Rengagez-vous qu’ils disaient. Alors que le demi d’ouverture du SUA, Raphaël Lagarde (33 ans) devait tirer sa révérence à l’issue de la dernière saison, il avait accepté de prolonger d’une saison pour encadrer ses successeurs et goûter aux ambitions retrouvées du projet Goutta. Quatre semaines et autant de matchs plus tard, Agen a perdu trois de ses premiers duels. Plus que les résultats, souvent serrés, c’est le contenu qui inquiète. Et pas que les supporteurs. Le demi d’ouverture n’a ainsi pas mâché ses mots pour dresser le bilan de son équipe…
Rengagez-vous qu’ils disaient. Alors que le demi d’ouverture du SUA, Raphaël Lagarde (33 ans) devait tirer sa révérence à l’issue de la dernière saison, il avait accepté de prolonger d’une saison pour encadrer ses successeurs et goûter aux ambitions retrouvées du projet Goutta. Quatre semaines et autant de matchs plus tard, Agen a perdu trois de ses premiers duels. Plus que les résultats, souvent serrés, c’est le contenu qui inquiète. Et pas que les supporteurs. Le demi d’ouverture n’a ainsi pas mâché ses mots pour dresser le bilan de son équipe. Attention, ça décoiffe.
Vous perdez d’un point (21-22) et concédez une deuxième défaite à domicile, qu’a-t-il manqué au SUA contre Colomiers ?
Ça a été un tout. Quand on est en position de break et qu’on avance un peu, putain, il n’y a pas de continuité. Si on ne marque pas au bout du temps de jeu, on perd le ballon ! On va retravailler, on repart d’en bas. On est à notre place aujourd’hui, on ne va pas se mentir.
Comment expliquer que le SUA n’arrive pas à concrétiser ses temps forts ?
Il manque de la précision… Il manque… On est trop tendres ! On met du temps à mettre des points et on prend des « boomerangs » de suite. Et après, en zone de construction, on vendange trop d’occasions. On n’est pas patients, pas précis, on s’affole et on loupe trop de points. Quand on voit l’énergie qu’il nous faut pour scorer, contre n’importe qui, ce n’est pas possible. On ne va pas grandir comme ça.
Ces manques que vous identifiez, est-ce une responsabilité collective ou individuelle ?
L’individuel se met au niveau du collectif. L’individuel, c’est rester dans notre boulot, ne pas sortir de notre cadre, de notre position, de notre rôle aussi. C’est ne pas faire un en-avant, une mauvaise passe, des hors-jeu, des coups de pied loupés. Ce sont toutes ces petites fautes individuelles qui font mal au collectif. La performance passe par une élévation du niveau individuel.
Est-ce aux leaders présents sur le terrain de davantage communiquer ?
Collectivement, on a un bel état d’esprit, mais il faut une grande remise en question individuelle. Il faut aussi arrêter de parler. Tout le monde a un peu parlé à l’arbitre, ça l’a un peu gonflé, je crois. Sur le terrain, on fait passer des choses, mais après, quand chacun fait la sienne [une faute, NDLR] et n’écoute pas… Mis à part leur crier dessus, on ne va passer le match à crier…
Pourtant, du staff aux joueurs, tout le monde dit que les entraînements sont de qualité…
À l’entraînement, on n’est pas à 100 %. À chaque fois, c’est un en-avant sur le contact, ou on se fait coffrer en haut, on est mal placés, il y a eu deux hors-jeu sur lancement. Ça, on ne peut pas le travailler à l’entraînement, c’est de la précision, c’est de la tension.
Le problème est-il mental ou tactique ?
Au bout d’un moment, quand on a une occase à six contre deux ou trois, on doit marquer. C’est là où il faut être à l’écoute aussi, quand on appelle un ballon, c’est qu’il est bon, il faut se faire confiance. Il faut donner les ballons à nos ailiers ! Quand ils ont le ballon, ils avancent. Iban se gratte un essai tout seul quand même.
Le top 6 est-il toujours un objectif réaliste après trois défaites en quatre journées ?
On ne prend pas de points, on a deux défaites à domicile… Ça commence à faire cher.
Maintenant vos adversaires vont venir Armandie pour faire un résultat…
Tout le monde va venir avec une grosse équipe pour nous faire chier, et on va galérer, on va y laisser des plumes. Si on gagne – j’espère qu’on va gagner – on va être fatigués, et même si on a un banc plus profond, les mecs vont être cuits. Enchaîner deux performances en Pro D2, c’est dur.
Que faut-il pour inverser la tendance ?
Si on doit franchir un cap, c’est celui d’arrêter d’avoir peur de gagner, de passer devant et de marquer tout seul ou faire la passe s’il faut la faire. Qu’on n’ait pas peur de tenter, d’aller au bout des choses.
On vous sent touché par la situation…
Les semaines passent et se ressemblent… Les années aussi maintenant. On sait où en est, c’est-à-dire toujours au même niveau. À nous de travailler, parce qu’on sait ce qui nous attend pour la suite. On l’a déjà connu, c’est reparti.
Et dans quel état d’esprit est le groupe ?
OK, on est content, c’est une nouvelle saison, c’est bien, ça se met en place… Mais bon, on a deux défaites à domicile. On va arrêter de dire que ce n’est pas grave, il va falloir commencer à s’y filer comme il faut parce que la situation peut être difficile dans quelque temps. Il va falloir en prendre conscience avant que ce soit grave.