Marion Le Quere : « J’en ai reçu 45 dont beaucoup du secteur médico-social, très en souffrance avec la covid. Mais aussi des personnes des domaines de la formation, de l’industrie, de la maintenance, du graphisme… Des profils assez variés, de niveau Bac jusqu’aux études supérieures, originaires de Telgruc, Châteaulin ou encore Pleyben. La plupart ont entre 35 et 45 ans avec souvent une vie professionnelle antérieure. Mais je reçois aussi des jeunes qui font des études et ne trouvent pas beaucoup de sens à leur vie ».
« 1 800 €. Il est souvent financé par le CPF (Compte personnel de formation). Pôle emploi peut également le prendre en charge. Certains le financent eux-mêmes. Il faut compter trois mois pour mener un bilan de compétences à raison de huit rendez-vous de deux heures, plus du travail personnel d’introspection. Il faut le temps que ça mâture et avoir le courage d’initier le changement ».
« Ça permet de sécuriser un projet de reconversion professionnelle, de construire un projet en accord avec soi, ses ambitions, ses besoins. Le projet vient toujours d’eux. Je suis là pour les sortir de leur zone de confort et leur donner le courage de changer. Mais aussi pour les rassurer et fiabiliser leur projet plutôt que les laisser avancer sur quelque chose d’idéalisé ou sans débouchés. Par exemple, pas mal de gens me parlent de se reconvertir dans le secrétariat médical en ce moment mais c’est un domaine relativement bouché ».
« Il peut y avoir une évolution de poste en interne, un changement d’employeur mais en conservant le même métier, une reconversion professionnelle voire une création d’entreprises. J’ai remarqué que le salariat n’est plus la voie privilégiée. La création d’entreprise apporte une souplesse que n’ont pas les salariés. Avec le confinement et le télétravail ou le chômage partiel induits, ça a laissé le temps de réfléchir. Beaucoup ont pris goût à un autre rythme de travail et la reprise a été compliquée.
En termes de reconversion, j’ai eu une aide-soignante qui est devenue assistante administrative, une responsable de formation qui s’est dirigée vers un métier du paramédical, une personne qui travaillait dans le tourisme qui suit à présent une formation de contrôleur de gestion et une assistante de travaux qui se dirige vers la gestion de patrimoine.
J’ai eu aussi deux personnes qui finalement n’ont rien changé. Le bilan de compétences leur a permis de se rendre compte qu’elles ne vivaient qu’une période de flottement passagère. Je leur conseille alors de combler le manque qu’elles peuvent ressentir en s’impliquant dans la vie locale (association, politique) ou en menant un projet personnel à côté de leur travail, comme créer une micro-entreprise ».
Marion Le Quere, Orient’action, 5 Zac de Run ar Puns, à Châteaulin. Tél. 06 99 42 14 10.