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4 arguments en faveur du développement d'un char Leclerc 2 en … – Meta-Defense.fr

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Parmi les nombreux enseignements hérités du conflit en Ukraine, le rôle central du char de combat dans la manoeuvre terrestre, qu’elle soit offensive ou defensive, est probablement celle qui prit le plus à contre-pieds de nombreuses certitudes héritées de la fin de la guerre froide, ainsi que des 2 guerres irakiennes. Pour de nombreuses forces armées, jusqu’il y a peu, le char de combat était un héritage en passe d’obsolescence, face à la multiplication et la densifications des menaces avec l’arrivée de systèmes antichars de plus en plus performants, y compris aux mains de l’infanterie. En Ukraine, cependant, comme ce fut le cas dans le Haut Karabakh deux ans plus tôt, il devint rapidement évident qu’en dépit de ces menaces, et du rôle central repris par l’artillerie, le char de combat, et plus globalement les véhicules blindés lourds, avaient conservé cette capacité unique à percer les lignes ennemis, ainsi qu’à repousser les assauts adverses. De fait, et même si le phénomène avait redémarré depuis plusieurs années, toutes les grandes armées mondiales, et européennes en particulier, ont à nouveau remis le char lourd au coeur de leur planification. Ainsi, alors que le marché du char de combat connut une période de calme plat pendant prés de 20 années, celui-ci a connu une croissance fulgurante ces 3 dernières années, y compris pour des armées qui, il y a encore peu, envisageaient très sérieusement de retirer ce type de blindés de leur inventaire.
La France ne fait exception, même si l’Armée de Terre a tout fait pour maintenir une telle capacité, y compris lors des années 2010-2015, les plus critiques en terme budgétaire comme politique. Ainsi, l’Armée de Terre a maintenu 3 régiments cuirassiers armés chacun d’une cinquantaine de chars lourds Leclerc alors que deux régiments blindés disposent d’une compagnie de Leclerc aux cotés de leurs véhicules de combat d’Infanterie, pour un total de 220 Leclerc en service à ce jour. En outre, 200 de ces chars, qui furent livrés au cours des années 90, sont en cours de modernisation, notamment pour intégrer la bulle de combat infocentrée SCORPION aux cotés des Griffon et Serval remplaçant les vénérables VAB, et des Jaguar qui remplacent les AMX10RC et EBC90. Surtout, Paris et Berlin ont lancé, en 2017, un programme conjoint visant à developper à horizon 2035 le remplaçant du Leclerc mais également du Leopard 2. Désigné Main Ground Combat System ou MGCS, ce programme recontre, à l’instar de son pendant SCAF pour le remplacement des avions de combat Rafale et Typhoon, de nombreuses difficultés industrielles et politiques, au point que sa pérenité est aujourd’hui plus que menacée, tout comme le sont les delais visés.
Si la trajectoire suivie par Paris et Berlin etait raisonnable et cohérente en 2017 lorsqu’elle fut entamée, le contexte et la menace ont considerablement évolué depuis, au point qu’il pourrait être pertinent d’envisager une acceleration du programme MGCS pour y répondre. Toutefois, eu égard aux difficultés rencontrées par les deux pays dans leur collaboration, une telle solution semble difficile à mettre en oeuvre, ouvrant la voix à une seconde alternative, la conception et la construction, sur des délais réduits, d’un successeur direct au char Leclerc, que nous appellerons dans cet article « Leclerc 2 » pour en marquer la filiation directe. Et comme nous le verrons, la France aurait, de manière très factuelle, tout intérêt à s’engager dans une telle démarche, tant pour répondre aux besoins à court et moyen terme de l’Armée de terre, que pour disposer d’une plate-forme chenillée polyvalente capable d’accueillir ses besoins émergents en terme de haute intensité, ainsi que pour se saisir de réelles opportunités industrielles en Europe et dans le Monde.
A l’instar du Challenger 3 entamé outre-manche, un programme Leclerc 2 aurait pour objet d’intégrer à la plate-forme Leclerc existante, de nouvelles capacités résultantes des avancées technologiques développées ces dernières années. Il s’agirait, par exemple, de doter le blindé de capacités de communication et d’engagement coopératif avancées, ainsi que d’une vetronique de nouvelle génération, à l’instar de celle qui équipe d’autres programmes de même type, comme le KF-51 Panther allemand. La létalité du char devrait, elle aussi, être étendue, qu’il s’agisse d’embarquer un canon de calibre plus imposant comme l’ASCALON de Nexter de 140mm, ou de doter le char de capacités de frappe supplémentaires en le dotant de missiles antichars à moyenne portée comme l’Akheron MP. La survivabilité du char serait également accrue, avec l’intégration native d’un système de protection soft-kill / hard-kill basé par exemple sur le nouveau APS Prometeus de Nexter qui devrait dejà équiper les Leclerc MLU, Jaguar et Griffon, ainsi que d’un système de camouflage multispectral comme le Salamandre. Cette survivabiltié serait accrue en le dotant d’un tourelleau téléopéré doté d’un canon de petit calibre pour la protection rapprochée, notamment contre les drones et en environnement urbain. Enfin, à l’instar de la trajectoire suivie outre-atlantique avec l’AbramsX, il pourrait être pertinent de doter le char d’une propulsion hybride électrique pour en accroitre l’autonomie au combat, et lui conférant des capacités de déplacement furtifs.
Au delà d’un simple empilement de capacités nouvelles, il s’agirait avant tout d’accroitre l’efficacité du char en se basant sur des technologies effectivement disponibles des à présent ou à court terme, de sorte permettre une mise en production rapide, et une entrée en service avant la fin de la décennie, tout en réduisant au stricte minimum les risques industriels et technologiques, les couts de développement ainsi que les couts de production, de sorte à répondre aux besoins de l’Armée de terre, mais également de disposer d’une offre compétitive et attractive sur la scène internationale, aussi bien face au K2 Black Panther sud-coréen que d’un éventuel KF-51 Panther allemand ou AbramsX américain.
Pour l’Armée de Terre, un programme Leclerc 2 dont les livraisons pourraient être entamées avant la fin de la décennie, répondrait à de nombreux besoins. En effet, à ce jour, elle ne prévoit que de disposer de 200 chars Leclerc, et ce jusqu’à l’entrée en service du MGCS, avec une capacité à accroitre ce parc très limitée, de l’ordre de 70 chars supplémentaires, du fait du démontage au début de la décennie de la chaine de production du Leclerc en l’absence de commandes et de perspectives. Or, sur la base des pertes enregistrées de part et d’autre en Ukraine depuis le début de cette guerre, un tel format ne permettrait pas de répondre aux besoins d’un engagement de longue durée, même en considérant une intervention en coalition. En outre, même si la trajectoire finale de la future Loi de Programmation Militaire 2024-2030 en cours de préparation est encore inconnue, le ministre des armées à d’ores et déjà annoncé que la réserver opérationnelle serait doublée au cours de cette LPM, avec un effectif porté de 40.000 à 80.000 réservistes, pour l’essentiel au sein de l’Armée de terre.
Or, comme l’a également montré le conflit en Ukraine, le fait de disposer de capacités humaines renforcées permettant un roulement des effectifs en zone de combat, ne vaut que si les Armées disposent également des moyens matériels susceptibles de soutenir cette rotation. En d’autres termes, pour optimiser l’efficacité d’une réserve opérationnelle étendue, il est indispensable de disposer d’une réserve d’équipements au moins équivalente. Or, si Nexter et Arquus, les deux principaux industriels français dans le domaine des blindés, peuvent effectivement fournir davantage de Griffon, Jaguar, Serval, VBCI et autres CAESAR si besoin, la production de nouveaux chars lourds, et plus globalement de blindés lourds chenillés, est à ce jour impossible, ce qui obligerait la France, pour renforcer cette dimension, à se tourner vers des productions étrangères en cas de besoin, un comble sachant que le K2 Black Panther sud-coréen, précisément le char qui aujourd’hui remporte le plus de succès en Europe, est semble-t-il très inspiré du Leclerc lui-même.
Au delà de la production de chars lourds modernisés pour renforcer le parc et donc la résilience de l’Armée de Terre, un programme Leclerc 2 permettrait également de répondre à un besoin critique pour celle-ci, à savoir de disposer d’une plate-forme chenillé lourde, susceptible d’être déclinée en de nombreux blindés spécialisés, comme de l’artillerie lourde chenillée sous blindage pour remplacer les AuF1 mais également les Lance-roquettes Unitaires, un système anti-aérien et anti-drones à courte portée SHORAD tout terrain, des véhicules du génie spécialisés, et même la conception d’un véhicule de combat d’infanterie lourd capable d’évoluer en ligne de front de haute intensité. Il s’agirait, en quelques sortes, de s’appuyer sur une stratégie comparable à celle mise en oeuvre par l’allemand Rheinmetall autour de la plate-forme Lynx, déclinée en de multiples versions pour répondre aux besoins des clients potentiels.
Or, qu’il s’agisse de répondre aux besoins de l’Armée de Terre, comme sur la scène internationale, l’offre française en matière de véhicules blindés s’est spécialisée, ces 30 dernières années, sur des blindés sur roues, certes très efficaces, plus économiques et très mobiles sur la plupart des théâtres, mais souffrant de réelles limites, que ce soit en matière de mobilité tout terrain en particulier sur terrain boueux ou enneigés, mais également en terme de masse. En effet, la roue conserve son avantage sur la chenille tant que la masse par essieux l’excède pas les 8 tonnes. De fait, un véhicules 8×8, comme le VBCI, ne peut guère excéder les 32 tonnes, alors qu’un 6×6 doit se maintenir autour des 24 tonnes, des masses relativement légères pour des blindés destinés à la Haute intensité. Rappelons ainsi que le KF-41 Lynx allemand dépasse allègrement les 40 tonnes. De la même manière, la majorité des systèmes d’artillerie chenillés ont une masse très supérieure à 35 tonnes, comme le Pzh2000 allemand et ses 55 tonnes, ou le K9 sud coréen et ses 47 tonnes. De fait, en s’engageant dans un programme Leclerc 2, l’industrie française pourrait retrouver une plateforme susceptible de répondre à de nombreux besoins qu’elle elle est, aujourd’hui, incapable de satisfaire, tant pour l’Armée de terre que pour l’exportation.
Car en effet, comme le montre le succès des K2, K9 et AS21 sud-coréens sur la scène internationale ces derniers mois, la demande mondiale en matière de blindés lourds est aujourd’hui très importante, en Europe comme sur le reste de la planète. Or, dans les années à venir, le gradient sera très important entre les besoins de modernisation et d’extension des armées, en particulier dans le domaine des blindés lourds et chenillés, et l’offre industrielle effectivement disponible pour produire et livrer ces blindés dans des délais requis. Cette pression industrielle sera en outre largement accentuée par l’affaiblissement notable de l’offre russe dans ce domaine, alors que jusqu’ici, elle couvrait plus de 35% des acquisitions de blindés lourds dans le monde. Cet appel d’air permet à de nouveaux acteurs, comme la Corée du Sud, la Chine et la Turquie, de se positionner et de prendre d’importantes parts de marché, au détriment des acteurs traditionnels russes, européens et américains, tant du fait d’équipements modernes et performants effectivement disponibles, que de prix particulièrement agressifs. Même la puissante industrie allemande, omniprésente sur ce marché en occident du fait du succès de son Leopard puis du Leopard 2, ne dispose aujourd’hui que d’une capacité de production industrielle réduite, en particulier dans le domaine des blindés chenillés lourds, handicapée qu’elle est par la faiblesse des commandes de la Bundeswehr dans ce domaine pendant prés de 30 ans.
De fait, pour l’industrie française, il s’agit d’une opportunité temporelle rare pour revenir sur ce marché très concurrentiel mais également très lucratif, jusqu’ici entre les mains de 3 acteurs majeurs : les Etats-Unis, la Russie et l’Allemagne. L’opportunité est d’autant plus importante que le Leclerc 2 peut s’appuyer, contrairement aux autres modèles, sur une plate-forme parfaitement fiabilisée, et surtout disposant déjà de certains atouts clés comme une masse de 57 tonnes, de 10 tonnes inférieure à celles du Leopard 2 et de l’Abrams M1A2. Or, pour l’industrie allemande comme américaine, le principal enjeux aujourd’hui repose précisément à alléger leurs plate-formes, la masse étant devenu un handicap très sensible sur le champs de bataille, comme l’ont montré les programmes KF-51 sur plate-forme Leopard 2 ou AbramsX sur plate-forme Abrams, tous deux s’enorgueillissant d’une masse inférieure à 60 tonnes.
Reste que lancer un successeur au Leclerc aujourd’hui, même en dépit des nombreux arguments militant en faveur d’un tel programme, pourrait être perçu comme une menace directe vis-à-vis du programme franco-allemand MGCS, que l’on sait revêtir une dimension politique et symbolique au moins aussi importante qu’opérationnelle et industrielle, en particulier pour l’exécutif français. Pourtant, un tel programme, de manière parfaitement contre-intuitive, pourrait au contraire renforcer sensiblement les chances de succès du programme franco-allemand, sans jamais venir le menacer ni dans ses fondements, ni dans son exécution. En effet, la plus grande menace qui pèse aujourd’hui sur le programme MGCS, tout comme sur le programme SCAF, n’est autre que sa criticité opérationnelle, en particulier pour les questions de calendrier. Ainsi, les difficultés que rencontrent industriels et états en matière de partage industriel induisent aujourd’hui des délais supplémentaires qui viennent directement menacer les capacités opérationnelles des armées à horion 2035 ou 2040, les deux programmes ayant été conçus pour prendre le relais de certains équipements arrivant précisément en limite d’efficacité à ces dates. En d’autres termes, à chaque nouvelle hésitation franco-allemande, les risques augmentent de voir l’un des deux acteurs quitter le programme pour une solution alternative plus en adéquation avec le calendrier de ses besoins. En outre, les tensions autour du partage industriel sont, en partie, liées à la crainte, pour les industriels, de devoir renoncer à certaines compétences clés sur l’autel de la ventilation des sous-programmes entre les différents acteurs européens.
Or, le développement d’un programme comme Leclerc 2, permettrait d’atténuer sensiblement ces deux aspects menaçant l’exécution de MGCS. Ainsi, en disposant d’un parc de transition composé de Leclerc 2, la menace de délais supplémentaires autours du programme franco-allemand serait largement atténuée, comme le serait la menace sur les capacités opérationnelles de l’Armée de terre que représente aujourd’hui les risques d’échec du programme lui-même. De même, les risques sur les savoir-faire industriels et technologiques de la BITD française liée au partage industriel, seraient eux aussi sensiblement atténués par le développement du Leclerc 2, surtout si le char de combat et ses avatars rencontrent un certain succès sur la scène internationale. Enfin, dans une telle hypothèse, il est probable que le succès international du Leclerc 2, en limitant la pénétration du marché par de nouveaux acteurs comme la Corée du Sud, la Turquie ou la Chine, voire en prenant certaines parts de marchés à la Russie, assoirait les chances d’exportation de MGCS dans la durée, comme c’est le cas aujourd’hui du Mirage 2000 vis-à-vis du Rafale.
Comme nous l’avons établi, il existe de nombreux arguments en faveur du développement d’un char de combat Leclerc 2 par l’industrie de défense française, et ce quel que soit l’avenir du programme MGCS. Loin de représenter une menace sur celui-ci, il en renforcerait la pérennité et les chances de succès, en atténuant les pressions industrielles et opérationnelles qui y sont attachées. Il permettrait, en outre, de renforcer le format et la résilience de l’Armée de terre concomitamment à l’extension de la Réserve Opérationnelle, tout en lui permettant de developper certains modèles de blindés spécialisés hors de portée aujourd’hui. Enfin, il prendrait corps sur un marché très dynamique marqué par une forte demande alors que l’offre est limitée. Surtout, il permettrait à la France de garder une présence indispensable sur ce marché en pleine recomposition avec l’apparition de nouveaux acteurs tout à la fois agressifs commercialement et performant du point de vue industriel. De ce point dernier point de vue, on peut même penser qu’un tel programme pourrait être indispensable afin de ne pas être, à moyen terme, marginalisé définitivement sur ce marché.
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