductions en français qui ne correspondent pas exactement au sens du texte grec original. Si je ne devais donner qu’un exemple, ce serait celui du mot « péché ». En français, on l’associe à l’idée de faute morale. Or, le terme grec employé dans les Evangiles – « hamartia » – renvoie à quelque chose d’un peu différent.
Ce terme désigne plutôt une situation qui est à la fois celle d’un échec et d’une erreur, comme lorsque l’on se trompe de chemin ou que l’on rate sa cible. Cela apporte une nuance à ce que peut dire Jésus dans les Evangiles : plutôt que de dénoncer un déficit de moralité, il souligne un manque de compréhension de la Loi. Enfin, ma traduction insiste aussi sur un autre aspect à mon sens fondamental des Evangiles : leur dimension très « orale ».
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