menuRUBRIQUES
Suivez-nous :
|
Dans cette troisième et avant-dernière partie, Hassan Benabderrazik met en évidence les paradoxes et contraintes qui imposent des réformes. Il cite notamment les obstacles à la transition vers un système décarboné, efficient et fondé sur des ressources locales. Ou encore les paradoxes qui conduisent à un sous-investissement en dessalement, et à un surinvestissement en mobilisation classique.
Le 14 octobre 2022 à 14h20
Dans cette troisième et avant-dernière partie, Hassan Benabderrazik met en évidence les paradoxes et contraintes qui imposent des réformes. Il cite notamment les obstacles à la transition vers un système décarboné, efficient et fondé sur des ressources locales. Ou encore les paradoxes qui conduisent à un sous-investissement en dessalement, et à un surinvestissement en mobilisation classique.
Le Maroc subit les effets de la transformation profonde du secteur de l’énergie :
L’organisation du secteur, les monopoles locaux de distribution, les limitations aux transactions sur le marché de la haute tension pour les distributeurs[1] et à la génération pour les usagers, sont autant d’obstacles à la transition vers un système décarboné, efficient et fondé sur des ressources locales.
Pour le secteur de l’eau, les contraintes à cette transition sont :
Il est donc nécessaire d’adapter le modèle marocain de l’eau aux besoins de la transition énergétique.
Face à la raréfaction des ressources superficielles mobilisables, le recours aux ressources non conventionnelles s’impose. Les eaux traitées souffrent toujours d’un déficit d’image qui en limite l’usage.
Le recours au dessalement révèle les difficultés d’adaptation du modèle marocain à une situation de raréfaction des ressources superficielles mobilisables. En effet, l’eau dessalée est coûteuse, située sur le littoral et directement potable.
Si l’eau dessalée doit pallier le déficit de ressources, il est essentiel de l’utiliser en priorité pour l’AEP des villes du littoral et de libérer les dotations qui leur sont affectées pour les utiliser à l’intérieur des terres. Cela permet évidemment d’économiser sur les coûts du transport (l’eau de la montagne descend à coût nul, l’eau de la mer remonte par un refoulement coûteux).
Or, cette prescription remet en cause les dotations antérieures d’une part, et rend obsolètes les investissements passés de transport et de production qui leur sont rattachés. Les adaptations requises du modèle marocain sont, sur cet aspect, importantes.
De plus, le recours au dessalement impose de réviser les modalités de financement de la mobilisation. En effet, jusqu’à présent, la politique consistait à fournir l’eau brute, sans que les usagers ne rémunèrent les infrastructures de mobilisation et de transport. Ceci afin de fournir de l’eau d’irrigation et de l’eau potable aux usagers au tarif le plus bas possible. L’extension de cette politique de financement aux unités de dessalement est difficile compte tenu de l’importance des coûts d’exploitation dans la production de l’eau dessalée. Maintenir le financement public des infrastructures de mobilisation et imposer aux opérateurs le paiement de l’intégralité des charges du dessalement se traduira mécaniquement par un sous-investissement en dessalement et un surinvestissement en mobilisation classique.
Aussi, le recours accru aux ressources hydriques non conventionnelles impose une révision du modèle.
Le Maroc s’est engagé résolument dans un processus de décentralisation politique. Les communes, les régions et les assemblées élues sont appelées à jouer un rôle décisif quant au développement des communautés qu’ils représentent.
Du point de vue du secteur de l’eau, cet engagement impose de réfléchir sur les modalités d’ajustement du modèle marocain. Les questions sont nombreuses et, souvent, imposent des arbitrages délicats entre le souci de responsabiliser les communautés locales à la provision des services publics et celui de l’efficience économique, fondée sur l’exploitation des rendements d’échelle.
La première question est relative au maintien de la primauté de la commune dans la provision des services publics locaux d’eau, d’assainissement et de distribution d’électricité. Le maintien de cette primauté peut se traduire par un patchwork d’entreprises, peu susceptibles d’exploiter les économies d’échelle d’une distribution régionale.
La deuxième question tient à la responsabilité tarifaire des assemblées élues. Si celles-ci sont responsables de la provision des services publics locaux, des modalités de leur organisation et du choix de la société prestataire, il semble nécessaire qu’elles soient responsables des tarifs à appliquer pour ces prestations.
La troisième question tient à la tutelle des agences intervenant dans le secteur de l’eau, dans la perspective de la mise en œuvre d’un exécutif régional. L’adaptation à la régionalisation des agences de bassin et des offices d’irrigation doit également être considérée.
Enfin, la régulation des entreprises de distribution doit s’adapter à la primauté de la commune. En contrepartie de la liberté tarifaire ainsi dévolue, il sera nécessaire de s’assurer que les prestations soient conduites avec une performance élevée, et que le monopole dévolu ne soit pas exploité au détriment des citoyens.
Ainsi, le projet de régionalisation avancée impose des adaptations au modèle marocain.
—
[1] La loi 13-09 permet des transactions libres pour les producteurs d’énergies renouvelables sur la HT. Ils peuvent contracter la livraison, en utilisant le réseau national de transport, à leurs clients. A ce jour, ils ne peuvent vendre leur production aux régies et concessions.
À SUIVRE
L’auteur
Hassan Benabderrazik est consultant, expert en agriculture et économiste.
Le 14 octobre 2022 à 14h20
DISCOURS ROYAL. C’est un discours proche des préoccupations et répondant aux questions prioritaires du moment que le Roi Mohammed VI a prononcé ce vendredi 14 octobre 2022, en présidant l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la 11e législature. Le Souverain a en effet soulevé les questions de cette rentrée : la problématique de l’eau et la nécessité de réaliser un saut qualitatif dans la promotion des investissements.
McDonald’s Maroc a annoncé l’amélioration des ingrédients et de la préparation en cuisine de ses burgers.
Le tribunal administratif de Nantes a ordonné l’annulation de 23 refus de visas de travailleurs saisonniers marocains, avec injonction de délivrance de visas.
Il s’agit des logiciels de type Trojan-Spies, Trojan-PSW, Trojan-Banker et Trojan-GameThief.
À la clôture, le MASI et le MSI20 perdaient respectivement 0,99% à 11.442 points et 0,97% à 921 points. Le volume des échanges se situait à […]
Après l’annonce par l’équipementier Adidas de la résolution du différend l’opposant au ministère de la Culture, au sujet de l’appropriation du zellige marocain pour orner le maillot de l’équipe de football algérienne, le ministre Mehdi Bensaïd et un des négociateurs évoquent le dossier.
Médias24 est un journal économique marocain en ligne qui fournit des informations orientées business, marchés, data et analyses économiques. Retrouvez en direct et en temps réel, en photos et en vidéos, toute l’actualité économique, politique, sociale, et culturelle au Maroc avec Médias24
Notre journal s’engage à vous livrer une information précise, originale et sans parti-pris vis à vis des opérateurs.
Abonnez-vous à la newsletter
Tous droits réservés © 2018 – Medias24.