L’approche des élections professionnelles au sein du groupe Renault accentue la concurrence entre les organisations syndicales. Entre la CGT et FO, la rivalité est à son comble avec deux approches radicalement différentes dans le cadre de la réponse à apporter à l’inflation.
Auteur : Florence Lagarde
Directrice de la rédaction et Directrice de la publication
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Le 21 novembre prochain démarre chez Renault un nouveau cycle électoral avec les élections professionnelles au Technocentre suivies d’ici la fin de l’année par celles de Cergy et Sandouville. De quoi faire monter la nervosité sur le terrain. Dernier épisode en date de la confrontation entre la CGT et FO : les négociations sur le pouvoir d’achat.
Le 13 septembre dernier, la CGT Renault a appelé les salariés, intérimaires et prestataires de tous les sites (Cléon, Le Mans, Flins, Lardy, Villeurbanne, Dieppe, Cergy, Villeroy, Alpine F1 à Viry-Châtillon, Sofrastock à Saint André de l’Eure) à se mobiliser pour obtenir des augmentations de salaire. "La CGT Renault revendique de réelles augmentations de salaire pour tous, le retour de la pause payée, un 13e mois et une amélioration des conditions de travail", écrit le syndicat dans un communiqué.
Si la CGT avait voulu montrer son pouvoir de nuisance c’est plutôt raté puisque selon nos informations la grève a été très peu suivie : quelques dizaines de grévistes selon les sites et 150 au plus à Cléon ou Le Mans.
Cette grève était organisée à la veille de la réunion du "groupe de réflexion paritaire" réunissant les quatre organisations représentatives (CFDT, CFE-CGC, CGT, FO) pour discuter des mesures en prendre pour répondre à la question du pouvoir d'achat.
Dès la fin juillet, dans un courrier adressé à Dominique Senard et Luca de Meo, FO avait demandé des négociations d'urgence sur le pouvoir d'achat. "Dans les situations où il y a un problème, l'important est de trouver des solutions et pas des coupables. Cela ne sert à rien d'entretenir l'anxiété des salariés dans la situation que vit Renault. Les salariés ont besoin de solutions. Débrayer alors que nous n'avons pas encore commencé à discuter, je n'en vois pas l'intérêt", nous a dit Mariette Rih, déléguée central FO Renault. "L’incertitude est telle que Renault ne va pas pouvoir compenser le choc de l’inflation, il faudrait une hausse des salaires de 10% pour les plus bas salaires. Dans l’urgence, la réponse ce n’est pas les négociations salariales annuelles mais des mesures de court terme. Fin décembre nous serons sur les NAO."
Les deux autres organisations syndicales, CFDT et CFE-CGC, elles aussi privilégient la négociation et des mesures d’urgences en complément des négociations salariales.
Dans cette loi "pouvoir d'achat", il y a la défiscalisation des heures supplémentaires qui s'appliquera automatiquement mais aussi de nombreux dispositifs qui relèvent de la négociation en entreprise comme : la monétisation des RTT avec exonération de cotisation salariales et défiscalisation, la "prime de partage de la valeur" (PPV nouvelle version de la prime Macron) exonérée de cotisation sociale et d'impôt sur le revenu (pour les rémunérations inférieures à trois Smic), une prime transport, des dispositions permettant le déblocage d'une partie du PEG (plan d'épargne groupe).
Lors de la réunion paritaire du 14 septembre, à laquelle toutes les organisations représentatives ont participé, la direction de Renault a accepté l’ouverture de négociations. La première réunion est prévue la semaine prochaine, le 22 septembre. "Nous ne savons pas ce que la direction va nous proposer. Il y a dans la loi pouvoir d'achat du 16 août différents leviers qui peuvent être actionnés et qui apporteront une réponse plus utile et plus pertinente qu’une augmentation de 1% ou 2% pour tous. Il faut le dire, 1% sur un salaire ouvrier, ce n’est pas à la mesure de l’enjeu dans le contexte actuel de l’inflation. Nous nous battrons pour obtenir ce que méritent les salariés", nous a dit Mariette Rih.
Cette analyse, ce n’est pas celle que diffuse la CGT qui dans un tract du site de Lardy taxe cette position de "Macronisme syndical", citant nommément les délégués centraux FO et CFDT, Mariette Rih et Jean-François Nanda, en reprenant certaines de leurs déclarations dans un article des Echos. "En essayant de dissuader les salariés de se mobiliser et en soutenant ouvertement la politique macroniste dans les entreprises ces organisations renversent la logique de base du syndicalisme" et "assurent au sein du salariat la transmission des idées patronales et gouvernementales", peut-on lire dans ce tract. Lier l'application de la loi à un engagement politique, c'est assez gonflé !
Cette divergence d’approche, entre la CGT et FO, on la retrouve au niveau national. Ainsi, FO ne participera pas à la journée de grève et de manifestation organisée à l'appel de la CGT le 29 septembre parce qu'elle se fera avec les partis politiques de gauche. "Nous n'irons pas" a dit à l'AFP Frédéric Souillot, le secrétaire général de FO qui estime que les syndicats doivent rester indépendants des organisations politiques. "Pour nous à FO, c'est dans le préambule des statuts, c'est pour ça que nous avons créé Force Ouvrière, pour ne pas être la courroie de transmission d'un parti politique."
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Bravo FO Renault,
En complément, il convient de préciser que cette CGT qui juge cette posture de négociation de "Macronisme Syndical" a ouvertement appelée elle même, par la voix de son secrétaire Général, a renouveler Macron dans son mandat présidentiel…Rien ne les arrête.
Frederic Barrat, Le 16/09/2022 à 08:03
La CGT toujours aussi constructive. Ca serait risible si ca n'était pas tragique, autant pour les employés que pour les entreprises.
Bravo les autres organisations syndicales.
Arnaud C., Le 16/09/2022 à 09:54
A part l'indécrottable CGT, les autres syndicats, en particulier FO et la CFDT, font preuve de maturité et d'intelligence, enfin…
Bruno Haas, Le 16/09/2022 à 16:16
Et n'oubliez pas aussi dans le lot réformiste, la CFE-CGC, 1ère organisation syndicales chez Renault en France, tous collèges confondus…
Eric Personne, Le 19/09/2022 à 12:21
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