INTERVIEW A l’occasion des 25 ans de la série et de la diffusion de deux inédits sur TF1, « 20 Minutes » a rencontré la taulière Mimie Mathy
Souvenez-vous ! Le 15 décembre 1997, le public français découvrait sur TF1 Joséphine, ange gardien. Vingt-cinq ans plus tard, le succès est toujours au rendez-vous. Preuve en est avec la diffusion les lundis 19 et 26 décembre à 21h10 sur TF1 de deux épisodes inédits : le premier, intitulé « S’aimer de toute urgence » avec Linda Hardy en guest et le second, intitulé « A toute épreuve » avec Ingrid Chauvin. Un quart de siècle après son premier (et désormais légendaire) claquement de doigts, la pétillante et affable Mimie Mathy évoque avec un enthousiasme intact (et contagieux) cette série familiale et feel good par excellence.
Quel bilan faites-vous de ces vingt-cinq années de « Joséphine, ange gardien » ?
On va dire en premier que j’ai vieilli comme tout le monde (rires) ! Mais, mon public a vieilli aussi. Il s’est aussi rajeuni, ceux qui regardaient enfants la série il y a vingt-cinq ans ont transmis cela à leurs enfants… Les grands-parents regardent avec leurs petits-enfants. Je trouve que c’est un vieillissement très joyeux. C’est génial de rester vingt-cinq ans dans la vie des gens ! On ne fait pas ce métier pour se regarder dans la glace, mais pour être vu. Se dire que vingt-cinq ans après que la série existe encore, qu’on a encore des idées, que des comédiens ont envie de venir partager cette aventure, je trouve que c’est un bilan super joyeux à une époque qui ne l’est pas énormément.
Quel est le secret de longévité de la série, selon vous ?
C’est assez étonnant parce que les enfants découvrent sur les chaînes du câble de vieux épisodes. Pourtant à l’époque, il n’y avait pas de portable, Joséphine recevait sa mission enrubannée dans un papier, donc les mômes découvrent une époque qu’ils ne connaissent pas. Et ça marche terriblement bien. TF1 est tout sauf kamikaze et ne rediffuserait pas des vieux épisodes si ça ne remarchait pas. Et en même temps, les nouveaux épisodes, on les découvre chaque année avec plaisir et le public est là. C’est une grande fierté. Je ne me l’explique pas.
Je crois que j’ai surtout la chance d’avoir une équipe de production et de scénaristes qui essayent de renouveler. La force de Joséphine, ange gardien est de traiter de sujets de la vie de tous les jours, qui peuvent toucher tout le monde, la seule différence avec une série, je dirais, normale, c’est qu’on essaye que cela se termine bien. C’est le cas dans l’épisode du 19 décembre même s’il traite de leucémie. Plein de mômes s’en sortent même s’il y en a encore trop qui ne s’en sortent pas. On essaye de traiter des sujets de la vie contemporaine et quotidienne avec un fond de réalité et surtout un regain d’optimisme à la fin.
Homosexualité, handicap, prostitution, etc. La série a couvert de nombreux sujets de société. Quel thème inédit souhaiteriez-vous aborder ?
Il y a un thème qui me tient particulièrement à cœur, c’est la maltraitance des enfants, que ce soit la maltraitance physique ou celle de l’inceste. J’aimerais alerter tous les gamins qui regardent Joséphine, ange gardien et qui prennent les messages qu’on envoie : « Si cela vous arrive, dites-le ! parlez-en ! C’est quelque chose qui n’est absolument pas normal et il ne fait pas en avoir honte ». Il faut libérer la parole. C’est un sujet très délicat, on cherche une façon de l’aborder. Mais c’est vrai qu’avec un môme qui a été violé dans son enfance, que l’on a abusé, c’est difficile de dire à la fin de l’épisode : « Youpi ! Tralala ! Tu oublies tout et tout va bien ». On n’a pas encore trouvé la manière d’aborder ce sujet, mais avant d’arrêter cette série, d’ici une vingtaine d’années (rires), j’espère qu’on réussira à le faire, juste pour sensibiliser les gamins sur ce danger et sur ce fait qu’ils n’y sont pour rien, qu’il faut parler et punir les assassins qui osent des gestes déplacés avec des mômes. Ça me tient vraiment à cœur.
Quand on joue un personnage aussi longtemps, il déteint parfois un peu sur son interprète…
Pas vraiment. Joséphine a beaucoup hérité de mon caractère têtu, ça mon mari pourra confirmer (rires) ! Elle va au bout de ses missions, elle essaye jusqu’au bout, et si on la vire par la porte, elle rentre par la fenêtre. Je suis quelqu’un d’assez tenace et j’aime bien aller au bout des choses. C’est peut-être Mimie qui a déteint sur Joséphine plutôt que Joséphine qui a déteint sur Mimie ? Joséphine a des pouvoirs magiques, mais ils sont un peu gadgets. Joséphine règle les problèmes chez ses clients grâce à la parole. Je suis quelqu’un qui parle beaucoup aussi. Je n’aime pas les non-dits. Entre Joséphine et Mimie, c’est un peu comme des vases communicants… J’ai l’impression de parler comme Alain Delon, à la 3e personne (rires) Dans la vie, j’aime bien que tout aille bien, s’il y a un problème, j’en parle comme Joséphine. C’est important de dire les choses et de ne pas enfouir quelque chose qui peut pourrir si on le laisse à l’intérieur.
Ces deux inédits avec Linda Hardy et Ingrid Chauvin, c’est presque un crossover avec Demain nous appartient…
Ah oui, mais c’est le hasard !
Comment s’est passée la collaboration avec Linda Hardy ?
Elle avait fait un petit rôle de quelques jours dans un épisode il y a une dizaine d’années. C’est la première fois qu’elle est l’invitée principale. Cela s’est très bien passé. Elle vient d’être un autre milieu, puisqu’elle a été Miss France et personne ne peut l’oublier, mais elle s’est bien adaptée au monde du cinéma. C’est une personne rayonnante !
Et vos retrouvailles pour le second épisode avec Ingrid Chauvin ?
On ne s’est jamais vraiment quittées ! J’ai fait une petite incursion dans Demain nous appartient il y a quelques années. J’aime beaucoup cette série, pleine d’acteurs qui sont des amis, que ce soit Alexandre Brasseur ou Ingrid Chauvin. Avec Ingrid, on se parle régulièrement. Nous ne sommes pas des amies proches, mais quand on apprend que l’une a un problème par la presse ou d’autres, on se laisse des textos. On suit nos parcours respectifs. C’est une comédienne qui a énormément de talent, belle comme un cœur et qui mérite de faire plein de choses. Elle donne, elle est sincère, profonde et professionnelle, je l’admire énormément.
Quand un invité arrive, vous êtes un peu la taulière…
Complètement ! Même si je ne veux pas me comparer à Johnny, mais je suis un peu la taulière depuis vingt-cinq ans (rires).
Quels sont vos secrets pour mettre à l’aise les guests et notamment ceux qui ne sont pas acteurs, comme Thierry Marx ou Fabien Galthié ?
On répète beaucoup, notamment pendant le HMC [habillage, maquillage et coiffure]. J’essaye de leur dire que tout va bien, de leur donner confiance. Joséphine, ange gardien, j’ai la chance que ce soit la même famille depuis des années : la production, le maquillage, la coiffure, l’habillage et les techniciens. On est grand ouvert pour les nouveaux qui arrivent, comme les petits jeunes comme Alicia Popov, qui joue dans « S’aimer de toute urgence » avec Linda Hardy et qui est extraordinaire. J’essaye d’être la taulière sympathique, ce que je n’ai pas de mal à faire parce que je suis un peu comme cela dans la vie quand on reçoit. J’aime que les gens soient heureux. Je leur répète toujours : « Notre métier, ça s’appelle jouer, pas souffrir. » C’est quand même magnifique d’être payé pour s’amuser à jouer !
Dans les deux inédits, on retrouve deux mères face à des difficultés avec leur enfant, ado, et dans ces deux épisodes, les jeunes héros parviennent à régler leurs problèmes grâce à leur passion, la danse, dans l’un, le sport, dans le second. Est-ce que faire de la comédie a été pour vous une forme de catharsis ?
Je crois que c’est un peu en moi, même si personne dans ma famille n’est dans ce métier, même si on chante et qu’on joue de la musique depuis que je suis petite. Quand j’étais gamine, je voulais être institutrice, c’est déjà un truc où tu es sur une estrade, face à une bande de mômes pas forcément très bienveillants. C’était peut-être une façon de me dire, tant qu’à faire, si on se retourne sur moi, peut-être que c’est parce qu’on m’a reconnue ? C’était peut-être un moyen d’oublier ce que je suis, je ne sais pas, un psy serait sans doute plus à l’aise pour parler de ça. C’est un peut-être une façon de dire, voyez, je suis comme ça et autant ne pas me cacher.
Ma maman me rêvait dans des bureaux administratifs à l’abri des regards. Moi, j’ai choisi exactement l’inverse. C’est peut-être effectivement une façon de dire : je suis comme cela, vous avez quelque chose à dire ? C’est marrant, parce qu’avec le temps, cela s’est retourné. Une maman m’a dit un jour un truc extraordinaire : « Ma fille adore Joséphine et m’a dit : “quand je serai grande, je veux être comme Mimie Mathy”. » C’est quand même un truc qu’on n’aurait pas imaginé au départ. A ma façon, je me dis que je fais du bien à la ménagère moyenne qui a des kilos en trop, ne s’aime pas, et se dit : « Si elle, elle assume, et bien, on va sûrement y arriver. » Je pense que je fais plus de bien qu’un mannequin en couverture de Elle. Parce qu’on peut, peut-être, plus s’identifier à moi qu’à une nana parfaitement gaulée à qui peu de gens ressemblent.
En cette période de fêtes, si Mimie Mathy avait les pouvoirs de Joséphine Delamarre, que ferait-elle ?
Un paquet de choses ! Je ferai revenir mes parents, partis l’année dernière. Ça, c’est très personnel. Je perdrais 20 kg, c’est très personnel aussi ! J’éviterai toutes les maladies, maltraitances et toutes les injustices qui touchent le monde de l’enfance. Je zigouillerais Poutine ou alors, je l’enverrai au fin fond d’un goulag où il ne retrouverait pas son chemin. Il y a un paquet de choses à faire !
Quel avenir pour Joséphine, ange gardien ? Après Camping Paradis, d’autres crossovers en vue ?
Il y a déjà deux ou trois épisodes de Joséphine prévus en 2023. Il n’y a pas de crossover prévu pour le moment, mais pourquoi pas ? On va voir les nouvelles séries qui débarquent. Je sais qu’ils reprennent Section de recherches et Alice Nevers. Pourquoi pas se mélanger ?
D’autres projets en préparation ?
Je vais participer et coproduire un court métrage avec Véronique Mériadec qui m’a proposé une idée que j’aime beaucoup, on va faire cela au printemps. J’ai aussi fait une grosse participation dans Leo Mattei que j’ai tournée il y a une quinzaine de jours. Cette participation m’a donné envie de jouer les guests dans d’autres séries. J’aime bien être la taulière, mais j’aime bien être invitée aussi. J’ai envie de remonter sur scène aussi, mais il faut un beau projet. Pas un one-woman-show, mais j’aimerais une belle pièce à trois ou quatre beaux personnages. Il y a encore des idées, des envies et les Enfoirés en janvier qui me tiennent à cœur. Je n’avais pas pu participer l’an dernier et je vais retrouver la scène de la scène de Halle Tony Garnier à Lyon et tous mes copains avec grand plaisir !
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