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Le bilan de l’incendie de la prison d’Évine monte à huit morts.
OLJ / le 18 octobre 2022 à 00h00
L’entrée de la prison d’Évine, à Téhéran, le 17 octobre 2022. Majid Asgaripour/Wana via Reuters
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont adopté lundi des sanctions contre la police des mœurs et onze dirigeants iraniens impliqués dans la répression des manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.
La liste des sanctions, publiée au Journal officiel de l’Union européenne, inclut 11 responsables iraniens, dont le ministre des Technologies de l’information et des communications, Issa Zarepour, et quatre entités, dont la police des mœurs. Ils feront l’objet d’une interdiction de visa et d’un gel des avoirs de la part de l’UE.
Cette liste, qui avait été approuvée la semaine dernière par les ambassadeurs de l’UE à Bruxelles, comprend aussi le chef de la police des mœurs iranienne, Mohammad Rostami Cheshmeh Gachi. Le terme « police des mœurs (…) n’est pas vraiment approprié quand on voit les crimes qui sont commis là-bas », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, à Luxembourg, où étaient réunis lundi les chefs de la diplomatie des Vingt-Sept.
Fin septembre, l’Union européenne avait jugé « injustifiable et inacceptable » l’usage « généralisé et disproportionné de la force » contre les manifestants en Iran après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans qui était détenue par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire qui impose notamment le port du voile aux femmes.
La liste a été établie avant l’incendie à la prison d’Évine à Téhéran qui a fait huit morts et des dizaines de blessés. « Lorsque vous voyez ces terribles images de l’incendie de la prison, lorsque vous voyez que des personnes pacifiques, des femmes, des hommes et, de plus en plus, des jeunes et des écoliers continuent d’être brutalement battus, nous ne pouvons pas et ne voulons pas fermer les yeux sur cette situation », a déclaré Mme Baerbock. Son homologue suédoise, Anne Linde, a déclaré que les sanctions visaient « les responsables de la répression des manifestations pacifiques et surtout du meurtre de plusieurs femmes ».
Par avance, l’Iran avait averti qu’il réagirait « rapidement » aux mesures de l’UE, qualifiées d’« acte irrationnel ».
Les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada ont déjà annoncé leurs propres sanctions contre l’Iran pour ces violations des droits humains.
Nouveau bilan
À Téhéran, une source officielle a annoncé hier qu’au moins huit détenus sont morts dans l’incendie à la prison d’Évine. « Quatre personnes (blessées) sont décédées à l’hôpital, portant le bilan à huit morts », tous des condamnés pour vol, a indiqué Mizan Online, le site de l’Autorité judiciaire. Les autorités ont accusé des « voyous » d’avoir « mis le feu samedi soir à un entrepôt de vêtements » à la prison et fait état de heurts entre prisonniers puis entre détenus et gardiens intervenus pour faire cesser les violences, avant un « retour à la normale ».
« Ce qui s’est passé à la prison d’Évine était un crime commis par quelques éléments (liés à) l’ennemi », a affirmé le chef de l’Autorité judiciaire Gholamhossein Mohseni Ejei, sans autre précision.
Les dirigeants iraniens accusent les Occidentaux, notamment les États-Unis, l’ennemi juré de l’Iran, de fomenter les « émeutes », en allusion aux manifestations consécutives à la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs à Téhéran.
L’agence officielle iranienne IRNA a affirmé que les troubles à Évine n’avaient « rien à voir » avec les manifestations, entrées dans leur 5e semaine malgré la répression qui a fait au moins 122 morts dont des enfants, selon un dernier bilan de l’Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo.
Mauvais traitements
Des centaines de personnes arrêtées lors des protestations contre la mort de Mahsa Amini auraient été envoyées à la prison d’Évine. Parmi elles, des manifestants mais aussi des journalistes, des intellectuels, des militants, des artistes, des avocats… Selon un avocat iranien, Saeid Dehghan, 19 avocats qui voulaient défendre les personnes arrêtées durant les manifestations avaient eux aussi été interpellés.
Des ONG ont mis en doute la version des autorités sur les troubles au centre de détention connu pour ses mauvais traitements des détenus politiques et où sont emprisonnés des étrangers. « Vu combien le mensonge des responsables officiels est devenu normal, nous n’acceptons pas les explications officielles », a dit l’IHR, en citant des informations selon lesquelles les gardes avaient cherché à encourager les prisonniers.
Sur des vidéos postées sur les réseaux sociaux, des coups de feu et le bruit d’explosions ont été entendus le soir de l’incendie aux abords de la prison.
Nous sommes toutes Mahsa
La vague de contestation en Iran est la plus importante depuis celle de 2019 contre la hausse du prix de l’essence dans ce pays riche en pétrole. La mort de Mahsa Amini a été l’étincelle du mouvement. Depuis le 16 septembre, les Iraniennes, beaucoup tête nue, ont été à l’avant-garde du mouvement. Dimanche encore, des femmes ont manifesté au collège technique et professionnel Shariati de Téhéran, scandant « Nous sommes toutes Mahsa », selon l’IHR.
Source : AFP
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