Comment peut-on définir le no code ?
Toute personne qui utilise des outils bureautiques a déjà fait du no code sans le savoir. Un utilisateur d’Excel effectue par exemple des calculs et des graphiques à partir de données, et sans programmer quoi que ce soit. C’est là tout le principe du no code. Le but est de rendre de plus en plus de réalisations informatiques et digitales accessibles au plus grand nombre. Cette méthode se veut à la fois simple et rapide par rapport à la programmation.
En quoi le no code représente-t-il une révolution digitale ?
En septembre 2021, Gartner a estimé que 70 % des nouveaux logiciels d’entreprise seront réalisés en no code d’ici 2025. Cette révolution digitale est possible grâce à deux facteurs : d’abord, grâce à des technologies qui sont arrivées à maturité. Les outils no code sont désormais à disposition de chacun.
À ce contexte s’ajoute la pénurie mondiale de développeurs. Il manque 8 000 programmeurs en France, et Meta a annoncé le futur recrutement de 20 000 programmeurs en Europe… Ce phénomène est donc là pour durer, d’autant que la formation pour devenir développeur est très longue. Elle est de minimum 3 ans, et 5 ans sont nécessaires pour acquérir un niveau satisfaisant. Avec des temps de formation d’environ 5 jours, le no code s’inscrit donc comme une solution pérenne.
Le no code répond également aux récentes envies de reconversion professionnelle, puisqu’il est possible de télétravailler. Ainsi, toute personne qui sait comment fonctionne une entreprise et comment utiliser les outils informatiques peut notamment se reconvertir dans des fonctions d’assistance à la digitalisation des entreprises.
À qui s’adresse le no code ?
Le no code s’adresse aux profils qui font preuve d’organisation et de logique. Il s’adresse aussi beaucoup aux femmes ! Ma précédente expérience de développeuse m’a montré qu’elles n’avaient pas toujours d’appétence pour le code. En revanche, elles possèdent bien les capacités nécessaires pour gérer l’organisation de l’entreprise. Elles ont alors beaucoup d’appétence pour le no code, puisque la réflexion prend le pas sur le côté technique. Qui dit féminisation des équipes digitales dit plus de diversité, et donc davantage de performance !
Est-ce une question de génération ?
Les métiers du no code arrivent sur le marché du travail. Par conséquent, ils sont susceptibles d’intéresser le salarié d’une cinquantaine d’années qui n’est pas au fait des dernières technologies informatiques. Il peut mettre sa solide expérience professionnelle à profit pour passer au no code, qui ne présente pas de difficulté technique particulière. Cette nouvelle compétence crée un poste à ultra valeur ajoutée pour l’entreprise.
Quels sont les domaines d’activité où le no code peut être utilisé ?
Le no code a déjà fait son entrée dans le monde du jeu vidéo, ou encore dans la création de sites internet et d’applications mobile. À mon sens, il a le plus d’impact dans les logiciels de gestion d’entreprise, c’est-à-dire les CRM et les ERP. L’entreprise est toujours en mouvement, et la Covid nous a prouvés qu’il était parfois nécessaire de changer sa manière de vendre pour survivre. Des boutiques physiques ont par exemple étendu leur commerce en ligne. Néanmoins, certains logiciels peuvent bloquer cette nouvelle dynamique.
Et compenser par du papier et de l’Excel freine la performance d’entreprise. Par exemple, dans le cas où la gestion des achats s’effectue avec des factures papier réceptionnées au bureau, il devient difficile de les traiter pour les personnes en télétravail. La digitalisation de l’entreprise est nécessaire pour éviter ce type de déconvenues. Elle implique que l’outil numérique soit le support de toutes les activités, y compris du télétravail. Avec de bons outils digitaux, les collaborateurs, où qu’ils soient, ont accès à ce dont ils ont besoin à l’instant T.
Comment est née l’entreprise SIMAX ?
Le terme « no code » existe seulement depuis 2018, mais mon associé et moi-même en avons été les pionniers en 2006. Notre histoire avec le no code débute même plus tôt, vers la fin des années 90. À l’époque, nous travaillions tous les deux en tant qu’ingénieurs pour le même éditeur de logiciel. Dès l’an 2000, j’ai eu envie d’inventer une solution informatique simple, capable de réaliser des applications sans avoir besoin de programmer quoi que ce soit. Je lui ai fait part de cette idée au détour d’une conversation, un vendredi soir, sur le quai d’une gare. Je lui ai aussi parlé de mes blocages et des difficultés techniques que je rencontrais pour mener à bien ce projet.
Il est revenu vers moi le lundi suivant avec la solution : intégrer une intelligence artificielle au système. Aujourd’hui encore, cette IA est la richesse de SIMAX, car elle est capable d’interpréter des informations simples, formulées par des individus qui ne sont pas développeurs. C’est aussi grâce à elle que des processus sophistiqués répondent aux besoins de l’entreprise. Les années passant, notre IA s’est bien entendu nourrie des évolutions technologiques (mobile, web, etc.).
Quelle a été la réponse des entreprises lors des premiers pas du no code ?
À la création de SIMAX en 2006, les entreprises avaient encore du mal à comprendre ce qu’il était possible de faire. Nous nous sommes heurtés à beaucoup de scepticisme autour de nous, mais aussi à des difficultés techniques importantes. Nous nous sommes parfois demandés s’il n’était pas plus sage de programmer certains éléments, mais nous sommes restés fidèles à notre ambition de départ, et nous avons plusieurs fois poussé la technologie pour parvenir à créer une solution 100 % no code.
Ce système sophistiqué a franchi bien des écueils, et nos efforts ont d’abord été récompensés lorsque nous avons remporté le concours du Ministère de la Recherche, alors que les règles indiquaient pourtant que les projets liés aux logiciels de gestion n’étaient à priori pas innovants, et donc inéligibles. Nous avons séduit le jury avec notre solution initiale et toujours en service, SIMAX ERP-CRM, le premier ERP 100 % no code.
Il fonctionne comme un « Super Excel ». Il est possible de retrouver et de modifier la formule propre à chaque cellule, et de mettre en œuvre des systèmes automatisés, sans programmation, pour répondre aux besoins spécifiques de l’entreprise, qu’ils soient présents ou à venir. Aujourd’hui, les entreprises ont compris que le no code leur permet de paramétrer et de modifier leur système elles-mêmes, sans faire appel à des développeurs externes qui ne parlent pas toujours le même langage.
L’histoire nous a donné raison avec cette vague de no code qui arrive, mais aussi avec des résultats probants. Depuis sa création, SIMAX enregistre 96 % de réussite de ses projets. Or, dans le monde, le taux d’échec des projets ERP s’élève à 50 %. Il est même de 60 % à 70 % pour les projets CRM. La différence entre ces chiffres s’explique facilement. Les organisateurs ont encore l’habitude d’entamer un projet en partant de l’outil, sans partir des spécificités de l’entreprise et des stratégies à développer. Or, le no code s’avère plus judicieux, car il se base sur les besoins de l’entreprise, qui sont ensuite traduits en termes de digitalisation.
Proposez-vous des nouveautés ?
Nous sortons un nouveau produit le 15 septembre ! SIMAX Starter reprendra toutes les possibilités du no code, avec les fonctionnalités les plus essentielles. Il se veut accessible, à partir de 9,90 euros par mois et par module. Les utilisateurs pourront y retrouver les principaux modules de SIMAX ERP-CRM, mais adaptés à de plus petites sociétés (startups, TPE et petites PME) :
● Un module CRM : pour assurer le suivi des clients, stocker les données, organiser le planning du commercial, définir des actions pour bien connaître et fidéliser les clients ;
● Un module vente : pour gérer les devis et les factures, en passant par les bons de commande et les bons de livraison ;
● Un module stock : pour connaître le stock disponible et les articles commandés auprès des fournisseurs ;
● Un module production : il est plus léger que celui de SIMAX ERP-CRM. Il est utile dans la gestion de la nomenclature et pour mesurer les coûts de fabrication des articles ;
● Un module achats : pour calculer automatiquement les propositions d’approvisionnement, qui sont ensuite validées manuellement. Ce module permet également de suivre les commandes fournisseurs, les réceptions des articles, et de contrôler les facturations d’achat ;
● Un module trésorerie : pour suivre les différents flux de l’entreprise ;
● Un module comptabilité : il est beaucoup plus automatisé que dans SIMAX ERP-CRM, car les startups et petites entreprises n’ont pas forcément de comptable. Les données peuvent être exportées à la fréquence souhaitée vers l’expert-comptable. Ainsi, la facture est allégée pour l’entreprise, qui ne paye plus que la vérification et l’édition du bilan comptable.
Enfin, que pouvez-vous nous dire sur votre formation ?
Nous proposons en effet une formation par mois, mais face à la demande, nous pourrions augmenter la cadence dès la rentrée. SIMAX se définit comme une société à mission. À ce titre, l’une d’entre elles est de promouvoir le no code. Comme nous l’avons dit plus tôt, il diversifie et féminise les équipes digitales, ce qui est une qualité RSE non négligeable. De plus, c’est aussi de l’informatique responsable, car il permet de stocker uniquement l’information dont on a besoin.
Le no code évite ainsi le surstockage de datas, connu pour être très consommateur en termes de bilan carbone. Parmi ses avantages, nous pouvons aussi ajouter ses bienfaits pour la performance des entreprises, qui s’inscrivent alors dans une logique d’amélioration continue de leurs processus internes.
Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n’a pas participé à la réalisation de ce contenu.
Tensions dans les stations-services: une amélioration à venir "dans 2 à 3 jours"
© Copyright 2006-2021 BFMTV.com. Tous droits réservés. Site édité par NextInteractive